-- Par: Pierre '' Goly'' Jobin
golyblues@hotmail.com
Photos: Pierre Ménard
L'Île En Blues 2009
Du fun sous le chapiteau!


Une ouverture sous le signe du swing irrésistible et du Chicago Blues tonifiant! 
Kevin Mark Band avec invité spécial, Dale Boyle, son partenaire au sein de l’excellent duo acoustique les Kitchen Shakers, ont ravigoté l’Île d’Orléans de leurs swings et grooves communicatifs et irrésistibles! Ça n’a pas pris longtemps que le public était sous le charme et dansant comme les vagues du St-Laurent, à St-Laurent, Île d’Orléans, quand la houle oxygène les émotions et que les déhanchements libèrent!

Après une brève introduction de Normand Robitaille, coordonnateur de l’événement et une présentation conviviale et sentie du band par Michel Rochette, président d’honneur du Festival l’Île en Blues, cette année, la bonne humeur a régné sur cette « Île de Bacchus » qui s’est rapidement transformée en île de « Bluesus ». 


Kevin Mark

Kevin Mark Band

Dale Boyle
Les gens « embarqués » ont démontré leur enthousiasme envers ce sextet, qui en plus de Kevin Mark et Dale Boyle, aux guitares électriques, se composait de Red Gauthier aux saxophones ténor et baryton, de Mike Reilly, à la contrebasse, de Lewis Dave, au piano et de Martin Laporte, à la batterie.

Quelle bande de joyeux lurons, lâchée lousse dans la nature hospitalière des gens de l’île et de leurs invités, dont l’amour du bon temps et de la fête, « débordait le St-Laurent » pour paraphraser une expression  de Kevin Mark, lui-même.

Au moment du rappel, la foule enthousiaste a réagi au quart de tour, réclamant avec emphase, le retour de ces bardes cools et énergiques qui sèment la bonne humeur comme le vent sème généreusement dans les fleurs! 

Ils sont revenus… Ils ont joué… Et ils nous ont fait tripper! « De quoi je vais me plaindre? » Comme dirait l’autre!...
 

Lil Ed & the Blues Imperials
Les spectateurs étaient « cut loose » pour l’entrée en scène de Lil’Ed & the Blues Imperials, venus tout droit de Chicago, Illinois. Ceux-ci ne se sont pas fait prier pour répandre ce blues brinquebalant, de ce rythme de marche ou de ce roulis de train, empreinte intrinsèque et indélébile de cette musique aux racines rurales qui a envahi aussi les villes, comme des pissenlits dans les craques de trottoir. 

Mr Ed Williams aka Lil’ Ed, neveu de J.B. Hutto, duquel il a repris le flambeau de ce slide qui vous égratigne et vous fait passer par toute la gamme des émotions, bien supporté par un trio guitare, basse, batterie, chevillé à l’os, n’a pas fait mentir sa réputation de phénomène de la glisse, du « zigonnage efficient »  et du party!!... 


Lil Ed

Lil Ed & the Blues Imperials

Lil Ed
Ensemble, ils ont entraîné le public dans ce mythique et imparable Blues de Chicago, qu’on aime tant, ici, avec toute la saveur, le bagout et la communication de ces « bar room preachers de la note bleue » qui savent entretenir le dialogue avec le public, comme on met une pelletée de charbon, ça et là, dans la locomotive! 

Shuffles, blues lents-émotionnels, funks énergiques et boogies endiablées ont fait résonner dans toutes leurs intensités, nuances, pitches, breaks… la gamme des émotions de joie, de tristesse et… de surprises, avec toute leur beauté, leurs couleurs, leur chaleur propre à ce type d’expression que chacun porte en soi… LE B-L-U-E-S!!! 
« Eveybody have the Blues », tout le monde a le Blues! 

C’était particulièrement vrai, en cette ouverture du Festival L’Île en Blues de 2009! Que demander de plus pour avoir du bon temps, pendant que la nature déversait se trombes d’eau à l’extérieur du grand chapiteau blanc!

 Le blues nous imbibait, comme la pluie sur le sol d’antan! Un blues assez profond, parfois triste, mais surtout libérateur comme la danse des feux follets! Une soirée, somme toute mémorable! Ou comme ils disent dans les « grosses ligues » : Kevin Mark Band et Lil’ Ed  and the Blues Imperials!… A «perfect  match» pour allumer le B-L-U-E-S dans l’Île!
 
 

L’Île en Blues 2009, le «Blues de Beauport» 

Let the Beauport Special!...
Arrivé en mi-soirée, ce samedi 22 août, j’ai eu droit à une « double dose » du « Blues de Beauport », qui comme l’a mentionné Guy Bélanger, en cours de spectacle, avait été imaginée et encouragée par M. Pierre Ménard, photographe officiel de l’événement pour Le Net Blues.com, voisin et ami de jeunesse de ces protagonistes de la note bleu… blues! M’enfin!

Tout d’abord!

Je n’ai malheureusement pu assister à l’activité «Ma première scène», présentée en après-midi, qui avait pour objectif de faire participer un musicien à une première prestation sur scène. Ceux-ci étaient accompagnés de Jay Sewall et de ses musiciens. Belle initiative, novatrice dans le genre dont j’ai entendu des échos favorables!

