--	Par: Pierre Jobin golyblues@hotmail.com

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C’est que, comme ça arrive depuis quelques années déjà, au dernier Festiblues de Montréal en août dernier, j’ai reçu cette compilation de Jean Guillermo, convivial vice-président et programmateur de ce méga événement culturel et social. Cette manifestation d’envergure puise aux racines du blues et déborde dans les métissages internationaux de la « musique du feeling », voire dans le partage de l’espace avec les musiques du monde. Dans la foulée de ce « grand happening », les individus, artistes et rêveurs y sont encouragés et invités à se mettre au service des communautés. Pour donner une petite idée de l’événement, en 2006, il y a eu plus de 140 manifestations aux couleurs blues dont spectacles, Tremplin de la relève, master class etc., rayonnant dans 21 villes participantes, situées entre banlieues proches de Paris et Normandie. À leur manière, l’équipe du Festival Blues Sur Seine rendent vivantes ces paroles de Roosevelt Sykes qui mentionnait à propos de cet art de vivre qu’est le blues à son meilleur : « Le blues, c’est comme le sel, on en met un peu partout… » Chapeau aux gens de Blues Sur Seine pour cette vision et cette implication! Maintenant parlons du disque qui se veut une synthèse, un raccourci de cette grande fête des gens et de leurs musiques.

C’est Johnny Clegg, d’Afrique du Sud, parrain de la 8e édition qui ouvre le bal avec sa musique du monde, échos des battements de coeur d’un peuple. Cool! Chaque culture exprime, à sa manière, ses joies, ses peines, ses découvertes! Richard Johnston des États-Unis poursuit. Son style de blues « collines du nord du Mississippi » rappelle R.L. Burnside ou encore Junior Kimbrough. Il est suivi d’une très belle chanson de Big Mama, d’Espagne, qui s’intitule incidemment, Blues Sur Seine. J’aime l’entendre chanter « Blues is the healer, love is the key… » avec son anglais à l’accent latin plein de verve et de chaleur.

Pour donner une idée de l’album, l’on y passe du blues jazzy à la française de Anis, au One Man Band de l’américain Adolphus Bell, en y visitant au passage le blues français de pièces originales ou de reprises, pour y présenter plus avant du blues polonais. Le blues d’Eric Bibb se veut un rafraîchissement de la tradition de même que le gospel de Lea Gilmore & The Effata Gospel Singers. La guitare blues acoustique a aussi sa place avec l’américain Michel Hawkeye suivi du band Mudcat avec la pièce Chicken Pie aux allures d’un  I Just Can’t be Satisfied de Muddy Waters, interprété ici avec band et slide électrique, le tout épicé d’un trombone gouailleur. Roland Tchakounté, français d’origine camerounaise, est aussi de la partie avec son blues acoustique personnel chanté en bamiléké, puis Ten Years After assaisonne hardiment de son blues rock King of the blues, aux relents de boogie des années Woodstock. Alvin Lee mélange les épices et les accents lors de ses soli de guitare vintage. Le Soweto Gospel Choir ramène les couleurs de l’Afrique du Sud qui ont jadis enchanté l’album Graceland de Paul Simon. Quelle richesse et quelles voix, libres et complémentaires dans le battement des tambours! Ensuite, il y a The Reverend, celui qui rock…eee et qui vient de France! C’est suivi d’un Every Day I have The Blues à la sauce Chicago Blues Festival 2006! On nous y invite à frapper dans les mains avec cette énergie qui met les fourmis dans les jambes et le groove de la danse partout dans le corps! Est-il besoin de vous dire que j’aime cette musique? Yes! Blues Got Soul! Right On!!... Deux groupes de France complètent ces 20 titres de rétrospective de façon endiablée, Washington Dead Cats et Ze Bluetones. Et jumpe le blues!... Et boogie… woogie le piano (du verbe boogier woogier)!

-- Vidéo - The Reverend

Ce CD, c’est du « catalyseur d’énergie en canne », de la « canned heat », sans effets secondaires autres que ceux de la joie et du plaisir de faire plein de découvertes!... C’est aussi une belle carte de visite pour le prochain Festival Blues sur Seine qui arrive… tout proche, au détour. Pour ceux que ça intéresse, visitez le www.blues-sur-seine.com

L’éclectisme et la richesse du contenu semblent toujours se pointer au rendez-vous d’une année à l’autre! Serait-ce que l’expertise se renouvelle au feu de la passion? Et que l’imagination et l’enthousiasme font le reste? C’est à suivre!...
Bonne 9e édition !
 

Pierre '' Goly '' Jobin

Par: Réjean Nadon
 

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