Webzine Le Net Blues
Par: Réjean Nadon
Christian Martin
Vidéo
Pas aisé le rôle d'accompagnateur/arrangeur. Christian contrôle très bien l'art de faire ressortir tout le potentiel d'un artiste par son accompagnement et son talent. Voici une entrevue que nous vous invitons à lire ainsi que de télécharger un clip vidéo tourné à un spectacle où il accompagnait Emmanuelle Julien.

Dans la famille Martin est-ce qu’on jouait de la musique ?
Tout au long de mon enfance, mon père chantait régulièrement du western en s’accompagnant à la guitare. De plus, ma sœur suivait des cours de chant et quinze ans plus tard, elle chantait au sein des Soapcats qui était un groupe de blues que j’ai crée vers la mi 90. Comme activité familiale, l’achat de disque vinyle était très importante et régulière. La musique était toujours omniprésente à la maison donc, cette ambiance familiale contribua à créer et à nourrir une passion, la musique. 

Quel a été l’élément déclencheur vers la musique ? Il n’y avait pas vraiment de déclencheur, c’est l’environnement familiale et les circonstances de la vie qui m’ont mené à la guitare. L’accès aux guitares était facile pour moi, mon père en avait trois: une classique, une acoustique et une électrique. Disons que j’ai pu expérimenter la guitare à quelques reprises. D’ailleurs, ne comprenant pas le concept de la prise à la masse, j'ai senti le courant électrique me passer au travers du corps en « gossant » sur la guitare électrique de mon père.  J’ai tout essayé: me coller le bout des doigts avec du tape électrique, etc… J’avais 9 ans… Il fallait seulement mettre des souliers. Bref, j’ai commencé à pratiquer sérieusement et suivre des cours de guitare vers le secondaire 1 ou 2. C’est à ce moment que j’ai plongé dans l’univers de la guitare.

