Webzine Le Net Blues
-- Stéphan Lunati
steflun@videotron.ca
SANTANA
Centre Bell de Montréal, 15 juillet 2010
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Le dieu vivant de la musique latino débarquait à Montréal. Après la longue introduction de YALEO (1999), lorsque CARLOS SANTANA, accompagné de ses dix musiciens, est arrivé sur scène, tout de blanc vêtu jusqu’à son chapeau, on a vite compris que la soirée allait être chaude, très chaude…Dès le premier solo, au milieu des percussions merveilleusement assurées par Raul Rekow et Karl Perazzo, le son de sa Paul Reed Smith a littéralement fendu l’espace avec une précision éblouissante et une sonorisation parfaite. La marque des grands professionnels.

Enchaînant aussitôt avec MARIA, MARIA (1999), les deux chanteurs Tony Lindsay et Andy Vargas
faisaient monter la sauce et tout le public se leva aussitôt pour danser la salsa sur un rythme endiablé.
Puis FOO, FOO (2002) et CORAZON ESPINADO (1999) démontrèrent une machine bien huilée et pimentée à souhait par les solos des percussionnistes et celui, déconcertant de maîtrise, du batteur
Denis Chambers.

Soudain, la tornade JINGO (1969) souleva l’amphithéâtre, un jaillissement sonore hallucinant dans lequel SANTANA reprit le contrôle de la musique menant tout son band à destination. 

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Carlos Santana
Tel un forgeron, le guitariste émérite chauffa le public à blanc avec ses meilleurs titres dans un déluge de notes et de rythmes effrénés absolument éblouissants. SINGING WINDS, CRYING BEASTS, BLACK MAGIC WOMAN/GYPSY QUEEN, OYE COMO VA, et INCIDENT AT NESHABUR, toutes de l’album-phare ABRAXAS (1970) de même que EVIL WAYS (1969) déboulèrent l’une après l’autre comme un torrent de musique intense venant envahir délicieusement nos tympans, sur fond d’humidité, de chaleur intense, d’ambiance incandescente dans l’auditoire, une fabuleuse séquence ponctuée de clins d’œil occasionnels à Michael Jackson, aux Beatles et même à Jimi Hendrix.
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VIDÉO
Puis, grâce à l’improvisation et l’imagination du maître mexicain, A LOVE SUPREME (1965) de John Coltrane, devenait une relecture brillante de ce morceau mythique du Jazz. Mais, bien décidé à enfoncer le clou pour achever les fans de plaisir, il se lance à corps perdu dans foudroyante reprise de SUNSHINE OF YOUR LOVE (1967) de Cream, soutenu par le bassiste Kenny Rietveld. Un SANTANA en feu, tant par son jeu de guitare hallucinant de puissance et de précision que par la joie qu’il dégage sur scène. 

Le tout se termina avec SMOOTH (1999) et DAM TU AMOR (2005) dans un déluge de percussions et d’envolées guitaristiques avant un rappel pour SOUL SACRIFICE (1969) dans une version actualisée, mise en valeur par les étincelants Bill Ortiz à la trompette et Jeff Cressman au trombone. S’ensuivirent INTO THE NIGHT (2007), LOVE PEACE AND HAPINESS durant laquelle une colombe volait sur l’immense écran de fond dans un recueillement mystique avec le public, et enfin FREEDOM (1987), permettant au guitariste Tommy Anthony et au claviériste Freddie Ravel de lancer les dernières étincelles du bouquet final de cet étourdissant feu d’artifice musical. 

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À noter, en première partie, l’excellente prestation de STEVE WINWOOD qui a admirablement chauffé
l’ambiance avec ses meilleurs titres du Spencer Davis Group, de Traffic et de Blind Faith incluant le classique HIGHER LOVE (1987), jouant aussi bien l’orgue Hammond B3 que la guitare, nous démontrant ainsi qu’il est lui aussi un grand artiste, trop souvent mésestimé.
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Stéphan Lunati
 

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