Webzine Le Net Blues
-- Stéphan Lunati
steflun@videotron.ca
 
Mon Jazz à moi
31e Festival International de Jazz de Montréal 2010
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Ouverture, ce 25 juin, sous les meilleurs auspices, grâce à la présence toujours appréciée de BRIAN SETZER et son Big Band. Fidèle à lui-même, l’ex Stray Cats a une fois de plus livré une performance fantastique qui a su captiver une foule très nombreuse amassée sur la Place des Festivals. Toujours aussi habile avec ses guitares Gretsch, le king du rockabilly a passé en revue tous ses hits, de DRIVE LIKE LIGHTNING, ‘49 MERCURY BLUES, YOUR TRUE LOVE, THE DIRTY BOOGIE à RUNAWAY BOYS, FISHNET STOCKINGS, STRAY CAT STRUT, en passant par LONELY AVENUE, TROUBLE TRAIN, SLEEPWALK, pour finir sur un feu d’artifice avec ROCK THIS TOWN et BRAND NEW CADILLAC. Comme lors du spectacle qu’il avait déjà donné en salle l’année précédente, on a pu apprécier le talent et le feu sacré de BRIAN SETZER, tant en orchestre qu’en trio.

La présence, le 1er Juillet, du TERENCE BLANCHARD QUINTET était un autre grand moment à ne pas manquer pour qui aime le jazz classique mais, ô combien moderne et contemporain.

VIDÉO Brian Setzer
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Ce virtuose de la trompette (directeur du Thelonious Monk Institute de New Orleans, compositeur de nombreuses musiques de films, en particulier pour Spike Lee, et gagnant de 3 Grammy Awards) était épaulé par de brillants musiciens, en particulier Brice Winston au saxophone qui dialoguait à merveille avec le trompettiste dans des solos intenses et fournis, ainsi que l’excellent Robert Glasper qui remplaçait pour quelques morceaux, le jeune pianiste cubain très doué Fabian Almazan, Le tout très habilement soutenu par une section rythmique basse-batterie des plus efficaces. Une soirée de pure merveille avec un TERENCE BLANCHARD en grande forme et plein d’humour; du Jazz de très haut niveau, la grande classe qui rappelle un peu le Miles Davis de la grande époque.
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VIDÉO Terence Blanchard
Par contre, le lendemain, les choses allaient se gâter sérieusement. Évidemment, on ne s’attendait pas à entendre l’intégrale du Velvet Underground en allant voir le légendaire LOU REED. Cependant, affligé par l’insupportable violon électrique de sa compagne Laurie Anderson et par le saxophone expérimental d’un John Zorn extrêmement méprisant envers le public, on se demande encore ce que ce trio, éprouvant pour nos oreilles, a tenté de démontrer ce soir-là, livrant la prestation la plus catastrophique et affligeante du Festival. Une cacophonie de cinquante trop longues minutes à oublier au plus tôt!

Heureusement, ce 3 juillet, JOHN SCOFIELD et son superbe Piety Street Band (Jon Cleary, piano, chant, guitare, Terence Higgins, batterie et George Porter Jr. basse) allait nous réconcilier avec une musique joyeuse et entraînante, faite de blues, gospel et funk avec quelques clins d’œil vers le rock et le R&B. Enchaînant MOTHERLESS CHILD, NEVR TURN BACK, I’M A SOLDIER et WALK WITH ME dans un long solo démontrant qu’il est bien l’un des meilleurs guitaristes de jazz avec Bill Frisell et Pat Metheny, JOHN SCOFIELD livrait un spectacle ébouriffant, plein d’énergie et de finesse en égrenant les notes avec tact. LET THE GOOD TIMES ROLL finissait de mettre le feu au théâtre Maisonneuve où le son était d’excellente qualité et d’où le public est, sans nul doute, reparti heureux d’avoir assisté à l’un des meilleurs concerts de ce festival grâce à cet ancien collaborateur de Miles.

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Le summum du festival, à mon sens, allait être l’affaire de BOB BROZMAN. Le roi absolu de la slide guitar et grand maître de la «National resonator guitar», seul en scène, entouré de ses superbes guitares en métal et de modèles hawaïens, a livré un show acoustique époustouflant durant plus d’une heure. Très expressif, plein d’humour et très humble, ce virtuose exceptionnel, doué d’une voix chaleureuse qu’il module à souhait, nous a servi quelques solos exceptionnels dans des morceaux comme DOWN THE ROAD et FOLLOW. Également, THE MONEY et ses reprises de LA VIE EN ROSE (Piaf) et HI DE HO MAN (Cab Calloway) étaient dignes de mention. Cet ethnologue de la musique nous aura donc offert une soirée exceptionnelle poussant même la générosité à rencontrer le public après la représentation pour autographier ses albums.

Stéphan Lunati
 
 

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VIDÉO John Scofield

 

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