Je me souviens du premier album ''Bred Bouh Shuga Blues'' de cet Africain d’origine, qui dans sa langue maternelle le Bamiléké, m’avait littéralement envoûté : autant par son parlé que par l’ardeur de sa musique, influencée par les Grands de la note bleu. Encore aujourd’hui, certaines pièces, dont Adigo for America, tourne à l’occasion sur certaine radio blues spécialisée du Québec. Waka est sans contredit la suite logique du disque précédent ABA NGO où l’auteur blues, ne reniant pas ses origines, nous avait proposé un duo acoustique laissant beaucoup de place aux textes. Un peu trop acoustique pour certain et un peu trop romantique pour d’autres, Waka rétablit, à mon avis, un juste milieu entre les racines du blues et le chemin parcouru depuis son premier opus en 1999.  À la première pièce Ka Tchog Bouam, les percussions dictent la cadence, puis la guitare électrique nous ramène vers le Delta.  Saupoudré d’orgue B3 et de la voix chaude et rauque de l’auteur-compositeur d’aujourd’hui, Roland s’est entouré à nouveau du guitariste Mick Ravassat et de Mathias Bernheim aux percussions, du claviériste Christian Rousset et d’Éric Beaudet. On nous propose douze titres tous aussi différents les uns que les autres.  Une heure de sonorité acoustique et électrique, teintée d’originalité pittoresque. 
 

Si vous me demandez quelle serait ma pièce préférée de l’album, c’est sans doute Yogsam Ba Nguk, une musique racine qui se termine dans un boucan de performance musicale; comme j'aime. WAKA est un petit trésor à découvrir en plusieurs écoutes. Je vous invite à vous le procurer sans hésiter. 

En attendant d’avoir votre exemplaire de l’album, je vous laisse avec un MP3 promotionnel ainsi qu’une vidéo tournée au FestiBlues 2006 dans le cadre du spectacle concept Planète Blues, qui avait été capté par TV5.  Bonne écoute et bon lancement à toute l’équipe de Roland Tchakounté. 

Réjean Nadon