Webzine Le Net Blues
Mon Jazz à moi
31e Festival International de Jazz de Montréal
2010
-
Ouverture, ce 25 juin, sous les meilleurs auspices,
grâce à la présence toujours appréciée
de BRIAN SETZER et son Big Band. Fidèle à lui-même,
l’ex Stray Cats a une fois de plus livré une performance fantastique
qui a su captiver une foule très nombreuse amassée sur la
Place des Festivals. Toujours aussi habile avec ses guitares Gretsch, le
king du rockabilly a passé en revue tous ses hits, de DRIVE LIKE
LIGHTNING, ‘49 MERCURY BLUES, YOUR TRUE LOVE, THE DIRTY BOOGIE à
RUNAWAY BOYS, FISHNET STOCKINGS, STRAY CAT STRUT, en passant par LONELY
AVENUE, TROUBLE TRAIN, SLEEPWALK, pour finir sur un feu d’artifice avec
ROCK THIS TOWN et BRAND NEW CADILLAC. Comme lors du spectacle qu’il avait
déjà donné en salle l’année précédente,
on a pu apprécier le talent et le feu sacré de BRIAN SETZER,
tant en orchestre qu’en trio.
La présence, le 1er Juillet, du TERENCE
BLANCHARD QUINTET était un autre grand moment à ne pas manquer
pour qui aime le jazz classique mais, ô combien moderne et contemporain. |
VIDÉO
Brian Setzer
|
-
Ce virtuose de la trompette (directeur du Thelonious
Monk Institute de New Orleans, compositeur de nombreuses musiques de films,
en particulier pour Spike Lee, et gagnant de 3 Grammy Awards) était
épaulé par de brillants musiciens, en particulier Brice Winston
au saxophone qui dialoguait à merveille avec le trompettiste dans
des solos intenses et fournis, ainsi que l’excellent Robert Glasper qui
remplaçait pour quelques morceaux, le jeune pianiste cubain très
doué Fabian Almazan, Le tout très habilement soutenu par
une section rythmique basse-batterie des plus efficaces. Une soirée
de pure merveille avec un TERENCE BLANCHARD en grande forme et plein d’humour;
du Jazz de très haut niveau, la grande classe qui rappelle un peu
le Miles Davis de la grande époque.
-
--
VIDÉO
Terence Blanchard
|
Par contre, le lendemain, les choses allaient
se gâter sérieusement. Évidemment, on ne s’attendait
pas à entendre l’intégrale du Velvet Underground en allant
voir le légendaire LOU REED. Cependant, affligé par l’insupportable
violon électrique de sa compagne Laurie Anderson et par le saxophone
expérimental d’un John Zorn extrêmement méprisant envers
le public, on se demande encore ce que ce trio, éprouvant pour nos
oreilles, a tenté de démontrer ce soir-là, livrant
la prestation la plus catastrophique et affligeante du Festival. Une cacophonie
de cinquante trop longues minutes à oublier au plus tôt!
Heureusement, ce 3 juillet, JOHN SCOFIELD et son
superbe Piety Street Band (Jon Cleary, piano, chant, guitare, Terence Higgins,
batterie et George Porter Jr. basse) allait nous réconcilier avec
une musique joyeuse et entraînante, faite de blues, gospel et funk
avec quelques clins d’œil vers le rock et le R&B. Enchaînant
MOTHERLESS CHILD, NEVR TURN BACK, I’M A SOLDIER et WALK WITH ME dans un
long solo démontrant qu’il est bien l’un des meilleurs guitaristes
de jazz avec Bill Frisell et Pat Metheny, JOHN SCOFIELD livrait un spectacle
ébouriffant, plein d’énergie et de finesse en égrenant
les notes avec tact. LET THE GOOD TIMES ROLL finissait de mettre le feu
au théâtre Maisonneuve où le son était d’excellente
qualité et d’où le public est, sans nul doute, reparti heureux
d’avoir assisté à l’un des meilleurs concerts de ce festival
grâce à cet ancien collaborateur de Miles. |
-
Le summum du festival, à mon sens, allait
être l’affaire de BOB BROZMAN. Le roi absolu de la slide guitar et
grand maître de la «National resonator guitar», seul
en scène, entouré de ses superbes guitares en métal
et de modèles hawaïens, a livré un show acoustique époustouflant
durant plus d’une heure. Très expressif, plein d’humour et très
humble, ce virtuose exceptionnel, doué d’une voix chaleureuse qu’il
module à souhait, nous a servi quelques solos exceptionnels dans
des morceaux comme DOWN THE ROAD et FOLLOW. Également, THE MONEY
et ses reprises de LA VIE EN ROSE (Piaf) et HI DE HO MAN (Cab Calloway)
étaient dignes de mention. Cet ethnologue de la musique nous aura
donc offert une soirée exceptionnelle poussant même la générosité
à rencontrer le public après la représentation pour
autographier ses albums.
Stéphan Lunati
-
|
--
VIDÉO
John Scofield
|
Retour à
la page Le Culturel XYZ
|