-- | Par: Patricia Clavel
Photos: Eric Paul-Hus |
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Le 26 mai dernier, j’ai fait la découverte
du bar/restaurant le Zaricot, situé au 1450 des Cascades à
Saint-Hyacinthe. Une ville sur laquelle le soleil plongeait chaudement
et où les terrasses furent rapidement achalandées par des
gens sympathiques. Le Zaricot est un café acoustique qui, au fil
des ans, a reçu sur scène plus d’une centaine d’artistes
venus du Québec ou de l’extérieur du pays. Le prix d’entrée
est très raisonnable et sa diversité musicale impressionnante.
Sur les murs en bois, plusieurs photos d’artistes de la photographe Véronique
Messier y sont affichées et la décoration est jolie.
C’est pour assister au spectacle de celui qu’on appelle en France ‘’Monsieur Blues’’, c’est-à-dire Patrick Verbeke, que je me suis rendue au Zaricot ce soir là. William Guignier, le propriétaire, assumait la première partie aux côtés de Jean-Luc Thievent à la guitare et Claude Dornier à la basse, formant ainsi le groupe intitulé Bill Cancoillotte Trio. Il s’agissait de leur tout premier spectacle, offrant les propres compositions de William qui furent très bien reçues de la part du public venu en grand nombre pour l’occasion. Inutile de vous dire que ce dernier était honoré d’assumer la première partie de Monsieur Verbeke en qui il a une grande admiration. Le groupe Bill Cancoillotte Trio, nom qui signifie une sorte de fromage à tartiner et qui provient d'une région de France appellée la Franche Comté, aura été d’ailleurs dégusté par tous les spectateurs grâce à la générosité du propriétaire. |
Avec une touche d’humour, le trio nous a bien
fait rire mais a surtout présenté une première partie
fort intéressante, nous donnant un avant-goût de ce qu’ils
offriraient comme chansons. D’ailleurs, au Zaricot, une devise brillante
et efficace est de mise: "Le silence est de l’or et le bla bla c’est dehors".
Peut-être bien que certains propriétaires de bars à
spectacles pourraient en prendre l’exemple, puisque les gens furent de
toute évidence bien plus attentifs et respectueux envers les artistes
s’exécutant sur scène. Le silence du public nous permet ainsi
de ne rien manquer et d'apprécier.
Le bluesman Patrick Verbeke est donc venu
au Québec uniquement dans le cadre de cette dernière journée
du Blues Festival qui en était à sa deuxième édition.
Des artistes tels que Kenn Hamm, Pat The White, Manitoba Hal et Duke Robillard
faisaient partie de la programmation. Cependant, même si le festival
est désormais terminé, de nombreux spectacles y sont prévus.
Vous pouvez consulter le site internet au www.lezaricot.com.
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L’accueil pour Patrick Verbeke fut chaleureux
et décerné par un public heureux dans une salle comble. Sous
une formule solo, l’artiste a débuté le spectacle avec une
guitare québécoise de marque Larrivée, qu’il utilisait
pour la première fois. Le chanteur/guitariste a brisé la
glace avec une chanson intitulée Louise puis poursuivi avec d’autres
pièces dont Walking by Myself, ou encore une de ses compositions:
De quoi j’vais m’plaindre. S’enchaînant ensuite jusqu’à la
fin de la première partie, d’autres pièces dont entre autres,
une ballade acadienne écrite lors de son passage en 2000 où
il rencontra le groupe Glamour Puss et qui s’intitule L’ordre du bon temps.
Verbeke interpréta Evangelina dont le texte est inspiré de
la célèbre histoire d’amour entre Évangéline
et Gabriel lors de la déportation acadienne. Une particularité
dans l’interprétation de cette chanson m’a impressionnée
lorsque celui-ci a demandé au public de sortir leurs trousseaux
de clés et de les secouer. L’impact et le résultat furent
intéressants et originaux d’autant plus qu’un grand nombre y a participé.
Après une courte pause, Patrick Verbeke nous fit voir sa Dobro, une guitare résophonique (National Steal) datant de 1931 et avec laquelle il a la réputation d’exceller. Suivirent des pièces telles que: Émilie, Bout'Chou 3 ans ½, C C Rider et Sweet Lou (une chanson en hommage à Luther Allison, décédé il y a 10 ans). Il a aussi chanté l’incontournable classique que Verbeke a décrit comme l’hymne du blues: Sweet Home Chicago. Nous avons également eu droit à un Hoochie Coochie Man bien arrosé, C'est pas l'whisky et une chanson de Benoît Blue Boy: Je marche doucement. |
Patrick Verbeke a autrefois accompagné
de grands noms de la scène blues internationale tels que Freddie
Fingers Lee, Memphis Slim, Freddie King, Sugar Blues, Vince Taylor et Sonny
Fisher. L’artiste possède à son actif 9 albums dont son plus
récent Echos d’Acadie paru en 2004. Celui-ci nous prépare
un autre album dont la sortie est prévue prochainement et s’intitulera
Bluesographie.
Je dois dire que j’étais fière en tant que québécoise de l’accueil réservé à cette figure légendaire du blues en France et qui seul sur scène nous a prouvé combien le bon blues francophone était possible. Nous aurons l’honneur de le revoir une deuxième fois cet été au Festiblues International de Montréal aux côtés de Bob Harrisson et son groupe. Ceux-ci présenteront un spectacle sur la scène Hydro-Québec à 21h45, soit vendredi le 10 août. Je suis convaincue que la rencontre de ces deux hommes sera fort intéressante! Je me permets même de les comparer, l’un version française et l’autre version québécoise puisque leurs voix rauques sont à mon oreille quasi similaires. Bref, un spectacle à surveiller, c’est certain! Sur ce, je lève mon chapeau à Patrick Verbeke. Inutile de vous dire combien son passage au Québec fut apprécié. Patricia Clavel |
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