Webzine Le Net Blues
Guy
Bélanger
Une rentrée montréalaise remarquable
C’est au Lion d’Or, rue Ontario à Montréal,
que nous avons trouvé une salle comble mercredi soir dernier pour
y accueillir l’harmoniciste Guy Bélanger, qui effectuait alors sa
rentrée montréalaise. Suite à la sortie d’un premier
album éponyme en février dernier dont les ventes furent considérables
et les critiques cordiales, voilà qu’enfin Guy Bélanger nous
livre son propre spectacle. Évidemment, bien entouré par
ses musiciens, dont les guitaristes Rob McDonald et Gilles Sioui, le bassiste/contrebassiste
Carl Surprenant et le batteur Marc-André Larocque.
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Le public a eu droit à un spectacle sans
temps mort ni longueur, tout en passant par une agréable gamme d’émotions.
Visiblement fébrile lorsque vint le temps de s’adresser aux spectateurs,
Guy Bélanger demeure par sa vulnérabilité un être
sympathique et chaleureux qui entretient une certaine complicité
avec son auditoire. Toutefois, dès que l’harmoniciste s’accapare
de son instrument qu’il maîtrise de façon remarquable, il
devient comme un poisson dans l’eau, nageant dans son élément
vital.
Celui pour qui l’harmonica est plus fort que la
politique a prit bien soin de remercier le public de sa présence,
malgré la diffusion du débat des chefs qui avait lieu le
soir même à la télévision. ‘‘L’harmonica c’est
mon parti’’ a-t’il lancé! Débutant avec une pièce
instrumentale à l’intensité grimpante, on a senti dès
lors par la concentration de tous les musiciens que nous aurions droit
à un spectacle riche en musique. |
Et c’est ce que nous ont prouvé Rob McDonald
et Gilles Sioui, ceux-ci ont livré d’impressionnantes performances
aux guitares acoustiques et électriques, ainsi qu’à la dobro.
Les deux guitaristes s’échangeaient de superbes solos, sans aucune
compétition ni prétention, mais tintés d'un talent
indéniable. Bref, un choix astucieux et une formule gagnante
pour le chef du parti!
Sioui, que l’on gagne aussi à connaître au travers ses
projets personnels, a prêté sa voix sur quatre pièces,
dont ‘‘Who’s Been Talking’’ (Howlin’ Wolf), ‘‘I Got the Blues and I Can’t
Get Satisfied’’ (Mississippi John Hurt), ‘‘Crossroad’’ (Kevin Russell)
et ‘‘Mother She Knows’’, une pièce qu’il a écrite et offerte
à son ami de longue date et que l'harmoniciste aura pris soin d’insérer
sur son album. Impossible de ne pas se bercer sur cette douce mélodie,
soutenue par la voix suave de Gilles Sioui. Même si ce dernier
prête fréquemment sa voix durant le spectacle, c’est l’harmonica
qui demeure en avant-plan et qui tient la vedette.
Guy Bélanger s’est quant à lui improvisé
chanteur, le temps de deux chansons, qu’il appréhendait nerveusement,
mais qui finalement s’est déroulé sans fausses notes, sur
les airs de ‘‘Before You Accuse Me’’ (Eugene McDaniel) et ‘‘Dock of the
Bay’’ (Otis Redding). Après deux pièces de l’album,
‘‘For You’’ et ‘‘Snow Falling Grey Day’’ (Bob Walsh), un invité
spécial a fait son apparition: le guitariste Claude Fradette, avec
qui l’harmoniciste a remporté le Jutra de la meilleure musique pour
le film Gaz Bar Blues (2003). |
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Vidéo
- Guy Bélanger - Claude Fradette
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Deux chanson tirées du film ont été interprétées,
soit ‘‘Retour à Berlin’’ et ‘‘Ti-Bum’’. Cette dernière
a d'ailleurs été dédiée à son frère
Louis, le réalisateur et scénariste du film. Des scènes
clef du long métrage Gaz Bar Blues ont aussi été présentées
sur écran géant durant les performances.
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Guy Bélanger - Carl
Surprenant au centre et Gilles Sioui
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La première partie terminée, on
sentait un public déjà conquis grâce à une bonne
rythmique, de bons enchaînements et des interventions souvent loufoques
de Guy Bélanger qui possèse une capacité à
tisser un lien étroit avec son public qu'il respecte au plus haut
point et ne prend jamais pour acquis.
La deuxième partie nous a guère
épargné de bons choix musicaux. Une fois arrivé
sur scène en solo avec l’harmonica, il planait un silence complet
et le moment était beau. Puis vint un morceau concocté
avec Rob McDonald. Les deux musiciens semblaient alors en plein défoulement
musical et on sentait un Guy Bélanger plus détendu.
Comme une ‘‘cerise sur le sundae’’, Bob
Walsh est monté sur scène au grand plaisir de plusieurs,
afin d’y interpréter deux chansons, soit ‘‘Lonely Night in Georgia’’
(Marc Broussard) et ‘‘My Baby Don’t Tolerate’’ (Lyle Lovett). Guy Bélanger
a fait ses débuts à l’harmonica il y a de cela 33 ans aux
côtés de Bob Walsh. Inutile de vous dire qu'il existait
une grande complicité entre les deux artistes! La chimie était
flagrante et palpable. |
Après un rappel de deux chansons, Guy
Bélanger et ses musiciens ont été acclamés
et remerciés par une ovation bien méritée. L’harmoniciste
aura pu dormir sur ses deux oreilles ce soir-là, sa rentrée
montréalaise s’avérant réussie!
Le récipiendaire d’un récent
Lys Blues dans la catégorie ‘‘performance musicale’’ parvient toujours
à nous épater davantage. En effet, Guy Bélanger
démontre un professionnalisme, une détermination et un talent
assuré qui nous laissent entrevoir encore plusieurs années
de succès.
Patricia Clavel
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Vidéo
Guy Bélanger - Bob Walsh
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