J’en étais à ma seconde visite au FESTIVAL RYTHMES ET
SAVEURS DE SAINT-DONAT, en ce week-end de la fête du travail. Cette
fois, c’était pour y revoir, dans un premier temps, une découverte
de l’année précédente, le groupe SWING, et, ensuite,
pour y vérifier ce qu’avait bien pu démontrer le groupe KARKWA
pour à ce point impressionner Laurent Saulnier lors de ses
dernières francos.
myspace.com/legroupeswing
www.legroupeswing.com-
|
On a accolé au duo SWING l’étiquette
de techno-trad, non sans pertinence. Une musique essentiellement inspirée
de nos traditionnels rigodons, sets carrés et autres chansons à
répondre, le tout assaisonné de ce qui fait le succès
des grands DJs de dance et de musique house, dans leurs enchaînements,
leurs effets spéciaux et leurs sonorités particulières.
Difficile à imaginer ? Le spectateur est agréablement surpris,
dès la première pièce, de constater comment deux styles
apparemment aussi disparates en arrivent à créer cet heureux
résultat tout en énergie et en originalité.
MICHEL BÉNAC, originaire de Vanier, (Ontario,
Canada), chanteur, conteur, danseur et, au besoin, joueur de bombarde et
de guitare miniature, s’avère un excellent animateur du party de
SWNG. Son complice des neuf dernières années dans cette aventure,
JEAN-PHILIPPE GOULET de Rimouski (Québec), chanteur, danseur également
mais, surtout, virtuose de ce violon qui nous transporte de ses grandes
envolées jusqu’à nos plus profondes racines. Ajoutez, à
l’occasion, le DJ qui peut venir vous surprendre avec une époustouflante
performance de ‘’break dancing’’ au son de L’arbre est dans ses feuilles
ou autre succès traditionnel. |
Le répertoire se compose d’intéressants
montages de chansons connues que le public fredonne spontanément
avec plaisir et aussi de chansons originales, le groupe ayant tout de même
produit deux albums jusqu’à maintenant. Le moment fort ? une
interprétation endiablée de la chanson C.B. Buddie, grand
succès du groupe acadien 1755, que l’on retrouvera sur un troisième
album de SWING attendu pour Octobre.
-
www.myspace.com/karkwa
|
J’observais les techniciens s’affairant à
la mise en place de la scène en vue du spectacle de KARKWA. Important
dispositif de claviers sur la gauche, très en avant. De même
sur la droite pour un ensemble de percussions distinct de la batterie et
un espace plutôt restreint, à l’avant, au centre, occupé
de seulement un microphone sur pied; batterie et basse vers l’arrière.
Manifestement, le spectacle qui nous attendait, allait privilégier
les effets sonores aux chorégraphies spectaculaires.
Dès les premières mesures
de La fuite, nous savons que nous serons témoins de sonorités
recherchées, d’arrangements à la fois agressifs et nuancés,
de percussions originales entremêlées de bruits insolites,
le tout culminant dans le genre, avec la chanson Alaska.. Les interactions
avec le public et les enchaînements, brefs et sobres, laissent toute
la place à la musique et aux textes, pour la plupart coécrits
par le claviériste FRANÇOIS LAFONTAINE, le percussionniste
JULIEN SAGOT et le guitariste-chanteur LOUIS-JEAN CORMIER nous amenant
dans un univers poétique noir et lugubre, jusque vers Le coup d’état
final, dramatique et spectaculaire. |
Je confesse un énorme préjugé
favorable envers la créativité et l’imagination des stars
de ce qu’on appelle le rock progressif ou alternatif, que ce soit
dans le sens de RADIOHEAD, de PINK FLOYD, ou, pour les plus anciens
dont je suis, de JETHRO TULL, de EMERSON, LAKE AND PALMER, de KING
CRIMSON ou d’HARMONIUM dans l’Heptade. Si vous me suivez sur ce terrain,
vous allez probablement adorer KARKWA. Sinon, c’est sans doute que vous
êtes un fan de type ‘’grand public’’ et que les vedettes du rock
progressif, de tout temps, sont condamnées à se partager
un auditoire parfois restreint d’initiés rompus au genre.
Jean-Guy Pouliot
Retour
à la page Le Culturel XYZ
|