Ce samedi 2 octobre, j’étais en route
pour l’éloigné mais non moins réputé petit
village de St-Fortunat. Parfois les pôles s’inversent et les citadins
quittent la ville pour ne pas rater les événements les plus
intéressants. Le Festival de Blues de St-Fortunat reçoit
les plus talentueux bluesmen de l’heure dans une atmosphère des
plus cordiales. L’un d’eux est sans conteste Louis Janelle et son Blues
Band.
Louis est un original dans le vrai sens du terme,
il est authentique, simple et n’emprunte rien à personne. Sa musique
apporte un son nouveau au répertoire blues. Il innove à partir
d’une tradition qui l’inspire. C’est un blues à la fois rude, celui
du loup qui hurle pour sa petite chérie (Howlin’ for my Darling
de Howlin’ Wolf), amusant, expérimental et débridé
à la manière d’un Earl Hooker qu’il semble affectionner,
et dont il interprète les pièces de façon personnelle
et magistrale. Enjoué, Louis combine les styles et exécute
des clins d’œil musicaux. Il allie le blues et le rockabilly sans les dénaturer,
il en résulte un son dirty qui me plaît particulièrement.
L’esprit de cette soirée d’octobre dans les Appalaches nous transportait
par moments sur une plage d’Hawaï balayée par les vagues et
les surfers (Hully Gully et Misirlou).
Avec Louis, une section rythmique composée
de Costa Zafiropoulos, dont la contrebasse rappelle celle de Jack Lemmon
dans Some Like It Hot de Billy Wilder, et de Ben Caissie (à la batterie),
musicien taillé dans la même étoffe que le guitariste,
c’est-à-dire une maîtrise de fer dans un gant de velours,
et finalement de l’énergique Gilles Bonenfant à l’harmonica.
Messieurs Caissie et Zafiropoulos ajoutaient au décorum, tous deux
vêtus de costumes assortis et effectuant des back vocals sur Let
Me Love You Baby et Black Betty. |
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Costa Zafiropoulos - Ben Caissie
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