Webzine Le Net Blues
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Peu d'enregistrements dans l'Histoire de la musique
peuvent être qualifiés d'album-culte comme le fut THE WALL
(1979), pièce maitresse de l'oeuvre du bassiste ROGER WATERS et
popularisé par PINK FLOYD, non seulement du fait de ses exceptionnelles
qualités musicales mais aussi, surtout peut-être, par l'universalité
du propos de sa thématique, mordante dénonciation de l'abus
de pouvoir, la violence, la discrimination, la pauvreté et la discrimination,
où chaque victime devenait symboliquement ''une autre brique sur
le mur'' de l'isolement du reste du monde.
Par ailleurs, dans la foulée de la chute
du Mur de Berlin en novembre 1989, WATERS y présenta sur scène
le double album pour le première fois dans son intégralité
le 21 juillet 1990, avec nouveaux musiciens et plusieurs artistes invités.
L'idée d'en faire une tournée se concrétisa enfin
lorsque THE WALL LIVE prit son envol à Toronto le 15 septembre 2010,
pour se terminer, 192 représentations plus tard, sur nos Plaines,
ce 21 juillet, 22 ans jour pour jour après Berlin. |
-Le spectateur qui envahit
peu à peu le site est saisi, à prime abord, par les 728 pieds
(plus de 220 m), dit-on, de cette surface murale toute blanche qui -s'étend
devant lui, de gauche à droite, avec, au centre, une brisure, ouverture
irrégulière, comme enfoncée, de la largeur normale
d'une scène par laquelle on -pouvait
voir instruments, amplis et micros des vedettes de la soirée.
Puis, comme convenu, 21h15, venant de nulle part,
une trompette toute en sobriété qui entonne quelques mesures
de OUTSIDE THE WALL, et soudain, comme pour nous mettre dans l'ambiance,
le band attaque littéralement IN THE FLESH ?, explosion pyrotechnique
de tout coté, très réaliste attaque aérienne,
son ambiophonique absolument terrifiant d'un hélicoptère
qui vient de l'arrière droit sur nous, un ROGER WATERS émergeant
de l'arrière tout de noir-dictateur vêtu, puis, un avion suivant
un fil de métal qui va s'écraser et prendre feu derrrière
le mur... et la soirée était lancée, il va sans dire,
sous un tonnerre d'applaudissements. WATERS aura effectivement interprété,
dans l'ordre, chacune des pièces du légendaire double album,
avec une voix autoritaire et une excellente sonorité. |
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Dans ANOTHER BRICK IN THE WALL PART II, il aura ajouté
quelques mots en mémoire de Jean Charles de Meneses, victime de
violence policière à Londres le 22 juillet 2005. Pour GOODBYE
BLUE SKY, le mur nous agressait lirttéralement d'un très
intéressant montage d'avions qui larguait des bombes, et de symboles
violemment brandis tels la croix latine, le faucille et le marteau, le
signe du $, l'étoile de David, l'étoile et le croissant et
les logos de Mercedes-Benz, Shell et McDonald.
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Tout le long de la première partie, une
nouvelle brique s'ajoutait, ici et là, symbolisant une nouvelle
agression à commémorer, jusqu'à complète fermeture
du mur sur THE LAST FEW BRICKS et GOODBYE CRUEL WORLD.
Après un entracte de quelques minutes pendant
lequel, le mur était tapissé de victimes répertoriées
(lieu et date de naissance et de décès etc...), WATERS entame
la seconde partie tout en douceur avec HEY YOU suivie de IS
THERE ANYBODY OUT THERE ? alors qu'une brique tombe du mur à
gauche et à droite, puis, une nouvelle ouverture un peu plus grande
pour NOBODY HOME.
Moment fort de la soirée, également,
COMFORTABLY NUMB, brillamment interprété par Robbie
Wyckoff (voix) et Dave Kilminster (guitare) en remplacement, bien sur,
de la performance d'origine de David Gilmour. Enfin, au paroxysme de THE
TRIAL, le mur s'écroule, comme convenu, comme souhaité, dans
un spectaculaire fracas et le band s'avance devant les décombres
pour terminer ce rendez-vous historique sur un OUTSIDE THE WALL tout acoustique.
Pour ROGER WATERS, qui aura 69 ans cet automne, et ses complices, ce sera
le moment de demeurer plusieurs instants sur place, savourant cet hommage
que les 75 000 fans présents leur rendaient, une dernière
fois ... peut-être ?... sans doute.
Jean-Guy Pouliot |
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