Quel a été le groupe ou l’artiste qui a marqué ton adolescence ?
Mon adolescence a été marqué par plusieurs artistes. Les débuts de l’adolescence ont été particulièrement marqué à la guitare par Kirk Hamett, Randy Roads, Slash et Angus Young (seulement l’album Back in Black). Ils m’ont tous marqué parce que c’est d’eux que j’ai appris mes premiers solos. Qu’on le veuille ou non, ils m’ont influencé jusqu’à aujourd’hui tant pour la fougue de leurs solos que leurs concepts.
Une phase plus troublante fût celle où j’ai porté attention à Joe Satriani et à Steve Vai, ils m’ont influencer aux solos hyperapide, ce qui ne me sert pas vraiment dans le blues. Par contre, la conception élaboré de leur solo m’aide à créer des improvisations plus structurées.
Vers 17 ans, je découvre Stevie Ray Vaughan et B.B. King et c’est là que je saute à pied joint dans le blues.
La dernière découverte de la fin de l’adolescence fût l’incroyable Danny Gatton qui dans la pièce « Harlem Nocturne » mélange tant l’émotion, la technique, la structure et l’originalité.
Résumes-nous ton cheminement musical jusqu'à aujourd’hui. Début: vers l’adolescence… Heavy-metal…. Rock… J’ai fait partie de groupe d’adolescents et on a fait des spectacles dans les maisons des jeunes. C’est une époque où j’ai beaucoup pratiqué et expérimenté la guitare… Pauvre Maman, quelle patiente! (Pensez-y, je brisais une fois par mois le tremolo du whammy bar, j’avais le trémolo hyperactif).
Premier choc: Entrée au Cégep de Saint-Laurent en musique jazz… C’est là que j’ai essayé de découvrir le jazz, un échec. La mode était encore au ''speed burning'' et tout le monde était bon. C’était mes premières remises en question sur ma façon de jouer et sur le sens de la musique. J’achète mes premières cassettes de blues et mes premières ''patch'' contre le ''speedburning'' (j’avoue avoir eu quelques rechutes).
Le début d’une nouvelle ligne de conduite: Vers la fin du Cégep, je commence à enseigner la guitare. J’ai beaucoup appris en enseignant et j’apprendrai toujours. En même temps, je forme avec Yanik Legault (batteur) mon premier groupe de blues-rock : les Shuffles Gourous (Patrice Gagnon - guitare et voix, Line Rivest - basse (1), Marc-André Mayrand - basse (2), Yves Bouchard - basse (3)). Alors, ma façon de jouer commença à changer et à s’épurer (ça continue encore pis ça a besoin de continuer). Vive le blues!
Medley de Montréal 2002
La vie de scène: Les Shuffles Gourous ont joué régulièrement en Montérégie et un peu à Montréal (aux Retrouvailles). Jouer en spectacle m’a aidé à me forger un style guitarisque. On pratique à la maison, on apprend sur scène. Par la suite, la création des Soapcats me mena plus près de la sonorité des blues classiques: Annie Martin, voix – Yanik Legault, batterie -Steeve Poirier, basse(1)- Martin Rhéaume, basse(2)- Jean Wiedrick, piano (1)- Denis Faucher, piano (2) (futur Henry Roast).
Retour à l’école: Après quelques années de spectacle, je me retire du marché et j'entre à l’Université de Montréal en musique. Dès lors, je me remets à pratiquer le jazz ce qui est venu teinter de jazz mes lignes de blues. À cette époque, je conçois mon site Internet : la guitare blues. C’est une belle réussite, il y a en moyenne 12,000 personnes par années sur ce site. Je suis fier mais je suis dû pour une bonne mise à jour. Après quatre ans, j’ai été gradué en musicologie avec orientation jazz.
Retour au travail: Après mes études, je me suis remis à faire un peu de spectacle mais, j’ai été plus occupé à créer avec Sonia Pâquet (musicologue) un magazine de jazz et de blues: Bleue Muse. Mon expérience de co-éditeur fût courte mais très enrichissante au niveau personnel. Suite à cette expérience, j’ai recommencé à accompagner des artistes et je retournai au blues. Je n’ai jamais arrêté d’enseigner.

Place à Côté 2002
Jusqu'à présent quel est ton meilleur souvenir musical ?
Il y a plusieurs souvenirs musicales qui ont été mémorables. Celui qui me fait encore sourire est la fois où j’ai signé des autographes en remplaçant le guitariste de Matt Laurent à La Pocatière. En plus, il y avait eu une hystérie collective et les jeunes courraient après Matt comme si c’était un des membres des Beatles.
Ta rencontre avec Henry Roast et Emmanuelle Julien ?
C’est ma cousine Josée Martin qui a fait le lien entre Emmanuelle et moi. On s’est rencontré et on a commencé à jouer ensemble.  Bonne chimie.
Henry Roast est un jeune groupe. Par contre, l’idée de sa création date. L’ex-membre des Soapcats, Denis Faucher avait l’idée de repartir un groupe qui gravite autour du blues. Manque de temps, c’était impossible. Lorsque Denis a fini ses études le projet pu enfin démarrer officiellement. L’objectif : fusion de styles autour du blues.
Tu accompagnes plusieurs artistes. Est-ce qu’un jour tu as l’intention de partir ton propre band ? 
Un jour, mais ce jour n’est pas proche. Beaucoup de cours de chant auront été pris.
Fais-tu de la musique à temps plein ? 
Oui, depuis les douze dernières années. Soit du spectacle, de l’enseignement. Depuis l’automne, j’enseigne au Cégep de Granby.
Le blues est ta musique préférée ? Le blues est l’une de mes musiques préférées. C’est l’émotion du blues et l’authenticité qui m’intéresse dans le blues. Il y a aussi le côté très humain de cette musique qui est important pour moi.
Y a-t-il des styles musicals que tu n’aimes pas?
Il n’y a que la musique de mauvais goût que je n’aime pas et encore (finalement, je suis très ouvert)
 
 

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