Webzine Le Net Blues
George
Thorogood & The Destroyers
au Métropolis, ça vaut encore le
coup!
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George Thorogood était de passage au Métropolis
les 4 et 5 juin derniers, dans le cadre d’un spectacle servant à
promouvoir son dernier album « The Dirty Dozen ». De toute
évidence, Thorogood et ses Destroyers n’ont rien perdu de la fougue
qui les allumait, il y a de cela 35 ans.
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Du haut de ses soixante ans, la légende
vivante du blues/rock est montée sur scène et soudainement
le Métropolis s’est mis à vibrer dès les premières
notes de « Rock Party ». L’ambiance que l’on retrouvait
jadis dans ses spectacles s’avérait la même et la foule frôlait
le délire. C’est lorsqu’il entama « Who Do You Love
» que deux écrans géants placés sur scène
s’allumèrent et l’effet visuel fut réussi. Après
s’être écriés d’un chaleureux « Montréal,
merci ! », les spectateurs, eux, se sont mis à taper des mains
pour accompagner « Run Myself Out Of Town ». Si plusieurs
dansaient dans la salle, Thorogood, lui, se déhanchait sur scène
et l’on ne croyait plus à son statut de sexagénaire.
Après avoir servi « I Drink Alone », on eut droit au
fameux classique « One Bourbon, One Scotch, One Beer », que
l’on servait réellement pour la modique somme de 12 $. Le
concept est tel qu’on avait installé un bar prévu à
cet effet. Tout y était pour combler et enivrer la foule. |
Le spectacle fut entièrement parsemé
de succès, dont les « Get a Haircut », « Move
It On Over », « Bad To The Bone » et l’excellente pièce
« Tail Dragger » que l’on retrouve sur son dernier album.
L’artiste s’amuse sur scène et lance des fleurs aux Montréalais
avec des phrases telles que : « I’ll be back to Montreal till’ the
day I die ! » « Thanks to the loyal Montreal support over the
years ! » « God blesses Montreal ! ». Bref, on sentait
Monsieur Thorogood franchement content d’être là. La
foule s’est mise à crier « Olé, olé, olé,
olé, olé, olé » en digne de rappel, pour finalement
voir revenir l’idole chanter « You Talk Too Much ». Le
spectacle se conclut avec une reprise de Chuck Berry, « Johnny B.
Goode » et la foule s’extasia dans cette longue mais délicieuse
interprétation. Thorogood a visiblement donné tout qu’il
avait dans le ventre et c’est pourquoi ses admirateurs lui sont fidèles.
Quand George Thorogood et ses Destroyers sont en ville, on sait que le
party est de mise. Ce fut le cas pour deux soirées au Métropolis.
Patricia Clavel
Entrevue
English version -->
C’est dans le contexte de la série Jazz
à l’année du Festival International de Jazz que j’ai eu la
chance d’interviewer le légendaire George Thorogood. Ce dernier
effectuera un retour à Montréal les 4 et 5 juin prochains
afin de promouvoir son dernier album « The Dirty Dozen », sorti
en juillet 2009. Le groupe de George Thorogood & The Destroyers que
l’on connaît pour ses nombreux succès, dont entre autres «
One Bourbon, One Scotch, One Beer » et « Bad to the Bone »
foulera les planches du Métropolis, dans le cadre d’un spectacle
s’avérant des plus prometteur et dans lequel le blues/rock sera
honoré. Lors d’un entretien téléphonique, j’ai pu
échanger avec cet artiste sympathique. Je vous invite à lire
cette entrevue.
Patricia Clavel :Bonjour George. Je vous remercie
de m’accorder cette entrevue.
George Thorogood : Bonjour Patricia.
Vous êtes à Windsor, Ontario en
ce moment. Comment votre tournée canadienne se déroule-t-elle
jusqu’à présent ?
Fantastique ! Sold out, sold out partout !
Bien je ne suis pas surprise. Je sais que vous
êtes en tournée afin de promouvoir votre dernier album «The
Dirty Dozen», mais vous avez aussi dit lors d’une entrevue que vous
faisiez la promotion de tous vos albums en même temps. À quoi
peut-on s’attendre exactement dans votre spectacle en terme de musique
?
Tout ce que vous avez mentionné. Vous
êtes en avance sur moi ! (Rires)
«Dirty Dozen » a été
numéro 1 sur le Billboard Blues Chart.
Oui, numéro 1. J’ai toujours été
numéro 1. Il n’y a pas de doute dans ma tête qu’il soit
numéro 1. (Rires)
J’imagine donc que vous devez être satisfait
de la réception du public n’est-ce pas ? Ah
non, j’espérais être numéro 3. (Rires). Sérieusement,
c’est super d’être numéro 1 et il faut l’apprécier
pendant que ça arrive. |
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Photo: Site web
|
Eh bien, c’est un bon album.
Merci !
Comment décririez-vous l’album aux gens
qui ne l’ont pas encore entendu ?
