Webzine le Net Blues
Pat
Loiselle et son Blues Combo en spectacle
Complexe Fan Club de Ste-Thérèse,
5 novembre 2010
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Le 5 novembre dernier, la ville de Ste-Thérèse
recevait Pat Loiselle et son Blues Combo. Sachant déjà que
ce bluesman valait les détours les plus téméraires,
je me rendis sans hésiter à son concert. C’est au Complexe
Fan Club, dans un décor aux allures craquantes de ballroom que le
maître allait livrer ce qui, à mon sens, fut la plus formidable
de ses prestations. Chargé à bloc du plein musical qu’il
vient de s’offrir à Austin, Texas, il s’est couronné en nous
décoiffant; la tornade prit forme au contact d’un Don’t Loose Your
Cool (Albert Collins) à la guitare métamorphosée en
orgue grondant. Dès la première note le ton de la soirée
était donné.
Dans cette salle ornée de miroirs, au vaste
plancher de danse – on ne parle pas ici du Bob’s Country Bunker – Pat Loiselle
nous proposa un tour de piste du répertoire blues : Elmore James,
Earl Hooker, Slim Harpo, Lowell Fulsom, Albert King… |
Les classiques et les styles se succédaient
en rafales et en nuances, Roll, Roll, Roll. Sa version de Let Me Love You
Baby était si finement exécutée qu’elle me rappelait
la guitare de Mark Knopfler dans Fade to Black. Résonnèrent
ensuite les tambours d’une batterie déterminée à honorer
la vocation dansante des lieux, M. Estor nous introduisit à une
Pretty Thing de Bo Diddley digne d’une reine du swing escortée par
Gene Krupa. Épris de musique, Pat possède une âme aux
réminiscences mélodiques multiples; son interprétation
d’un blues mariant les sonorités rockabilly, rock n’ roll et country
a fait de cette Pretty Thing une jolie môme hors du commun. Cela
se traduit aussi dans sa voix, où percent tour à tour les
accents blues, soul, cajun et bluegrass.
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Le musicien a révélé la
richesse de son art : fougueux, éclectique et érudit. Il
nous a donné un Wah Wah Blues d’Earl Hooker presque désinvolte,
un tantinet arrogant (chiche!), ponctué d’accords jazzy à
la Kenny Burrell, une édition hard cover pour connaisseurs… Voilà
un combo pour fines bouches, dirigé par un chef d’orchestre qui
sait faire un bœuf, une belle improvisation. Frankie « Beau Saxo
» Thiffault était tout désigné pour cette recette
élaborée, spécimen spectaculaire parfaitement assorti
à son instrument, ne craignant ni les solos ni les variations de
tempo, de style ou d’humeur. Mike Reilly à la basse et à
la contrebasse, toutes deux rutilantes, est comme Little Frankie un compagnon
de longue date du guitariste. Seul le Personal Manager manquait à
l’appel… Pat Loiselle et son combo enregistrent présentement un
album… La date de sortie sera à surveiller de près.
Nul besoin de dégainer un lance-roquettes,
un lance-flammes, un M-16 ou de planquer du C4 pour réchauffer l’atmosphère
qui régnait ce soir-là. Ce concert était de la pure
dynamite ! Have mercy baby, have mercy on… the Mystery Woman ! |
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Geneviève Doucet
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