-- Par: Jean-Guy Pouliot
jeanguypouliot@hotmail.com
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-- 21st Century Breakdown
GREEN DAY
Reprise Records
 
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Dès l’annonce de la sortie imminente d’un 8e album original studio pour GREEN DAY, les attentes ne pouvaient qu’être très élevées, suite à l’immense succès de AMERICAN IDIOT (2004), considéré par plusieurs comme l’œuvre de leur carrière. Conséquemment, suite à un premier extrait, KNOW YOUR ENNEMY, connu depuis le 16 avril, c’est dans l’enthousiasme débordant des uns autant que dans les importantes appréhensions des autres que 21st CENTURY BREAKDOWN parut enfin mondialement ce 15 mai.

Dans un premier temps, les fans du punk/rock auquel Billy Joe Armstrong et ses complices nous ont habitué, retrouveront avec plaisir plusieurs titres dans le style qu’ils ont pratiquement réinventé depuis 39/Smooth (1990). Ce sera le cas de KNOW YOUR ENNEMY,

VIVA LA GLORIA, avec intéressant intro de piano et cordes, jumelée avec VIVA LA GLORIA (LITTLE GIRL), CHRISTIAN’S INFERNO, EAST JESUS NOWHERE, l’ultrarapide MURDER CITY, dont l’interprétation sur scène, le cas échéant, s’annonce démentielle, HORSESHOES AND HANDGRENADES et THE STATIC AGE.
 
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Billy Joe Armstrong-
On y retrouvera également de très intéressantes ballades telles les LAST NIGHT ON EARTH, quelque peu d’inspiration Lennon, RESTLESS HEART SYNDROME, aux arrangements créatifs et originaux, et 21 GUNS, cette dernière dans la foulée de BOULEVARD OF BROKEN DREAMS (2004).

A mon sens, cependant, l’intérêt de cet album est d’un tout autre ordre. En ouverture, après une très courte introduction a capella au style ‘’gramophonique’’, la  chanson-titre nous envahit littéralement, véritable punk/opéra inventif et de grande qualité, en soutien à cette charge à fond train menée par Billy Joe sur le sombre bilan du dernier siècle de son Amérique chérie. On retrouvera, avec bonheur, d’autres offensives du même type, tant dans la musique que dans le propos avec BEFORE THE LOBOTOMY et, en clôture d’album, AMERICAN EULOGY (MASS HYSTERIA / MODERN WORLD) et SEE THE LIGHT.

En définitive, les méga stars auraient très bien pu, à ce stade de leur florissante carrière, nous présenter un autre album punk dont ils maîtrisent si bien la recette. Ils ont, au contraire, avec 21st CENTURY BREAKDOWN, tenu le pari risqué de mettre leur immense popularité au profit d’un engagement sociopolitique à l’intérieur de leurs moyens, doublé d’une volonté musicale innovatrice. AMERICAN IDIOT (2004), le meilleur album de GREEN DAY en carrière ? On en reparle dans un an.
 

Jean-Guy Pouliot
 
 

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