Je crois que c’est plutôt indescriptible
Patricia.
Pourquoi dites-vous cela ?
Bien, ce n’est pas mon travail de le décrire,
c’est juste mon travail de le jouer. Je vais garder ça aux
autres. Comment le décririez-vous ?
Je crois que c’est plutôt «dirty».
(Rires)
C’est le mot que j’allais moi-même utiliser
! Dirty. C’est nous, « The Dirty Dozen », très
bien. (Rires)
Je sais que vous avez été inspiré
par John Lee Hooker, John Hammond… mais j’aimerais savoir si c’est
encore possible pour quelqu’un comme vous qui joue de la musique
depuis 35 ans, d’être encore inspiré ou influencé
par d’autres artistes ?
Ah oui, absolument. Ce qui nous a inspirés
ou influencés lorsque nous avons été un jeune
adolescent… Ces inspirations ou ces sentiments ne font que s’approfondir
avec le temps qui passe. Hum, la passion ne fait que s’amplifier.
Vous savez, c’est comme tomber en amour, ce n’est pas quelque chose
qui s’en va. Ça ne fait que se construire davantage avec le temps.
Je suis toujours aussi passionné de John Lee Hooker et Bo
Diddley qu’avant. Même plus encore.
-- |
Allez-vous encore voir des bluesmen en spectacle
?
Bien il ne reste que deux bluesmen : B.B. King
et Buddy Guy. Je n’ai plus vraiment le temps et l’énergie
comme avant d’aller voir tous ces spectacles. Je n’ai simplement
plus le temps et maintenant nous devenons plus vieux.
Je comprends. Est-ce qu’il y a un artiste avec
qui vous rêveriez de jouer, ou un fantasme musical que vous aimeriez
concrétiser sur scène ?
Bien sûr. Hum, tu sais le gars qui
joue de la guitare avec la gauche et sa guitare ressemble à un violon
? Sir Paul McCartney.
Qu’auriez-vous à dire aux jeunes artistes
qui tentent d’être reconnus en jouant du blues au sein de l’industrie
musicale ?
Je leur dirais d’y penser longtemps et très
fort parce qu’une fois qu’on y est, on ne peut plus en sortir. Comme
John Lee Hooker a dit : ''Je ne sortirai jamais de ces blues, vivant!'' |
Vous venez souvent à Montréal;
j’ai vu votre spectacle trois fois et les salles étaient toujours
combles. Est-ce qu’on peut dire que vous avez une relation particulière
avec vos fans montréalais ?
Oh mon dieu, oui ! Nous sommes venus ici en 1978
et je croyais que je n’allais jamais sortir de cette ville ! Si je
pouvais choisir un pays qui livre la marchandise plus que les autres
grâce aux admirateurs passionnés des «Destroyers»,
c’est le Canada et le meilleur endroit serait définitivement
Montréal. Sans aucun doute.
Connaissez-vous des artistes montréalais
?
Je ne sais pas. Je n’ai jamais resté là
assez longtemps pour rencontrer des artistes montréalais.
Mais est-ce qu’il y a des endroits au Québec
où vous aimez aller ? Connaissez-vous le Bistro à Jojo
par exemple ?
Attends une seconde, je vais l’écrire.
Quel est le nom encore ?
C’est le Bistro à Jojo. Il s’agit d’un
bar blues où il y a des spectacles tous les soirs.
Tous les soirs il y a un spectacle de blues ?
Oui.
Nous sommes allés au Spectrum où
nous avons entendu le Buena Vista Social Club. C’est un groupe qui a été
découvert par Ry Cooder à Cuba. On est allés au Spectrum
prendre un café et ça adonnait que ce groupe jouait.
Malheureusement, le Spectrum n’existe plus
aujourd’hui.
Je sais, on n’aime pas parler de ça. C’était
notre place !
-- |
Mais bon, si jamais vous avez le temps de
venir sur la rue St-Denis....
Nous irons ! C’est sur quelle rue ?
St-Denis.
La place à Jojo hein ? Nous allons la
trouver, c’est super ! En Amérique c’est la place à
Joe (Joe’s place) et ici c’est Jojo. (Rires)
Vous serez au Métropolis les 4 et 5
juin et la première partie sera jouée par le groupe
The Spades. Pouvez-vous nous parler un peu d’eux ?
Non, je ne les connais pas. C’est un nouveau
groupe pour moi. |
D’accord, juste avant de terminer cette entrevue,
j’aimerais savoir quels sont vos plans pour l’été ou pour
le futur.
Mes plans pour l’été et le futur
sont de rester dans le groupe et me tenir en dehors des hôpitaux.
Je veux rester en santé. Mes plans sont les mêmes
que tous les autres travailleurs Patricia. Continuez de travailler et demeurer
en santé.
Parfait, eh bien je vous remercie beaucoup
de cet entretien et je tiens à dire que j’apprécie
votre musique.
Merci Patricia.
Je vous souhaite tout le meilleur du monde
ainsi qu’à vos «Destroyers».
