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Jean-Guy Pouliot
jeanguypouliot@hotmail.com |
Parc Jean-Drapeau (Montréal), 6 août 2008
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Tenter de pénétrer l’univers de
RADIOHEAD n’est pas une mince affaire. Les cinq musiciens britanniques,
tous autour de 40 ans maintenant, continuent, depuis 1993 et sept albums
plus tard, de susciter l’admiration et l’engouement chez les uns, la perplexité,
le questionnement et même l’exaspération chez les autres.
Leur style musical qui, bien sur, a sans doute initialement subi ses influences,
est maintenant, à ce point unique qu’il en devient, après
toutes ces années, tout simplement inclassable.
Il y a bien eu, au début, une sorte de rock alternatif, expression en soi mal définie, dans les albums, PABLO HONEY (1993) et THE BENDS (1995), et encore, quelque peu dans OK COMPUTER (1997) qui, cette fois, les propulsait définitivement au rang de stars internationales. Puis, deux œuvres constituant un virage qui ne fut pas sans dérouter plusieurs fans. |
| KID A (2000) et AMNESIAC (2001), parues à
huit mois d’intervalle, semblent le résultat d’expérimentations
musicales, en deux étapes complémentaires, dans lesquelles
le groupe réduit de beaucoup l’utilisation de la guitare au profit
de sonorités complexes, manipulées électroniquement,
touchant même la voix du chanteur Thom Yorke.
Puis, avec HAIL TO THE THIEF (2003), le groupe revient davantage à la guitare et au piano, dans un style plus conventionnel, tout en conservant une composante électronique encore perceptible, et enfin, avec IN RAINBOWS (2007), acclamé mondialement par la critique, il regroupe plusieurs titres connus des fans pour les avoir beaucoup joué en tournée depuis 2006. Ce 6 août 2008, au Parc Jean-Drapeau de Montréal, c’est à un événement très particulier auquel les fans sont conviés. Il y a d’abord, cet impressionnant dispositif scénique composé de plusieurs |
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Enfin, la prestation musicale s’amorce avec 15
STEP (2007), THERE THERE (2003), MORNING BELL (2000) et ALL I NEED (2007).
Le pari est tenu; la sonorité est parfaite. Yorke et ses complices
vont enchaîner ensuite plus d’une vingtaine de chansons, rarement
très longues, parmi lesquelles on retrouve plusieurs de leurs grands
succès passés tels les MY IRON LUNG (1995), FAKE PLASTIC
TREES (1995), PARANOID ANDROID (1997), et KARMA POLICE (1997). Il va également
présenter une dizaine d’extraits du dernier album (2007), dont RECKONER,
FAUST ARP, WEIRD FISHES /ARPEGGI, HOUSE OF CARDS, VIDEOTAPE, et NUDE,
dont certains sortis en simples dès 2006.
En définitive, RADIOHEAD n’est pas un groupe spectaculaire au sens rock du terme et son répertoire ne s’y prête pas non plus. Il ne communique que très peu avec le public, donnant presque l’impression d’en oublier la présence. Il semble plutôt renfermé dans ce laboratoire duquel il ne sort qu’en livrant le résultat de ses recherches musicales avec, cependant, toute la virtuosité et l’intensité démontrées sur l’ensemble de ses albums. |
Les 35 000 fans présents, le plus large public accueilli au Parc par Groupe Spectacles Gillett depuis Metallica (42 000), et ce malgré une météo très menaçante, ne s’offusquent pas de cette attitude. Ils sont tout simplement des inconditionnels auxquels, à long terme, je pourrais très bien me joindre…
Jean-Guy Pouliot