Webzine Le Net Blues
Par: Réjean Nadon
Photos: Louise Gosselin
Tremblant En Blues
2002
Une 9ième édition de Tremblant marquée de surprise et de découverte. En plus du bouillant caractère blues Québécois et la visite de plusieurs artistes Canadiens, on pouvait aussi y découvrir plusieurs groupes venus d’ailleurs. L’Espagne, la France, L’Angleterre, les États- Unis y étaient représentés et ont a eu droit à environ 100 spectacles extérieurs répartis sur 3 jours et 4 nuits intenses. Les couche-tard seront servis, des musiciens se produisent jusqu'aux petites heures dans les clubs tout au long de ce centre de villégiature qui, d’année en année gagne en popularité et en beauté. Voici le reportage sur les groupes que nous avons vus.

Guy Cardinal

C’est à la plage du Lac Mercier au village du Vieux Tremblant que nous sommes allés rencontrer le trio, Guy Cardinal. Un spectacle tout en humour et en performance. Comme on le sait, Guy est atteint de cécité et il nous disait à la blague comment il était heureux de nous voir, ou encore de s'approcher de son clavier car comme il nous le disait, l'éclairage l’empêchait de bien voir ses notes! Guy Cardinal c’est un trois dans un. En effet, de la main droite il joue du clavier, avec la gauche il fait l’accompagnement, sur un autre clavier, de basse allant même jusqu’au "popping" et le tout en animant et en chantant les plus beaux airs connus et les pièces de son dernier album. Marqué de solos de l’excellent guitariste Richard Lehoux et de la performance du batteur Gaspésien, Dany Robertson, le trio Guy Cardinal fait partie des incontournables spectacles de blues de chez nous.

Adam Karch

La formule du power trio est encore une fois bien servie avec celui d’Adam Karch. Tantôt teinté de Texas blues, de rock, en passant par la version toute spéciale de Honky Tonk Women des Stones, le talent du jeune guitariste a littéralement ébloui l’assistance. Il était accompagné de Josh Trager à la batterie ainsi que de Peter Dowse à la basse. Son style est un amalgame influencé par les classiques de blues des années 50 en passant par Colin James. Simplement en laissant éclater sa fougue intérieure et en repoussant les limites établies du blues, cet artiste marquera sûrement la nouvelle génération de créateur. Un nouvel album est en préparation et son lancement est prévu pour le 2 octobre un 5 à 7 au Petit Campus de Montréal.

Harmonica Ray

Un habitué du circuit blues Montréalais, Harmonica Ray chauffe la place. C’est sur une scène extérieure et sous un soleil sans nuage que Raymond Paré a démarré une autre journée de blues. Ça n’a pas été long, dès le premier morceau la foule était conquise. Outre sa qualité incontestable d’harmoniciste, la voix de Raymond capte notre attention et est faite pour le blues. il était accompagner de l'excellent guitariste et complice Hugo Labelle. Des interprétations choisies parmi les meilleurs et un spectacle d’une heure marqué de solos intriguants qui ont enivré les amateurs. Un blues vrai, par un duo qu'on n’est pas prêt d’oublier. Bravo!!

Bryan Lee
( U.S.A )

Un colosse du blues qui a à son actif plus de 8 albums et autant de participations auprès de divers artistes. Bryan Lee est venu faire vibrer la montagne de Tremblant. Les festivaliers ont pu entendre tout le savoir faire du vieux routier qui joue avec son public. Il ne nous mitraille pas de notes. Tout comme une chasse, il s’approche du public tout en douceur et le temps venu il attaque avec son blues cru et puissant rempli de dextérité. Un des moment fort du festival.

Big Mark & The Blues Express

Photo: Mike Legault
Tout comme un vin de Bordeaux leur spectacle gagne du bouquet et de la finesse. Un succès incontestable le dernier album Steak And Potatoes, on n’a pas à jugé, on a juste à voir la réaction du public. On chante, on danse, on tape des mains et des pieds, c’est la fête. Les amateurs de blues se sont aisément laissés bercer par le jeu de scène de Big Mark et la musique du Blues Express. Le tout blues y était, le swing, les shuffles, sans temps mort avec une machine bien rodée et qui tourne au quart de tour.
Des performances individuelles des Costa Zafiropoulos à la contrebasse, Rob Marcheterre à la batterie, Franck Thiffault au saxophone, Sébastien Dubois au clavier ainsi que Dave Robitaille à la trompette. Big Mark And The Blues Express c’est du bonbon. Pas étonnant qu’ils ont fait presque tous les festivals cet été. Un swing blues à voir et revoir. À ne pas manquez pas s'ils jouent dans votre patelin.
A-Zaar
Une bouffée d’air frais et une maîtrise acoustique peu commune que ce trio. A-Zaar est une belle découverte. En effet, les arrangements originaux apportés aux interprétations d’air bien connu les démarques nettement. Ces trois musiciens offrent des performances musicales et une qualité vocale rehaussée d’harmonie qui habillent leur répertoire à merveille. La foule se souviendra longtemps de l’interprétation d’une chanson de Janis Joplin où la chanteuse Gwendolen Bédard s’y donne à 100%. Une mention toute spéciale à ce trio qui fait de ses festivals un exemple de diversité et d’originalité.

