Webzine Le Net Blues
SANTANA
Centre
Bell de Montréal, 15 juillet 2010
-
Le dieu vivant de la musique latino débarquait
à Montréal. Après la longue introduction de YALEO
(1999), lorsque CARLOS SANTANA, accompagné de ses dix musiciens,
est arrivé sur scène, tout de blanc vêtu jusqu’à
son chapeau, on a vite compris que la soirée allait être chaude,
très chaude…Dès le premier solo, au milieu des percussions
merveilleusement assurées par Raul Rekow et Karl Perazzo, le son
de sa Paul Reed Smith a littéralement fendu l’espace avec une précision
éblouissante et une sonorisation parfaite. La marque des grands
professionnels.
Enchaînant aussitôt avec MARIA, MARIA
(1999), les deux chanteurs Tony Lindsay et Andy Vargas
faisaient monter la sauce et tout le public se
leva aussitôt pour danser la salsa sur un rythme endiablé.
Puis FOO, FOO (2002) et CORAZON ESPINADO (1999)
démontrèrent une machine bien huilée et pimentée
à souhait par les solos des percussionnistes et celui, déconcertant
de maîtrise, du batteur
Denis Chambers.
Soudain, la tornade JINGO (1969) souleva l’amphithéâtre,
un jaillissement sonore hallucinant dans lequel SANTANA reprit le contrôle
de la musique menant tout son band à destination. |
--
Carlos Santana
|
Tel un forgeron, le guitariste émérite
chauffa le public à blanc avec ses meilleurs titres dans un déluge
de notes et de rythmes effrénés absolument éblouissants.
SINGING WINDS, CRYING BEASTS, BLACK MAGIC WOMAN/GYPSY QUEEN, OYE COMO VA,
et INCIDENT AT NESHABUR, toutes de l’album-phare ABRAXAS (1970) de même
que EVIL WAYS (1969) déboulèrent l’une après l’autre
comme un torrent de musique intense venant envahir délicieusement
nos tympans, sur fond d’humidité, de chaleur intense, d’ambiance
incandescente dans l’auditoire, une fabuleuse séquence ponctuée
de clins d’œil occasionnels à Michael Jackson, aux Beatles et même
à Jimi Hendrix.
-
--
VIDÉO
|
Puis, grâce à l’improvisation et l’imagination du maître
mexicain, A LOVE SUPREME (1965) de John Coltrane, devenait une relecture
brillante de ce morceau mythique du Jazz. Mais, bien décidé
à enfoncer le clou pour achever les fans de plaisir, il se lance
à corps perdu dans foudroyante reprise de SUNSHINE OF YOUR LOVE
(1967) de Cream, soutenu par le bassiste Kenny Rietveld. Un SANTANA en
feu, tant par son jeu de guitare hallucinant de puissance et de précision
que par la joie qu’il dégage sur scène.
Le tout se termina avec SMOOTH (1999) et DAM TU AMOR (2005) dans un
déluge de percussions et d’envolées guitaristiques avant
un rappel pour SOUL SACRIFICE (1969) dans une version actualisée,
mise en valeur par les étincelants Bill Ortiz à la trompette
et Jeff Cressman au trombone. S’ensuivirent INTO THE NIGHT (2007), LOVE
PEACE AND HAPINESS durant laquelle une colombe volait sur l’immense écran
de fond dans un recueillement mystique avec le public, et enfin FREEDOM
(1987), permettant au guitariste Tommy Anthony et au claviériste
Freddie Ravel de lancer les dernières étincelles du bouquet
final de cet étourdissant feu d’artifice musical. |
-
À noter, en première partie, l’excellente
prestation de STEVE WINWOOD qui a admirablement chauffé
l’ambiance avec ses meilleurs titres du Spencer
Davis Group, de Traffic et de Blind Faith incluant le classique HIGHER
LOVE (1987), jouant aussi bien l’orgue Hammond B3 que la guitare, nous
démontrant ainsi qu’il est lui aussi un grand artiste, trop souvent
mésestimé.
-
Stéphan Lunati
Retour à
la page Le Culturel XYZ
|