Webzine le Net Blues
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Thin Air
PETER HAMMILL
Fie !
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Les mélomanes qui sont des fans de Van
Der Graaf Generator connaissent PETER HAMMILL qui en est le chanteur, guitariste
et claviériste, et sont déjà en train d’écouter
ce superbe THIN AIR (2009), un 30e album solo en carrière pour le
britannique de maintenant 61 ans. Pour les autres, ce sera l’occasion de
découvrir un univers musical fabuleux.
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Dès les premières notes de THE
MERCY, sur une mélodie répétitive mais inspirée,
la voix magique et envoûtante de l’artiste se déploie, enrobée
de diverses textures de guitares et claviers, qui nous plonge sans réserve
dans son monde fantastique. YOUR FACE ON THE STREET va ensuite s’imprimer
en nous avec un refrain facile, malgré le caractère oppressant
de la pièce. Puis, dans STUMBLED, on comprend, à l’écoute
attentive de l’intro à la guitare et des harmonies instrumentales
et vocales, que PETER HAMMILL a déjà été une
inspiration pour David Bowie, livrant ici, cependant, une interprétation
supérieure au Bowie des années 70.
Les amateurs de King Crimson et de Robert Fripp
(avec qui il a jadis travaillé), vont apprécier le bref intermède
instrumental WRONG WAY ROUND, dans lequel une guitare saturée va
leur déchirer les tympans avec délectation pendant 2,41 minutes,
enchaînant aussitôt sur un rythme plus calme, mystérieux
et envoûtant avec GHOSTS OF PLANES, par lequel ce grand artiste,
qui, incidemment, joue seul de tous les instruments sur l’album, nous catapulte
dans un monde glauque et fascinant, digne d’un film de David Lynch. Dans
cette chanson, et aussi dans quelques autres, il aborde les thèmes
de pertes, de disparition, de changements et de monde perdu liés
aux attentats du 11 septembre 2001. |
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IF WE MUST PART LIKE THIS peut être considéré
comme de l’ambient-blues, pour peu que l’on soit attentif à
la guitare slide nappée de synthés planants qui servent d’écrin
à sa voix chaleureuse. Par la suite, l’on se surprendra à
souvent réécouter UNDONE, un pur bijou joué entièrement
au piano avec un accompagnement sobre. Magistral ! Même Bowie n’a
jamais atteint ce niveau de virtuosité. On retrouve dans DIMINISHED,
toutes les composantes du monde de PETER HAMMILL, une bonne mélodie
lancinante, des textes intelligents qui portent à réflexion
et une ambiance qui n’appartient qu’à lui, basée sur un thème
répétitif ajoutant, cette fois, castagnettes et tambour martial.
Finalement, une autre pièce d’anthologie.
THE TOP OF THE WORLD CLUB raconte les derniers moments du restaurant au
sommet du World Trade Center dans lequel l’air était rapidement
devenu irrespirable, suite aux évènements que l’on connaît,
d’où le titre de l’album. Le piano du maître, accompagnant
sa voix impressionnante, nous glace le sang en repensant aux victimes qui
périrent en ce jour fatidique où s’écroula une certaine
conception de la liberté. |
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En définitive, THIN AIR (2009) est un must
absolu, l’un des meilleurs albums de 2009 qui va rapidement devenir un
disque de chevet…comme un livre que l’on relit toujours pour revenir à
l’essentiel.
Stéphan Lunati
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