12 Bar Blues Band

Un blues alternatif cru et déterminé. Pas de demi mesure, ça passe ou ça casse. Le groupe y est allé principalement des pièces de leur album à peine refroidit, G-STRING. Le son très électrique apporté aux textes d’Érik Goul meuble à merveille leur musique. Un spectacle livré à fond de train et des performances individuelles qui caractérisent leur musique sans détour. Amateurs de musiques classiques relaxantes s’abstenir. 12 Bar Blues Band, des textes et une musique virile sans artifice qui déménage. Un spectacle fort apprécié du public.

Mo Blues

De la visite de l’Île d’Orléans, Moblues( Michel Ouellette ) accompagné de Jean Daniel. Michel que l’on peut voir régulièrement avec son trio offre aussi une formule duo. On l’a vu le printemps dernier accompagné d'un saxophoniste, pour l'occasion du festival de Tremblant c'est maintenant autour d'un harmoniciste, Jean Daniel, originaire de la périphérie de Montréal et nouvellement déménagé à Québec s’est trouvé des atomes crochus avec notre Michel National. Les solos d’harmonica de Jean ont apporté une autre couleur aux prestations constituées principalement des pièces des deux albums de MO. La réponse du public fut quasi instantanée et les gars s’y sont adonnés au maximum malgré une chaleur à faire cuire un œuf sur une guitare! 
À la volée ils ont aussi remplacé un autre groupe qui avait cancellé à la dernière minute. Deux spectacles presque consécutifs.Trempés par la chaleur peu importe, on change de T-shirt et on y retourne. C’est là que l’on reconnaît tout le blues intérieur de ses routiers qui s’amusent et qui jouent de la musique sans compter.

Carole Vincelette

J’étais assis à l’intérieur d’un club adjacent à la scène où l’on pouvait très bien voir et entendre Carole. Je suis allé dans ce club car les nuages menaçaient le ciel et je ne voulais pas tremper la caméra et l’appareil photo. Et bien, il n’a pas tombé de pluie, faut croire que Dame Nature s’est laissée entraîner par le spectacle et c’est plutôt la foudre de Carole qui a pris le dessus. Son spectacle est un feu roulant de chant, de complicité avec le public et ses musiciens. La foule s’est vite laissée emporter par le spectacle et plusieurs salves d’applaudissements lui ont témoigné pour plusieurs leur découverte. Nous vous invitons à lire l’entrevue que nous avons réalisée avec elle dans notre section Artiste Du Mois.

Jim Zeller Band

Hey! Hey ! Un peu de sérieux. On ne peu organiser un festival blues sans inviter un des piliers de cet art au Québec, M. Jim Zeller. Nous avons eu droit à deux spectacles de Jim à Tremblant cette année. Le premier en duo sur une petite scène avec Jean Millaire, et l’autre avec Bingo Deslauriers à la batterie, Marc Deschênes à la basse et Jean Millaire aux guitares sur la scène principale. Deux spectacles remplis de surprises et de performances d’un des meilleurs harmonicistes de chez nous et de calibre international. Une présence et un spectacle qui coule naturellement. Jim Zeller Band, un cadeau. 

Jonas Tomalty

Le p’tit gars de l’Ouest de Montréal c’est démarqué à Tremblant Sans artifice, avec son guitariste Corey Diabo, son talent et son approche de jeune premier a séduit la foule à la première pièce. À la dernière, les applaudissements étaient à tout rompre. Sur le site après son spectacle on n’a beaucoup parlé de lui. Une découverte pour plusieurs qui lui annonce un avenir prometteur. « Il est rare de voir autant de maturité artistique à cet âge » disait-on, pour d’autre, c’est la voix ou carrément ils le trouvaient « sexy ».  Malheureusement, l’organisation a du annuler le spectacle de clôture qui annonçait un « super gros jam » sur la scène principale, dont Jonas et son band devait participer ainsi que de nombreux autres artistes. Ce sont les inconvénients des spectacles extérieurs. 
Il s’est énormément promené cet été dans les divers festivals où comme invité spécial au spectacle de Dawn Tyler Watson. Le Net Blues a un œil sur lui et nous vous en donnerons des nouvelles.

