Webzine Le Net Blues
Par: Réjean Nadon
Jean Millaire
Un qui a marqué, voir même influencé, la scène musicale au Québec c’est bien Jean Millaire. On se demande où il est allé chercher l’inspiration de toutes ses compositions et arrangements. Il a de la graine de ses compositeurs qui ont le génie de nous atteindre avec leurs mélodies. Ses solos de guitare constituent souvent un air que l’on peut fredonner. J’ai en tête l’intro de guitare des pièces tels que le Chat Sauvage et beaucoup d’autres. Sans vouloir épater la galerie en voulant jouer vingt mille croches dans un temps. Il laisse simplement le pouvoir des notes parler… Cette particularité et ses créations lui ont valu beaucoup de notoriétée dans le millieu et le public. Des succès radiophonique, des prestations sur les plus grandes scènes et ainsi que de grands événements musicaux tel que nous avons pu voir dernièrement au spectacle bénéfice d’Urgence Noël au Medley de Montréal où il accompagnait pour l'occasion Bob Walsh. Sûrement inspiré par l’esprit du moment, il y est allé avec l'un des solos les plus poignant de cette soirée. C’est un grands de chez nous avec qui nous aimerions partager cette entrevue.
Dans la famille Millaire jouait-on de la musique?
Chez moi y’a mon frère Marc qui a joué dans un groupe pendant quelques années (70’s). Lui aussi joue de la guitare dans un groupe du nom de « Mindstress ». Et ma sœur Lisane a joué un peu de clarinette dans sa jeunesse. 
Est-ce que tes parents t’encourageaient vers la musique ou s’ils auraient préférés que tu fasses autre chose ? Ma mère m’a toujours encouragé et viens encore me voir jouer à l’occasion. Elle est ma plus grande fan. Elle aime bien BB King et Eric Clapton aussi.
À quel âge le déclic vers la musique et quand as-tu su que tu ferais ça toute ta vie ? Vers l’âge de 15 ans environ. Je ne faisais que pratiquer 24h/24. Je dormais pratiquement avec ma guitare. J’ai appris en écoutant des groupes comme les Whos, Beatles, Stones, Animals, Yardbirds et John Mayall, Savoy Brown, Fleetwood Mac, Chicken Shack, tous des groupes britanniques.
Vidéo
Accompagne Bob Walsh
Urgence Noël 2002

 
John Mayall m’a fait découvrir un tas de guitaristes et c’est par lui que j’ai fait la découverte de tous les bluesmen américains en remontant à la source du Blues. Muddy Waters, James Cotton, Buddy Guy, Junior Wells, BB King bien sûr et tant d’autres…
Parles-nous de ton cheminement musical à partir d’Expédition jusqu’à aujourd’hui, les grands noms que tu as côtoyés, tes amis musiciens etc. ? Eh bien, avec Expédition (68-74) j’ai joué au Québec un peu partout en commençant par Chertsey où nous avons été payés un gros 5$ chaque après les frais. Les choses se sont améliorées par la suite… heureusement et nous avons fait des tournées jusqu’à Terre-Neuve en passant par toutes les provinces maritimes. . Le 22 novembre 1972 nous avons enregistré un disque « live » au CEGEP du Vieux Montréal. De 1974 à 1979, il s’est passé un paquet de trucs: des soirées passées au Café Campus (qui se situait en ce temps là tout près de l’Université de Montréal) à jouer avec presque tous les bluesmen qui y venaient dont John Lee Hooker.
Expédition - 1968 à 1974

C’est là que j’ai connu Jim Zeller qui était venu avec son copain batteur passer une audition pour se joindre au Shakey Al Band (un guitariste de Détroit qui accompagnait Catfish Hodge) avec qui Jim et moi avons travaillés 2 ans et avons côtoyés et jammés avec les grands noms du blues tel que Muddy Waters, Willy Dixon, Buddy Guy, Junior Wells, James Cotton, BB King et j’en passe. Par la suite, j’ai participé aux revues musicales de Francois Guy, accompagné la chanteuse Priscilla en compagnie de Stan Deguire (batteur de Garolou) ensuite, je me joignis à Offenbach pour quitter 8 mois plus tard juste avant la sortie de l’album « Traversion ». J’ai fait la rencontre de Murray Head avec qui j’ai joué à la Place des Arts au moment de son succès « Say it ain’t so ». J’ai joué aussi avec Steve Faulkner qui avait Rick Hayworth et Michel Lamothe parmi ses musiciens. De là, la connexion à Corbeau (79-84) et Marjo (85-95) en passant par le Bistro à Jojo bien sûr ! Bob Harrison, Jim Zeller, Paul Grondin, Pascal Mailloux, Serge Gratton et bien d’autres excellents musiciens dont je suis fier d’avoir connus et de continuer de côtoyer…
 

