Webzine Le Net Blues
Par: Pierre '' Goly '' Jobin
Site Web: Les Amis Du Blues
Photos: Gilles Bérubé et Pierre Jobin
gillesberube2004@hotmal.com
Hubert Sumlin
Cette espèce de cri primal d’un blues illimité!

 

Photo: Pierre '' Goly '' Jobin
Le spectacle de Hubert Sumlin, ex-guitariste de Howlin’ Wolf, du jeudi 11 mars dernier au Cabaret du Capitole, a été une réussite. Les spectateurs présents qui avaient pratiquement empli la salle, ont manifesté leur appréciation à ce guitariste légendaire à la verve amicale et à la bouille sympathique.

D’entrée de jeu, le band MO Blues du guitariste et chanteur Michel Ouellette, formé pour l’occasion des musiciens aguerris, Jacques Chabot à la basse et Guy Lamarre à la batterie,  bien supporté à l’harmonica et au vocal par l’expérimenté Peter Shonk, a su rallier et réchauffer un public appréciatif. La complémentarité des chanteurs Ouellette et Shonk, le premier pour la chaleur et l’enthousiasme et le second pour la connaissance profonde du blues à la manière américaine, ont mis la table de façon particulièrement adéquate pour l’entrée en scène de Mr. Sumlin. Celui-ci qui respire le blues par toutes ses pores, a répandu en quelques secondes cette ambiance bleue et émotionnelle, qui ne devait pas quitter la salle de toute la soirée.

M. Sumlin, maintenant âgé de 72 ans, survivant d’un cancer qui lui a pris un poumon en 2002, s’est fait généreux de sa présence, de sa verve, de son authenticité de bluesman qui lui vient de son plus jeune âge. Parlant de l’irréductible Hubert Sumlin, chassez le naturel et il reviendra cent fois par jour, au galop, sur le métier, parce que c’est indéniable, incontournable, inéluctable : «He was born with the B-L-U-E-S.»

Ce vieux routier, guitariste pionnier des fondations du blues moderne, célébré par SRV, Hendrix et Clapton a donné, à n’en pas douter, ce qu’il avait ce soir-là : des solos de guitare, comme des repères en pointillé ou battements de cœur d’intensité variable, quelques interprétations authentiques et bien senties de blues chantés, et cette générosité surabondante du bluesman qui répand le blues comme le sel revigorant sur son entourage et sur le public, captivé par une passion si inconditionnelle.

Cherchant son souffle de façon récurrente, il n’a cessé de souligner la qualité et la solidité des musiciens qui l’accompagnaient, saluant, notamment, la performance énergique et théâtrale de Madonna Hamel dans Boogie Chillum. Il a été le levain et le leader de cette soirée d’expériences blues. Si on lui accolait la question How blue can you get?, ce serait bien difficile de répondre, tant il incarne cette espèce de cri primal d’un blues illimité.
 


 
 
 

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