Lise Hannick

Elle n’est pas à sa première visite à Tremblant. Cette fois-ci accompagner de Matéo leur prestation à été ponctuer de solos d’harmonica très solide. Une complicité musicale très appréciée du public. On l’a vu l’hivers dernier au côté des Grandes Dames du Blues au Café Campus. Une artiste capable de prouesse à la guitare et une voix saisissante, idéal pour le blues. Une interactivité presque immédiate avec le public. Une heure vitement passée avec les plus belles chansons blues interprété par ce fougueux duo. Bravo!!

Carl Tremblay

Depuis le 25 juin, journée du lancement de son premier CD Rock’n’Blues ça n’a pas dérougi. Carl présente son nouveau spectacle un peu partout au Québec en plus du circuit des clubs Montréalais habituel. C’est un performeur et l’une des belle voix de rockeur du Québec. Il aime bien se mélanger au public lors de ses spectacles. En après-midi à la plage du Lac Mercier au village du Vieux Tremblant, il s’est même payé une baignade avec le public et un micro sans fil tout en continuant à donner son spectacle, nous a rapporté notre envoyé, Daniel Aubin. Un franc succès son album, nous vous invitons à consulter sa chronique dans notre section Artiste Du Mois. 
                    
Photo: Christianne Perreault 

Rick Hugues


Rick Hugues débarque à Tremblant avec un groupe de six musiciens : Le Dynamic Band. Il nous en a mis plein la gueule, comme on dit. Du blues, du R&B, du rock et le tout servi en performance comme on le connaît, pas de temps mort. Le spectacle est une kyrielle de succès qui s’emboîte à un rythme d’enfer et qui nous tient en haleine du début jusqu’à la fin. Je ne voudrais pas passer sous silence les performances musicales des 
Denis Martel à la guitare, Dan Rousseau à la basse, Kevin O’Sullivan à la batterie, Claude Berger à la trompette, Mario Latulipe au clavier et le saxophoniste dont nous n’avons malheureusement pas le nom. Le public a grandement réagi au spectacle et du dire de l’artiste plusieurs projets sont en court. Nous devrions être en mesure de vous en faire part bientôt.
Gilles Masse
Le Gilles Masse Blues Band y était. Leur répertoire d’interprétations et de compositions a été chaleureusement accueillit par les Festivaliers. On se souvient de leur chanson La P’tite Fille Du Coin De La Rue qui est un des rare blues francophone entendu jusqu’ici. Bravo!!! Un harmoniciste hors pair ce Gilles et une voix qui passe très bien par le blues. Appuyé par trois excellents musiciens, André Couture à la guitare, Jonathan Morin à la basse ainsi que Michel Vaillancourt à la batterie. Leur spectacle en est un d’originalité, de connivence avec le public et de talent. Gilles sera aussi la saison prochaine au centre d’un projet hebdomadaire au Bourbon de St-Adèle ou multiples invités blues ont déjà confirmé leur présence. Nous vous tiendrons au courant.

Bo Weavil
( France )

Le duo Matt Arrow et Vince Talpaert de France nous proposent un retour aux années 40 et 50. Incontestablement un des meilleurs groupe de l’heure à pouvoir nous télé porter 50 ans en arrière dans l’histoire du blues. Nous avons reçu l’hiver dernier leur album Midnight Rumble et nous avions une idée de leur savoir faire. Mais de les voir « live » surpasse toute attente. C’est comme dans le film, Voyage à travers le temps on dirait qu’ils sont restés prisonniers dans la machine à voyager dans le temps.  L’exactitude sonore est hallucinante. Tout y est l’harmonica, la guitare et la voix rétro en passant par la planche à laver. Un spectacle comme diraient nos aïeux «dépareillé ». Nous vous invitons à consulter leur chronique sur Le Net Blues et écouter un MP3 de leur dernier album. 

