Webzine Le Net Blues
-- Jean-Guy Pouliot
jeanguypouliot@hotmail.com
-- MALAJUBE
Énorme défi que celui de décrire avec des mots la musique de MALAJUBE. Une constante, à tout le moins: le son est, en général, plutôt rock. Le style, par ailleurs, exploite plusieurs avenues. Il  y a d’abord, extraits d’un premier album (LE COMPTE COMPLET, 2004), des titres d’inspiration pop (LE MÉTRONOME), pop/rock (LE JUS DE CITRON) et plus que rock (LE ROBOT SEXY). Sur un second, TROMPE-L’ŒIL, paru en 2006, on retrouve la pop PATE FILO, le folk/rock LA MONOGAMIE et un authentique rock progressif, LE CRABE. Les textes, sans être particulièrement sociaux,  reflètent un humour parfois assez noir, une poésie souvent symbolique ou des sentiments exprimés avec intensité.  

À l’époque du lancement de TROMPE-L’ŒIL, un média avait courageusement avancé une comparaison avec les Beatles. Une écoute attentive m’oblige en effet à abonder dans ce sens, ne serait-ce que pour MONTRÉAL -40 (Beatles/McCartney) et, ma préférée entre toutes, ETIENNE D’AOÛT (Beatles/Lennon). Par ailleurs, l’ensemble du répertoire en fait, à mon sens, un groupe essentiellement pop dans le style et suffisamment rock dans la sonorité pour générer le succès qu’il obtient sur la scène alternative. 

Ce 8 décembre, au Métropolis de Montréal, MALAJUBE y présenta un dernier spectacle survolté, à la hauteur des attentes d’une foule importante, largement composée d’inconditionnels, terminant ainsi un très long périple, pas souvent interrompu, ayant débuté fin 2004. Pendant cette période, le groupe se sera produit bien sûr au Québec mais davantage dans  plusieurs pays d’Europe, même en dehors du circuit francophone connu. 

Plus impressionnant encore, il aura également imposé son répertoire francophone dans plusieurs villes canadiennes et américaines, d’un océan à l’autre, faisant ainsi échec au mythe répandu selon lequel il n’est possible de percer les États-Unis qu’en anglais.

En définitive, jusqu’à un éventuel retour sur scène, ce qui, semble-t-il, n’est pas pour bientôt,  MALAJUBE aura été l’un des plus importants embassadeurs de notre musique à l’étranger, avec, l’histoire se répète, une juste reconnaissance au Québec encore à être établie.

Jean-Guy Pouliot


 

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