Webzine Le Net Blues
-- Stéphan Lunati
steflun@videotron.ca
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-- Grinderman 2
GRINDERMAN
Mute Records

GRINDERMAN 2 (2010), encore un album de NICK CAVE, est certainement l’un des meilleurs de l’année. Toujours soutenu par trois des célèbres Seeds, le projet parallèle GRINDERMAN lui permet une expérimentation et une ouverture encore plus poussées, surtout au niveau du jeu des guitares nettement plus recherché et abouti que le précédent, malgré un plus étrange côté psychédélique

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Vidéo: www.liveleak.com
Dès le départ avec MICKEY MOUSE AND THE GOODBYE MAN, on est plongé dans cet univers inquiétant et oppressant, accompagné d’une guitare sursaturée qui sonne parfois comme une scie électrique venue vous fendre le cerveau. WORM TAMER, second extrait de l’album, ressuscite le fantôme de Hendrix avec une guitare pleine de distorsion sur une rythmique brûlante, une pièce très rock qui frappe fort avec un texte chargé d’érotisme.

HEATHEN CHILD, premier extrait du disque, nous enfonce le clou encore un peu plus profondément dans la cervelle avec un riff puissant. Incidemment, une version encore supérieure avec Robert Fripp (King Crimson) à la guitare est disponible seulement sur le site internet de Grinderman (avec quelques remix), un pur moment de génie entre deux grands artistes, un bijou de pur rock.

WHEN MY BABY COMES calme un peu l’ambiance, mélodie plus envoûtante dans laquelle le violon de Warren Ellis se démarque jusqu’à l’explosion finale qui balaie tout dans un son psychédélique intersidéral. WHAT I KNOW est la seule ballade du disque dans laquelle on reconnaît le style habituel de NICK CAVE malgré une trame sonore tout de même surprenante et mystérieuse, presqu’immatérielle et vaporeuse. EVIL remet le disque sur sa route avec un titre puissant, plein de guitares lancinantes et saturées, un vrai plaisir.

Plus expérimental, mais typique de l’artiste australien, KITCHENETTE fait  place à la six cordes distordue sur une rythmique de plomb tout en racontant une histoire plutôt déjantée.  PALACES OF MONTEZUMA est assurément le titre le plus mélodique de tous, en particuliers grâce aux chœurs. Puis, un dernier titre lancinant vient compléter, version moderne du blues,  BELLRINGER BLUES, bourré d’énergie et de guitares inspirées par une puissance surnaturelle.

Enfin, en pleine possession de ses moyens, NICK CAVE nous produit ici un très grand album plein de maturité avec un son très actuel qui trouve ses racines aux origines du rock, une inspiration pour tout nouveau groupe.

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Nick Cave

Stéphan Lunati

Voir aussi:
http://www.lenetblues.com/Nick-Cave-Album2009.html 
 

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