Bill Wharton & The Ingredients
( U.S.A )

Bill Wharton & the Ingredients surnommé The Sauce Boss est venu nous faire sa recette de gombo et son blues. Bill est un très bon guitariste, la qualité sonore de son instrument et son jeu de scène humoristique le démarque de façon très originale de ce que l’on peut voir et entendre dans les festivals. Des performances vocales et musicales de « slide guitar » à faire défriser un caniche.  Tout en jouant et en racontant son histoire blues, une compagne prépare sur scène sa légendaire recette de Gombo qui a fait son succès. Bien entendu, le secret est dans la sauce (très piquante) et on peut se la procurer pour presque rien après le spectacle. Il y en a eu pour tout le monde. On a pu goûter à ce légendaire ragoût Américaine. Sans Ketchup ! 

Stephen Barry Band

Accompagné de fidèles complices Le Stephen Barry Band, est comme le glaçage sur un gâteau. Comme l’a déjà dit JD Slim, Une véritable encyclopédie blues, le vieux routier est un exemple pour plusieurs groupes de la nouvelle génération. On peut bien ajouter les artifices modernes et les sons que l’on veut, la base demeure la base. À la structure de la musique d’aujourd’hui, le blues a été pour lui une source inépuisable de rencontre et d’échange. Depuis plus de trente ans à bourlinguer à travers les pays et toujours avec la même ferveur de scène. Il n’a pas de secret, c’est tout simplement un passionné. Il n’y a pas de vrai blues, il n’y a que des bluesmen vrais. 

Angel Forrest

Cette formule acoustique lui va comme un gant. Elle laisse beaucoup de place à sa voix qui en a fait sa marque. Forte de ces trois derniers albums son nouveau spectacle en est un de passion blues et de connivences avec ses musiciens. Avec un répertoire blues très varié, elle nous invite à chanter et à s’amuser avec elle. Nul doute que les festivaliers ont succombé à son jeu à voir leur réaction. Plusieurs moments forts dans son spectacle dont son interprétation d’une des chansons de Janis Joplin la foule a craquée. 

Steve Rowe

Un autre album pour Steve Rowe. Il est venu nous faire entendre quelques pièces de son nouvel album No Refund No Return. Le disque sera lancé en octobre et il nous en a donné un avant goût. Ça promet !!! Bon on a reparlera après le lancement. Laissons le suspense à son équipe. Dans la lignée des bluesmen au Québec, Steve Rowe est un classique, pas surprenant de voir l’endroit rempli. Un spectacle d’une heure marqué de solos et de complicité qui a passé comme un éclair. 

Jimmy James Band

Son vrai nom, Demetrios Bakolias, né en Grèce, maintenant reconnu sous le nom de, Jimmy James. Peut-être un descendant des Dieux Grec section blues ? Blague à part, rare sont ceux qui ne sortent pas de ses spectacles éblouis par la qualité et la rapidité de ses solos. Il est secondé aussi par deux autres virtuoses, David Devine à la batterie ainsi que Cliff Gelfand à la basse. Le trio nous offre du blues teinté de jazz sorti des deux dernier albums de Jimmy, le tout marqué de performances individuelles palpitantes. 

Christian Malette

Amateur de performance tenez-vous bien, Le Christian Malette Band s’en vient. On est habitué de le voir car il est le guitariste attitré de Bob Walsh. Ne vous fier pas à son allure de jeune premier, c’est un gars qui possède déjà une grosse valise pleine de blues. Christian est une boule d’énergie. Ça brasse et ça déménage. Il y a un p’tit bout de temps qu’il nous parlait de son projet de groupe. Il s’est trouvé des musiciens qui lui ressemblent, ce sont tout des performeurs en puissance, il en ressort un spectacle bourré de talents et d’adrénaline. 
C’est un gros « band » avec une section cuivre très solide et des musiciens complices de son jeu. À voir absolument.
Sue Foley
De la belle visite, Sue Foley. Une artiste qui fait son bonhomme de chemin dans le monde international du blues. Gagnante d’un Juno section meilleur album blues en 2000, elle ne cesse d’accroître les honneurs et la popularité. Ces influences sûrement tirées du country, qui est très populaire comme on le sait dans l’Ouest du pays, marque son blues. Elle se tire très bien d’affaire sur la guitare pour une fille "Bon, mon côté macho qui refait surface." C’est une artiste complète, de par son style, son talent incontestable, son originalité et surtout beau brin de fille "Encore!  Il faudra vraiment que je soigne mon machisme." Quoi qu’il en soit, Sue Foley a été un des très bon moment blues qui font de ce festival un événement de plus en plus courus. Bravo!! 
Merci à l’équipe du Mont Tremblant et à l’année prochaine.