Webzine Le Net Blues
-- Stéphan Lunati
steflun@videotron.ca
 
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-- Cause I Sez So
THE NEW-YORK DOLLS
Atco Records
 
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Produit sous le soleil d’Hawaii par le célèbre Todd Rundgren (Patti Smith, Meat Loaf, Bad Religion, The Band, Cheap Trick, etc…) qui avait également réalisé en 1973 leur tout premier album éponyme, CAUSE I SEZ SO, 4e album studio des NEW YORK DOLLS et le second depuis leur reformation en 2004, sur l’initiative de l’auteur-compositeur britannique Morrissey, se présente comme un véritable manifeste glam/punk/rock. Avec, à leur tête, David Johansen (chant) et Sylvain Sylvain (guitare), les deux seuls survivants de la première époque, solidement épaulés par les trois récentes et efficaces poupées que sont Steve Conte (guitare), Sami Yaffa (basse, maracas, mélodica) et Brian Delaney (batterie), les DOLLS, nouvelle mouture, nous offrent ici un véritable feu d’artifice musical.
 
L’album s’ouvre sur la chanson-titre qui est exactement le style de rock’n’roll que les Rolling Stones devraient encore pouvoir écrire, d’autant plus que David y chante comme un clone amélioré de Mick Jagger et que les riffs de Sylvain sont au moins aussi explosifs que ceux de Keith Richards. On enchaîne avec MUDDY BONES, autre gros rock qui déménage fort, autant dans la musique que dans le texte, constat que l’humanité court à sa perte. Ballade mid-tempo, BETTER THAN YOU, calme un peu l’ambiance, hymne à l’amour ne tarissant pas d’éloges sur la femme aimée. LONELY SO LONG, superbe ballade pop, nous dévoile un groupe en pleine maîtrise de ses moyens et un refrain envahissant notre cerveau comme une rengaine qu’on va souvent fredonner.

Par ailleurs, l’une des meilleurs pièces de l’album, MY WORLD, aux accents punk/rock et au rythme accrocheur, est soutenue par de puisants ‘’back vocals’’ et un magnifique solo de guitare ‘’wah-wah’’, preuve que Sylvain n’a rien perdu de son doigté d’antan. THIS IS RIDICULOUS, autre excellent titre, du blues/rock comme on aime et que Tom Waits doit regretter de ne pas avoir composé, nous révèle une voix de Johansen à la fois chaleureuse et rocailleuse

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-- Également, le fantôme de Johnny Thunders n’est pas très loin dans TEMPTATION TO EXIST; on jurerait l’y entendre jouer la guitare dans cette ballade inspirée et entraînante toute à son image. MAKING RAIN, d’autre part, nous pousse sous la pluie avec, dans le refrain, les guitares qui explosent  en coups de foudre opportuns. Quand arrive DROWNING, les DOLLS s’envolent littéralement vers un rock qui rappelle leur filiation au mouvement punk new-yorkais, se rapprochant de l’univers de Patti Smith. Ensuite, NOBODY GOT NO BIZNESS aurait fait bonne figure dans le catalogue des Clash, tout y étant réuni pour un gros hit potentiel, la rythmique qui groove, la voix, la basse ronflante, le refrain et les guitares acérées et TRASH, l’hymne de leur 1er album qui est repris en version reggae, un interlude jamaïcain que n’aurait pas renié Bob Marley.
Enfin, l’album se termine sur EXORCISM OF DESPAIR, excellent rock de type MC5, dans un déluge sonique impressionnant, à écouter à plein volume pour mieux apprécier.

En définitive, dans cet excitant nouvel opus, les NEW-YORK DOLLS nous offrent un buffet ouvert où l’on trouve à boire et à manger mais surtout, pour notre plus grand plaisir, des chansons brillantes qu’on ne se lassera pas d’écouter. Johnny Thunders peut reposer en paix, son groupe est toujours bien vivant et en très grande forme. 

Stéphan Lunati 
Collaboration spéciale
 
 

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