-- Par: Réjean Nadon
courrier@lenetblues.com
Photos: Louise Gosselin
Vincent Druda
Entrevue


Stéphane St-Pierre

Vincent

Jean Pothier

À l’aube d’une carrière musicale dont il se nourrit depuis sa jeune adolescence, Vincent a expérimenté plusieurs souches du blues, différentes techniques à la guitare et a obtenu, au fil du temps, une panoplie impressionnante de couleurs musicales. Derrière un son métal, les bases sont solides ! Sa nouvelle approche en power trio nous montre un Vincent Druda débordant d’énergie brute. Sans demi mesure et dès la première pièce il nous transporte dans son univers où le Blues et le Rock & Roll font bon ménage. Voici donc une entrevue réalisée via le web avec Vincent. Je vous invite aussi à télécharger une vidéo de son power trio tournée le 14 octobre dernier au Bourbon Street de Pointe-Claire.
 

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Vidéo
Avec le travail, ta maison près d’Acton Vale et tout le tralala qui 
t’entoure, consacres-tu autant de temps qu’avant à la musique ?
Oui et j'ai aussi pris d'autres avenues pour continuer en musique. Je travaille fort pour me faire connaître. Comme plusieurs musiciens, je dois avoir un travail qui paie mes factures. Tout ce que je désire c'est de vivre de ma musique...vivre ma musique.

Deux ans après la sortie de ton premier CD, Blues With Attitude, quelle évaluation fais-tu de cette production ?
C'était très bien, on aurait dû mettre un peu plus sur la promotion. Je suis content du résultat. C'était mon premier album, le deuxième aura plein de surprises, il est en « brainstorming » avec des compos en progression et je crois y ajouter un autre guitariste. Beaucoup plus flamboyant.

J’aimerais avoir ton opinion sur les futures coupures de Harper à la culture ? Je trouve pas ça bien car dans tous les aspects des arts il y a des gens qui donnent leur maximum et ne réussissent pas à se faire connaître ou reconnaître à cause des manques de fonds pour réaliser leurs projets.

Ils ne peuvent percer et percer ne veut pas dire devenir riche mais bien la reconnaissance qu'on leur doit pour le talent démontré. Tous les artistes passent de grands nombres d'heures à créer... des heures non-payées. Pour réussir ça prend beaucoup d'argent ou un «backing» solide. L'argent, la plupart des artistes n'en ont pas.
 
Ton opinion sur les grandes radios qui ne diffusent pas de blues 
québécois ? Devrait-on faire amander une loi au CRTC à ce sujet ?
Je crois que non...c'est sûr que ce serait intéressant qu'ils mettent du blues sur toutes les ondes mais au Canada notre musique est considérée "underground" même s'il y en a partout (films, pubs, indicatifs...) Malheureusement, les gens ne l'acceptent pas encore comme une musique de tous les moments.  Les jeunes, ceux qui écoutent et achètent, sont plus portés vers le pop car c'est ce qu'on te place dans la face à tous les jours..c'est là qu'est l'argent..on ne fait pas autant de promo pour le blues..là est le problème à mon avis.

Tu as fait de grandes scènes l’été dernier dont celle avec Pagliaro, est-ce que les bars sont moins attirants maintenant ? C'est certain que je préfère les grandes scènes et c'est là que je me sens plus à l'aise. Tu es souvent bien reçu.  C'est le fun dans les bars et c'est là que j'ai débuté mais dans les bars les gens sont là pour s'amuser et pas nécessairement pour t'écouter. Sur les grandes scènes les gens viennent pour écouter et voir ton spectacle.

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Dis-moi si je me trompe mais, il me semble que tes répertoires incluent plus de musique Rock qu’avant ?

-- Oui, il y a un peu plus de rock mais jamais j'me tannerai du blues..c'est ma source d'inspiration. Je joue un peu plus de rock pour attirer les jeunes vers le blues, le blues attire les gens qui ont du vécu. Je veux attirer un public des 30-60 comme ça le gars de 30 ans pourra être avec son père et écouter du blues-rock. C'est un beau lien à créer..un défi pour moi.

Parles-nous de ta guitare à 7 cordes, quel avantage en retires-tu ? Ma 7 cordes..ma préférée. Un son beaucoup plus grave, c'est comme si j'allais chercher un son death metal ou Korn mais tout en restant dans le blues..deux extrêmes que je mets ensemble pour pousser les limites.

Parle-nous de tes musiciens qui t’accompagnent maintenant ?
À la basse, mon bras droit et ami, Jean Pothier.  Ensemble on travaille les compos et on cherche toujours de nouvelles approches aux "covers". Jean à un "background" musical très varié et a touché pas mal à tout ce qui se rapporte à la musique.

À la batterie, Stéphane St-Pierre..mon métronome.  Stéphane est le sourire du groupe, toujours heureux de faire de la musique et de s'amuser.

Aujourd’hui quel sont les auteurs/interprètes qui t’inspirent le plus ?
Eric Gales, Robert Randolph, Sonny Landreth (pour travailler ma technique slide), Doyle Bramhall.

Si tu te réincarnerais dans la peau d’une des légendes du blues, laquelle choisirais-tu ? Stevie Ray, pour le son" hot" qu'il avait et son approche différente au blues. Pour sa façon bien particulière de s'habiller. Si tu me donnes le choix pour un deuxième et bien ce serait Muddy Waters pour son charisme et son band extraordinaire des années 60.

À part la musique, as-tu d’autres hobbies ?  Oui, les voitures modifiées (muscle cars), les courses d'accélération. Je viens tout juste d'acheter une belle Pontiac 1952. Un long projet. J'te ferai parvenir des photos.

Merci Vincent pour cette entrevue et tiens-nous au courant...

Réjean Nadon

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