WebzineLe Net Blues
Cliff Gelfand
Le magicien de la basse
Par: Barbara Lavoie
blavoie@istar.ca 
C’est un vrai plaisir que d’être journaliste et d’avoir la chance de vivre des situations exceptionnelles comme celle du 23 janvier 2002, où je me suis retrouvée à monter les escaliers bondés du Café Campus pour interviewer Cliff Gelfand, bassiste de Jimmy James, au lancement de la 10ième édition de la série En Blues.

Dès le premier accord ce ne fut que pure magie.  Si Jimmy James est le «le chimiste musical» et bien Cliff quant à lui est définitivement le magicien!  Coïncidence, son nom d’origine Russe/Australien, Gelfand, ressemble à Gandalf le bon magicien du Seigneur des anneaux!  Sa connaissance approfondie de la basse lui permet de nous amener faire une palpitante excursion dans un territoire musical inexploré. 

Cliff tenait précieusement sa basse noir ébène et  a ébloui une salle pleine à craquer de fans avec son sourire charismatique et son style fascinant. Pour moi, la magie s’est faite en l’interprétation de trois pièces, Payback de James Brown, Polka Salad Annie de Tony J. White et Thank you de Jimmy James. En coulisse Cliff tout sourire, m’avoue que la basse est souvent laissé pour compte, mais son acharnement à jouer et les éloges, concilie rapidement ses réserves. 

Natif de Montréal, Cliff 47 ans, fut exposé très jeune à la musique par son père, musicien professionnel, jouant dans
un Big Band local durant les années 40/50 :  «faisait un paquet de bon swing » et son frère qui jouait du rock dans un band
de sous-sol. « Je me rappelle me tenir près de la scène (du band de mon père) et écouter le tuba.  Les notes basses
m’ont toujours fascinées.»
Cliff est reconnu pour son style spécial de «popping ». Cela a commencé en 1979, 10 ans au moins après ses débuts sur la basse, il a regardé un vidéo montrant des musiciens faire du « claquage » sur une musique de style samba.  Intrigué par le son créé, il commença à adapter la technique lors de tournées/spectacles aux USA.  En 1972, il étudia un an à Berklee avant de revenir jouer au Québec.

Cliff nous a avoué avoir été énormément influencé par Jaco Pastorious, un extraordinaire joueur de basse américain décédé en 1986, qui a enregistré un album mémorable Heavy Weather avec son band Weather Report.

Un puissant duo que Cliff et Jimmy, se laissant mutuellement l’avantage de la scène pour finir en parfaite union à chacune des pièces.  Lorsque j’ai demandé à voir la liste des pièces, ce dont je fus témoin me confirma la connivence entre eux.  Cliff m’a dit : «je ne peux t’aider. Jimmy l’élabore au fur et à mesure «Nous improvisons les chansons sur place.  La plupart des pièces sont «jammées». Nous connaissons que le début et la fin, nous n’avons aucune idée de ce qu’il y a au milieu, c’est ce qui rend nos prestations plus intéressantes.»

 Même lors de leurs compétitions amicales de musiciens, l’harmonie et le respect qu’ils ont pour chacun d’eux peut-être ressentie dans leur musique.  Ensemble depuis plus de 7 ans, il n’y a pas de soliste dans le groupe, ils travaillent ensemble. 

Cliff a joué de la basse sur les deux CD de Jimmy, Calling on Love (1999) et Blue Moon Rising (2001), et un troisième CD est en préparation qui doit être lancé au courant de l’année». En plus des engagements avec Jimmy James, Cliff enregistre en studio pour plusieurs groupes locaux. En jetant un œil dans sa boule de cristal il se voit :  «Continuant avec Jimmy et peut-être dans le futur  une tournée en Europe et aux États-Unis. ». 

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