Merci, au revoir (en français).
Patricia Clavel
George Thorogood & The Destroyers
Métropolis - Vendredi, le 4 juin à
19h - Samedi, le 5 juin à 19h
Version Anglaise
Patricia: Hi George. I’m Patricia and I
work for a French blues website called Le Net Blues. I thank
you very much for giving me this interview.
George Thorogood: Hi Patricia.
P: I think you are in Windsor, Ontario right
now. How’s your tour in Canada doing so far?
G: Fantastic! Sold out... sold out everywhere!
P: Well I’m not surprised. I know you went on
tour to promote your last album «The Dirty Dozen», but
you also said in an interview that you were promoting all of your
albums. So what can we expect from your show in terms of music?
G: All of the above. Everything you mentioned,
you are way ahead of me! (Laughs)
P: «Dirty Dozen» has been number
1 spot on the billboard blues chart.
G: Yeah, number 1… always been number 1. No doubt
in my mind that its number 1. (Laughs)
P: So I guess you must be satisfied with
the way people have responded to your album, right?
G: Ho no, I wish I was in number 3 (laughs).
Seriously, it’s great to be number 1 and you gotta enjoy it while
it's happening.
P: Well it’s a great album.
G: Thank you!
P: How would you describe it to the people
who didn’t hear it yet?
G: I think it’s indescribable Patricia.
P: Why do you say that?
G: Well it’s not my job to describe it;
it’s just my job to play it. I’ll leave that to you people, how would
you describe it?
P: I think it’s pretty dirty. (Laughs)
G: That’s the word I was gonna use! Dirty.
That’s us, the Dirty Dozen, very good. (Laughs)
P: I know you’ve been inspired by John Lee Hooker,
John Hammond... but I’d like to know if it’s still possible for someone
like you who has been playing music for 35 years to still be inspired
or influenced by other artists?
G: Oh yeah, absolutely. Hum, the things
that you were inspired by or influence by when you are a teenager
or… it’s just those inspirations, feelings just get deeper as time
goes on. Hum, your passion just keeps growing. You know it’s like
falling in love with somebody; it’s not something that goes away. It
just builds more and more as time goes on. I’m just as passionate about
John Lee Hooker and Bo Diddley now that I ever was. Maybe even more so.
P: Do you still go see bluesman live?
G: Well there are only two bluesmen left: B.B
King and Buddy Guy. I don’t really have the time and energy like
I once did to go check all those things out. I just don’t have the
time especially now since we are getting older.
P: I understand. Is there an artist that
you would dream to play with or a musical fantasy for a once and
a lifetime show?
G: Sure. Hum, you know that guy who plays
guitar left handed and his guitar looks like a violin? Sir Paul McCartney.
P: What would you have to say to these young
artists that are trying to be successful by playing blues in the
music business?
G: I tell them to think long and hard about
it, because once you get into it, you can’t get out. Like John Lee
Hooker said: ''I’ll never get out of these blues alive!''
P: You come often in Montreal; I saw your
show three times and it was always sold out, so do you have a special
relationship with your Montreal fans?
G: Oh god yes! We came here in 1978 and I though
I was never gonna get out the town! If I could pick a country that
pretty much leads the package for passionate Destroyers' fans, it’s
Canada and the hot spot for the Destroyers fans is definitely Montreal.
No doubt about it.
P: Do you know any artist from Montreal?
G: I don’t know. I have never been there
long enough to run into Montrealer artists.
P: But are there any places where you like
to hang out? Have you ever been to the Bistro à Jojo?
G: Hold on a second, I’ll write that down. What’s
the name again?
P: It’s called the Bistro à Jojo.
It’s a blues bar where there’s a show every night.
G: Every night there’s a blues show?
P: Yes
G: We went to the Spectrum where we heard
the Buena Vista Social Club. It was discover by Ry Cooder in Cuba.
We went to the Spectrum to grab a cup of coffee and they just happened
to be there.
P: Sadly, the Spectrum doesn’t exist anymore.
G: I know, we don’t like to talk about
that. That was our place!
P: Well anyways, if you ever have the time to
come on St-Denis Street…
G: We are gonna go! What street is it?
P: St-Denis.
G: Jojo’s place eh? We’ll find it, that’s great!
In America it’s Joe’s place and here it’s Jojo’s. (Laughs)
P: You’ll be at the Metropolis on the 4th
and 5th of June, and the first part is played by a group called «The
Spades», do you know anything about them?
G: No, I’m not aware of them, they are
new comers to me.
P: Ok, just before ending this interview,
I would like to know what are your plans for the summer or the future?
G: My plans for the summer and the future
are to stay on the bandstand and stay out of hospitals. I wanna stay
healthy. My plans are the same as any other workers Patricia. Keep
working and stay healthy.
P: All right, well I thank you very much,
and I just wanna say that I’m big fan of your music.
G: Thank you Patricia.
P: I wish all the best to you and your destroyers.
G: Merci, au revoir.
Patricia Clavel
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