Webzine Le Net Blues
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Préliminaires
IGGY POP
Virgin Records
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Pour les fans absolus des Stooges, PRÉLIMINAIRES
(2009), dernier album d’IGGY POP, va être totalement déconcertant.
Pour les admirateurs de l’Iguane en solo, il ne sera que le grand frère
aguerri du méconnu mais non moins excellent AVENUE B (1999), et
pour tous les autres, il va devenir une pure merveille après plusieurs
écoutes attentives.
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Il est certain qu’entendre, en ouverture, le
parrain du punk nous chanter en français LES FEUILLES
MORTES (1945) de Prévert et Kosma a quelque
chose de surréaliste, mais il domine tellement son sujet que cette
reprise en devient fabuleuse et va vous donner le grand frisson. Inspiré
par le roman de Michel Houellebecq, LA POSSIBILITÉ D’UNE ILE, ce
nouvel opus suit la trame du livre et se poursuit avec I WANNA GO TO THE
BEACH, superbe ballade qui démarre avec quelques notes au piano
et dans laquelle IGGY déploie son texte d’une voix langoureuse de
crooner. D’ailleurs, n’avait-il pas déjà confié en
entrevue que Frank Sinatra était l’un de ses chanteurs préférés
?
Ensuite, il enchaîne avec une fanfare style
New-Orleans pour KING OF THE DOGS, sur une rythmique de type Dixieland
très entraînante, dans laquelle il nous raconte que la vie
de chien est vraiment cool. S’ensuit un duo avec la chanteuse Lucie Aimé
(épouse du producteur de l’album Hal Cragin) dans JE SAIS QUE TU
SAIS. Les voix s’entremêlent en talk-over sur une musique blues électrique,
créant une ambiance très particulière qui se prolonge
dans la calme, éthérée et spatiale SPANISH COAST,
pour laquelle la voix grave du chanteur est accompagnée de sublimes
nappes de violons.
Puis, arrive NICE TO BE DEAD, la seule pièce
rock de l’album dans laquelle on reconnaît sa signature habituelle
avec un son punché et des guitares tranchantes. Dans HOW SENSITIVE,
l’artiste se paye même le luxe d’une reprise magnifiquement réarrangée
d’Antonio Carlos Jobim sur une musique lancinante soutenue de sa voix chaude
et sirupeuse à souhait. Avec son instrumentation électronique
inspirée de la période électro-pop de THE IDIOT (1977),
PARTY TIME nous rappelle qu’il est capable d’écrire des morceaux
dansants, suivi de l’une des perles de ce disque, HE’S DEAD/SHE’S ALIVE,
superbe blues acoustique qui nous ramène directement à Robert
Johnson. Parfait. |
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A MACHINE FOR LOVING raconte la fin du chien
Fox (lire le livre) et nous explique, sur une douce musique folk, qu’un
chien aime toujours son maître, qu’il soit laid, difforme ou stupide,
à l’inverse des humains. Puis, SHE’S A BUSINESS reprend le thème
de JE SAIS QUE TU SAIS, sans toutefois la participation féminine
et d’une voix qui semble venir d’outre-tombe. Enfin, l’album se termine
avec un autre mix de LES FEUILLES MORTES où les amoureux de la clarinette
trouveront leur bonheur dans une ambiance plus jazzy.
En définitive, à 62 ans maintenant,
IGGY POP s’avère toujours capable de nous faire passer par toute
une gamme d’émotions dans un registre où l’on ne l’attendait
pas, preuve que l’Iguane est versatile et a beaucoup de talent. C’est pour
ça qu’on espère le voir à nouveau à Montréal
très bientôt, même si Ron Asheton ne sera plus jamais
là…
Stéphan Lunati
Collaboration spéciale |
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