Webzine Le Net Blues
Par: Jean-Guy Pouliot
jeanguypouliot@lenetblues.com
MONTRÉAL EN LUMIÈRE 2015
16e édition

-

Vincent Valièrre

 
VIDÉO - WHITEHORSE
WHITEHORSE
On n'a pas souvent vu la petite salle de l'Astral pleine à quasi capacité comme ce fut le cas, ce récent vendredi, pour le spectacle du sympathique couple ontarien WHITEHORSE, duo dont la complicité transcende la scène au moyen d'interprétations toutes en douceur, raffinement et charme, survolant ainsi  ce pop/rock parfois folk, parfois country parfois très alternatif de plusieurs extraits de leurs 3 albums, incluant le très récent LEAVE NO BRIDGE UNBURNED (2015).

Par ailleurs, l'originalité de la performance de Luke Doucet et Melissa McClelland réside dans ces enregistrements, en boucle, de partitions de batterie, voix de fond, guitare ou claviers qu'ils initient au début de plusieurs pièce et sur lesquels ils ajoutent, seuls tous les deux, des performances ''live'' de guitare, voix et basse qui donnent l'impression d'un excellent band de 4 ou 5 musiciens. Le procédé n'est pas nouveau, mais rarement poussé jusqu'à un aussi éclatant résultat. Enfin, parmi les pièces entendues, une version que l'on connaît depuis l'an dernier du traditionnel UN CANADIEN ERRANT vint clore cette soirée magique avec un public pour lequel ils furent une véritable révélation. 

En première partie, un autre ''vrai couple''. Une version duo du groupe montréalais MENTANA (la claviériste-chanteuse Viviane Audet et le guitariste-chanteur Robin-Joël Cool) est venue brillamment préparer l'auditoire avec des extraits choisis de leur répertoire country, folk, americana et terroir. 

 
 
MARA TREMBLAY
MARA TREMBLAY n'est pas la dernière venue sur la scène de la chanson québécoise. Depuis ses débuts avec divers groupes dont les Frères à Cheval, il y a bien près de 20 ans qu'elle nous charme de cette voix toute en douceur et de ses performances de multi-instrumentiste. Son nouveau spectacle chante l'amour, selon ses propres dires, celui de l'être aimé, de ses enfants, de ses amis et ses nouveaux textes en reflètent tous les aspects.

Devant une bonne foule d'inconditionnels réunis au Club Soda pour entendre leur favorite, elle a présenté une excellente prestation, tout à fait à la hauteur de ce qu'elle a toujours proposé, comprenant plusieurs extraits du très récent album À LA MANIÈRE DES ANGES (2014), tel la superbe ballade alternative AURAIT-IL PLU, choisie pour lancer cette soirée toute à son image des récentes années, mais, tout de même saupoudrée, principalement en seconde moitié, de ces refrains à saveur country qui ont fait la gloire de ses premières armes, au grand plaisir de l'auditoire également.

VIDÉO - MARA TREMBLAY

 
 
GUILLAUME BEAUREGARD
Le défi qui attendait GUILLAUME BEAUREGARD n'était pas sans importance. Suite à un premier album solo, D'ÉTOILES, DE PLUIE ET DE CENDRES (2014), il devait maintenant casser cette image de punk star, entretenue mieux que quiconque au Québec pendant plusieurs années, pour que les fans puissent maintenant s'accrocher à ce nouvel emballage de poésie, de romantisme et de sonorités ô  combien moins électriques et tonitruantes que celles de Vulgaires Machins.

Dans ce contexte et devant quelques dizaines de fans au petit auditorium du Gésù, il aura présenté une excellente prestation de toutes et chacune des pièces de son récent projet, entrecoupées d'un humour davantage fait d'auto-dérision que de commentaires cinglants indissociables de son ancien personnage et avec la complicité de son nouveau band d'excellents musiciens, aux arrangements musicaux et vocaux fort agréables.

