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MALAJUBE
Énorme défi que celui de décrire
avec des mots la musique de MALAJUBE. Une constante, à tout le moins:
le son est, en général, plutôt rock. Le style, par
ailleurs, exploite plusieurs avenues. Il y a d’abord, extraits d’un
premier album (LE COMPTE COMPLET, 2004), des titres d’inspiration pop (LE
MÉTRONOME), pop/rock (LE JUS DE CITRON) et plus que rock (LE ROBOT
SEXY). Sur un second, TROMPE-L’ŒIL, paru en 2006, on retrouve la pop PATE
FILO, le folk/rock LA MONOGAMIE et un authentique rock progressif, LE CRABE.
Les textes, sans être particulièrement sociaux, reflètent
un humour parfois assez noir, une poésie souvent symbolique ou des
sentiments exprimés avec intensité.
À l’époque du lancement de TROMPE-L’ŒIL,
un média avait courageusement avancé une comparaison avec
les Beatles. Une écoute attentive m’oblige en effet à abonder
dans ce sens, ne serait-ce que pour MONTRÉAL -40 (Beatles/McCartney)
et, ma préférée entre toutes, ETIENNE D’AOÛT
(Beatles/Lennon). Par ailleurs, l’ensemble du répertoire en fait,
à mon sens, un groupe essentiellement pop dans le style et suffisamment
rock dans la sonorité pour générer le succès
qu’il obtient sur la scène alternative.
Ce 8 décembre, au Métropolis de
Montréal, MALAJUBE y présenta un dernier spectacle survolté,
à la hauteur des attentes d’une foule importante, largement composée
d’inconditionnels, terminant ainsi un très long périple,
pas souvent interrompu, ayant débuté fin 2004. Pendant cette
période, le groupe se sera produit bien sûr au Québec
mais davantage dans plusieurs pays d’Europe, même en dehors
du circuit francophone connu. |
Plus impressionnant encore, il aura également
imposé son répertoire francophone dans plusieurs villes canadiennes
et américaines, d’un océan à l’autre, faisant ainsi
échec au mythe répandu selon lequel il n’est possible de
percer les États-Unis qu’en anglais.
En définitive, jusqu’à un éventuel
retour sur scène, ce qui, semble-t-il, n’est pas pour bientôt,
MALAJUBE aura été l’un des plus importants embassadeurs de
notre musique à l’étranger, avec, l’histoire se répète,
une juste reconnaissance au Québec encore à être établie.
Jean-Guy Pouliot |