En début de soirée, la «légende vivante», je pense qu’on peut commencer à l’appeler ainsi, Jay Sewall  et son Cajun Blues Band, assaisonnaient le public de leurs épices du Sud, dans leur style bien particulier. J’ai malheureusement raté cette prestation de ce groupe, lequel, quand même, j’ai eu l’occasion et le plaisir de voir à plusieurs reprises!

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Jay Sewall
Alanom Blues Band, un nom surgi de loin!
Alanom Blues Band

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Alanom Blues Band, cette gang de passionnés qui carburent ensemble à leur passion de faire de la musique, a offert une prestation énergique et sentie! Le band est composé de Steve Tremblay, à la batterie, de Guy Beauchesne à la guitare, de Guy Lefebvre, à la basse, de Marc Hivon, au violon, de Louis Simard, à l’harmonica et à la voix, de même que des choristes Élisabeth Guy et Line Lafrance. Leur esprit de corps et leur complicité ont fait monter la chaleur et la steam, dans des interprétations de blues rock britannique et américain, diversifiées ça et là, de touches de country ou encore de boogie...

Leur «special delivery» dédiée leur a valu l’appréciation du public, pour leur engagement et leur intensité! À noter que la présence des choristes apporte un supplément de fraîcheur et de dynamisme, tels des cuivres qui auraient des couleurs féminines!...

Alanom Blues Band est l’un des premiers noms de «blues band» dont j’ai entendu parler dans les débuts du blues, à Québec, soit dans les années soixante-dix. En septembre 2008, c’était eux qui avaient l’honneur et le privilège, avec beaucoup d’énergie, de cohésion et de conviction, de donner ce coup d’envoi bien senti et fort réussi, au 6e Gala Lys Blues, tenu pour la première fois à Québec, au Théâtre Petit-Champlain!... 

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Louis Simard
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Guy Bélanger Band
Guy Bélanger & amis
Il est revenu à Guy Bélanger et à ses amis musiciens, Gilles Sioui et André Lachance, aux guitares, Carl Surprenant à la contrebasse et Marc-André Larocque, à la batterie de mettre la dernière touche à la soirée et au festival, comme un dernier feeling amical que l’on ramène chez soi après une soirée de musique ou un événement particulièrement significatif.

D’entrée de jeu, celui que le public appelle spontanément Guy, nous a offert Danny Boy et Jackie O’, pièces d’ouverture, aussi, de son CD éponyme, dédiées à sa mère Jacqueline O’Brien, de descendance irlandaise. Le côté mélodique, émotionnel et expressif de son jeu d’harmonica a jeté une passerelle pour une soirée chaleureuse et enchanteresse, entre amis dans l’Île poétique, maintenant, aussi «Île bluesistique». 

Comme deuxième pièce, il a repris à la voix et à l’harmonica, Before You Accuse Me du légendaire bluesman et rocker Bo Diddley, sa seule pièce chantée de la soirée, comme c’est aussi le cas sur son album.

L’animation de Guy Bélanger se veut simple, spontanée, rafraîchissante, et, son enthousiasme sait connecter avec les gens! Il laisse beaucoup de place à ses musiciens et chanteurs Sioui et Lachance, et, son harmonica aux qualités mélodiques hors du commun et aux nuances émotionnelles senties, demeure l’élément central qui relie l’expression artistique, tout au long de la soirée.

Entre autres pièces, il a interprété, Ti-Bum de Gaz Bar Blues, film de son frère Louis Bélanger qu’il s’est dédiée… Il a aussi repris For You, de son album personnel, qu’il a composé à l’intention de sa compagne Guylène, présente sur place et dont c’était l’anniversaire, ce soir-là. Spontanément, le public lui a chanté « Bonne Fête! »

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Guy Bélanger

Gilles Sioui

André Lachance
À noter, l’interprétation sans faille du swingin’ hillbilly blues, rapide et tight, Between Friends, qu’il a performé de main de maître en compagnie d’André Lachance, solide à la lap steel guitar.

La pièce de résistance de la soirée fut, à mon goût, sa relecture instrumentale de Snow Falling Grey Day, composition de son « vieux chum » et source d’inspiration, Bob Walsh. Les solos et échanges sentis et profonds entre la guitare de Gilles Sioui et l’harmonica incandescent de Guy Bélanger, valaient le déplacement, à eux seuls!

Guy Bélanger, ce phénomène de l’harmonica diatonique, tout petit instrument parfois à tort méprisé, souffle des mélodies accrocheuses, des émotions virevoltantes, douces, énergiques ou en feu, qui touchent les gens, au cœur et dans la peau…

Comme me disait Buddy Guy, lors d’une entrevue, « mon but est de faire que les gens se sentent bien… sinon je dors mal la nuit!… » Eh! bien, Guy Bélanger a démontré, en compagnie de ses amis musiciens, that «he got what it takes», pour que les gens se sentent bien! 

Merci pour le beau spectacle, Guy Bélanger & friends!
Merci, aussi, et bravo à tous les organisateurs, bénévoles, musiciens, spectateurs, danseurs, danseuses, programmateur(s) du Festival l’Île en Blues, édition 2009!

Pierre ''Goly'' Jobin