De plus, pour prolonger la soirée quelque peu, viendront s'ajouter au programme les deux titres du répertoire des Vulgaires que sont JE CHANTE POUR LES SOURDS (2011) et UN PEU PLUS FORT (2011), remaniés, il va sans dire dans les circonstances, de très belle façon.

 
 
BASTIAN BAKER
On avait brièvement fait connaissance du le jeune phénomène suisse au Festiblues de Montréal de 2013, alors qu'il y avait fait une excellente première impression, supporté pour l'occasion de musiciens de blues du Québec. Depuis lors, BASTIAN BAKER a fait ses devoirs de belle façon et, à 23 ans maintenant, il accuse 2 albums originaux dont le récent TOO OLD TO DIE YOUNG (2013) et présente une performance scénique accrocheuse et ponctuée d'interventions humoristiques fort réussies, au soutien d'un répertoire parfois folk/rock endiablé, parfois ballades romantiques, au grand plaisir de sa clientèle largement féminine. L'auditoire de l'Astral aura particulièrement apprécié ses succès I'D SING FOR YOU (2011), FOLLOW THE WIND (2013) et DIRTY THIRTY (2013). 
 

Jean-Guy Pouliot

De nos archives :
www.lenetblues.com/Whitehorse - Album 2014.html
www.lenetblues.com/Mara-Tremblay-Album2014.html
www.lenetblues.com/Guillaume-Beauregard-Album2014.html

VIDÉO - BASTIEN BAKER

 
 
Par: Pierre Lamontagne
PITLAMON@cvm.qc.ca
Du blues pour tous les goûts 
à Montréal en Lumière

 
C’est du 19 février au 1er mars 2015 dernier qu’a eu lieu la 16ième édition de Montréal en Lumière.  Le jeudi 26 février, le guitariste aux sonorités indiennes HARRY MANX nous présentait la première montréalaise de son spectacle solo à la salle Le Gesù.  Durant deux heures, l’artiste de Saltspring Island (près de Vancouver) nous a interprété plusieurs pièces tirées de son dernier album 20 STRINGS AND THE TRUTH.  Véritable homme orchestre, il chante, contrôle active des ordinateurs, joue de la guitare en s’accompagnant avec des samplers de percussions aux pieds.  Alternant plusieurs guitares tout au long de la soirée, c’est avec sa Mohan Veena à vingt cordes qu’il a séduit les spectateurs.  Très volubile, Harry Manx a pris soin de répondre aux questions du public qu’il lisait sur des petites cartes, il a raconté avec émotion l’aventure de sa guitare volée à l’aéroport de Chicago et miraculeusement retrouvée par la police. Une soirée intime et zen avec un grand du blues aux saveurs orientales.

Dans un autre registre, nous avons assisté au concert de la chanteuse BETTY BONIFASSI qui nous proposait Chants d'esclaves, chants d'espoir à L'Astral. Elle était accompagnée d’un bassiste qui faisait aussi de l’échantillonnage, d’un batteur et d’un claviériste.

Harry Manx
Tout comme sur son premier disque éponyme, elle a entamé le show avec PRETTIEST TRAIN a capella au rythme des claps avec les mains et en tapant du pied. Ensuite, Betty passe aux choses sérieuses en reprenant à la sauce techno des pièces inspirées des chants d’esclaves, répertoriés par l’ethnomusicologue Alan Lomax. Avec sa voix puissante et versatile, elle ne laisse personne indifférent. Certains spectateurs ont semblé surpris de voir comment on pouvait fusionner le blues avec la musique techno moderne,  tandis que d’autres massés sur le parterre dansaient fébrilement sur les rythmes endiablés de Betty et de son band. Une agréable découverte pour moi qui est davantage amateur de vieux blues que le techno.  A la sortie de L’Astral après le spectacle, des milliers de festivaliers s’étaient regroupés sur la Place des Festivals pour participer à la Nuit Blanche malgré le froid qui sévissait sur Montréal. 
 

Pierre Lamontagne


 
 

Retour à la page Le Culturel XYZ