Webzine Le Net Blues
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White Lunar
NICK CAVE & WARREN ELLIS
Capitol Records
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Chers lecteurs, si vous êtes avides de
découvrir une nouvelle facette de l’immense talent de NICK CAVE,
son nouvel album double est pour vous. Si vous ne connaissez pas encore
ce grand artiste, WHITE LUNAR sera la porte d’entrée idéale
pour découvrir en douceur son univers musical. Accompagné,
cette fois, seulement de son comparse violoniste WARREN ELLIS, membre des
Bad Seeds depuis le début des années 90, il nous livre, ici,
les meilleurs extraits de musiques de films et de documentaires auxquels
il a participé entre 2005 et 2009.
Le premier disque débute avec une série
de quatre pièces tirées du film THE ASSASSINATION OF JESSIE
JAMES BY THE COWARD ROBERT FORD (2007) qui, d’emblée, définit
l’ambiance tranquille d’une musique s’harmonisant aux images de ce western
mettant en vedette Bad Pitt. Dès le premier morceau, SONG FOR JESSE,
l’auditeur semble ouvrir une boîte à musique céleste
et reposante, puis dans les trois autres, la musique prend de l’ampleur
tout en restant dans cette atmosphère mélodique et nostalgique
que lui procurent le piano et les cordes de nos deux acolytes en grande
forme; une harmonie à ce point envoûtante qu’on a peine à
croire se trouver dans un western.
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Puis, s’enchaînent sept thèmes de THE
PROPOSITION (2005), autre western dont, cette fois, CAVE a aussi écrit
le scénario. Dans HAPPY LAND et PROPOSITION No 1, on peut apprécier
tout le talent de WARREN ELLIS au violon dans une musique inspirée
et inquiétante. Le climat musical devient un peu plus déjanté
avec ROAD TO BANTON et THE RIDER No 2 dans lesquels la basse, la voix de
NICK et une guitare saturée finissent par jouer sur nos émotions.
Cependant, tout se calme avec MARTHA’S DREAM dans un style plus folk/western
grâce à l’archet virevoltant d’ELLIS et avec GUN THING dans
laquelle Cave chante en talk-over avant de terminer sur la superbe THE
RIDER SONG, digne de ses plus belles ballades.
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Les six passages extraits de THE ROAD (2009), avec Viggo Mortensen,
d’après le roman de Cormac McCarthy, reflètent à merveille
l’environnement de désolation
post-apocalyptique du film mais THE BEACH et THE BOY sont à
retenir tout particulièrement pour leur beauté émotionnelle
apaisante et optimiste en conclusion de ce premier disque.
Le second disque regroupe la musique du documentaire THE GIRLS FROM
PHNOM PENH, aux accents plutôt exotiques et atmosphériques
dont on retiendra surtout ROM, CHEATA et le splendide thème de SORYA
MARKET à la toute fin du disque, de même que celle de THE
ENGLISH SURGEON qui réunit, lui, six pièces plutôt
expérimentales, parfois proches d’un Brian Eno ou d’un Peter Gabriel
dont BLACK SILK et DANDY BRAIN sont les plus agréables et intéressantes. |
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Enfin, quatre autres instrumentaux inédits
nous plongent dans un climat plus sombre et angoissant mais
DAEDALUS et MAGMA valent quand même notre
attention pour leur aspect créatif, tous provenant des archives
privées des deux artistes, complétant ainsi ce deuxième
disque plus déstructuré mais néanmoins
passionnant.
En définitive, loin, cette fois, des Bad
Seeds et de Grinderman, NICK CAVE et WARREN ELLIS nous démontrent
l’étendue de leur talent à travers toutes ces musiques qui,
même sans les images qui les accompagnent à l’origine, réussissent
à nous toucher grâce à la plénitude et la beauté
envahissante qui nous submerge en fin d’écoute. Une œuvre que l’on
réécoutera souvent quand viendra le temps de s’évader
en toute quiétude.
Stéphan Lunati
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