Corbeau 1979 à 1984
Avec Marjo 1985 à 1995
Dans toutes ses tournées et spectacles que tu as donner, il doit y avoir eu beaucoup d’événements cocasse avec les musiciens ou autre. Voudrais-tu nous en raconter une ? Oui, y’en a eu beaucoup, un dont je me souviens se passe avec le Shakey Al Band et Jim Zeller. Nous sommes en tournée aux U.S.A. Nous jouons ici et là jusqu’en Floride, en passant par Boston, Wilmington Virginia, Louisville Kentucky et d’autres villes que j’oublie. Rendus à Fort Myers en Floride, nous sommes sensés jouer dans un bar de blues pendant une semaine pour ensuite se rendre à Miami pour une autre semaine de contrats. Le premier soir les gens tardent à venir au bar et le patron nous demande si on veut bien faire un petit set extra vu que les clients arrivent tard. Mais Shakey qui est le leader du band refuse carrément de jouer une note de plus sans compensation… résultat : Le patron du bar nous congédie sur le champ, nous sommes obligés de sortir nos équipements en se défendant avec des pieds de micros. Nous sommes pris là, avec juste assez de fric pour revenir à Montréal en payant pour l’essence et nous devons nous sauver sans payer pour nos repas tout le long du retour. Ce n’était pas drôle sur le coup mais nous avons bien ri de cette aventure par la suite. C’était ça la vie de bluesmen à l’époque...
Jean Millaire en duo avec Jim Zeller
Jean Millaire, c’est un Rocker ou un Bluesman ? J’ai commencé bluesman féroce et suis devenu rocker par la suite mais, j’aime bien mélanger les deux.
Quel est la chanson (blues ou non blues) d’un autre artiste que tu trouves géniale et que tu aurais aimé composer ? Y’en a beaucoup. Difficile de choisir mais, comme je dois en trouver une, disons « The Messiah » de Roy Buchanan pour sa belle mélodie et la fougue dans ses solos.
Comment expliques-tu la remonter du blues au Québec avec le nombre grandissant de festivals et d’événements ? C’est une musique enjouée qui a beaucoup de «beat» et une forme d’expression simple qui permet à beaucoup de musiciens de communiquer entre eux sans besoin de répéter.

Si tu n’étais pas dans le domaine musical, qu’est-ce que t’aurais aimé faire d’autre ? Je me dirigeais vers l’architecture ou quelque chose comme ça avant de quitter les études pour la musique.
Quelle est ta meilleure composition ou celle que tu préfères, celle dont tu es le plus fier ?
Encore ici plusieurs choix « Talking Blues » avec Expedition : pour l’époque et encore aujourd’hui un bon slow blues. « Demain » de Corbeau pour son côté heavy.  « Chats Sauvages », « Ton Nom », « Sadie » et bien d’autres avec Marjo pour leurs mélodies.

Le Circociel de François Guy 
Parles-nous de tes projets futurs ?  Un album live du « Johnny Blue Band » au Bistro à JoJo et un album solo instrumental me feraient plaisir. 
Le golf, tu y joues souvent, ta moyenne ? Je suis à ma 10ième saison, je joue environ 50 parties par saison et ma moyenne se situe entre 85-90.
Si tu gagnais plusieurs millions à la loterie quel rêve réaliserais-tu ?
Un petit bar de blues quelque part dans les Caraïbes peut-être, pas trop loin d’un terrain de golf hein ?? Pourquoi pas… ?

Encore deux petites questions pour terminer :
La plus belle femme du monde artistique ‘’Mondial‘’ (pas le droit de nommer sa blonde) ? Une belle « LES PAUL STANDARD 1960 » ou bedonc ANGELINA JOLIE pour les mêmes courbes ou presque!!!
Le meilleur guitariste «Mondial» (pas le droit de ce nommer) ? Jeff Beck, mon préféré depuis ses et mes débuts. Il faisait partie des Yardbirds à l’époque et il a côtoyé Jimmy Page et Eric Clapton que j’avais découvert en écoutant John Mayall. Jimmy Hendrix en est aussi un parmi mes favoris.


 Jean Millaire chef d'orchestre du big band ( Exception Blues ) au Festiblues 2002
 
 
 
 
 

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