Webzine Le Net Blues
-- Par: Patricia Clavel
patricia_clavel_netblues@hotmail.com
Photos: Marcel Dubois
Photos: Louise Gosselin
Festiblues international de Montréal
2006 - 9e édition
On peut sans aucune hésitation crier haut et fort que le Festiblues International de Montréal 2006 présenté au parc Ahuntsic du 10 au 13 août dernier fut un réel succès! Une immense fête où le blues fut à l’honneur et judicieusement mis en valeur par des artistes locaux, nationaux et internationaux. Rassemblant environ 74 000 festivaliers sous un soleil radieux ou encore un firmament étoilé, le beau temps étant cette année au rendez-vous. 

 Détenant une aide financière gouvernementale répartie sur 98 000 $ et à laquelle s’ajoutaient en plus différents soutiens financiers, les organisateurs du Festiblues ne se sont pas retenus pour faire appel à une pléiade d’artistes dont la majorité a participé afin de livrer aux spectateurs un blues poignant et libérateur.

--

Planète Blues: spectacle diffusé sur les ondes de TV5

-
-
Vidéo - Corky Siegel
Pour la première fois en 2006, on fit appel à des cameramen de TV5 pour filmer le fameux spectacle Planète Blues qui allait être diffusé par la suite sur cette chaîne le 27 août.. Ce spectacle, animé par le réputé Grégory Charles, qui  est à un moment culminant de sa carrière, regroupait avec lui sur une même scène: Luck Mervil, Roland Tchakounté, l’harmoniciste Greg Slapczynski, le danseur de claquettes Travis Knights et Corky Siegel, etc. 

Une première grandiose pour l’équipe du Festiblues envers qui le spectacle s’avéra un coup de coeur ainsi que pour les artistes faisant partie de ce nouveau concept. Les spectateurs étaient par milliers rassemblés, la plupart confortablement assis sur leur chaise pliante et le bonheur m’a paru unanime sur bien des visages...

--
Vidéo - Grégory Charles

 
--
Vidéo - Roland Tchakouté

Luck Mervil et Greg Slapczynski
Vidéo - Greg Slapcynski

Travis Knights

Robert Charlebois, heureux de revenir chanter
dans le parc de son enfance


 
--
Robert Charlebois
Chaque soir, la scène Loto-Québec présentait dès 20 h 30 un spectacle de ce calibre attirant de grande foules. Ce fut le cas pour Robert Charlebois qui, la même journée, était précédé du chanteur / harmoniciste Rick L. Blues et juste avant celui-ci de J. D. Slim. 

 Robert Charlebois, de retour au parc de son enfance, allait offrir un spectacle plus ou moins adapté pour l’occasion mais combien agréable! M’ayant assuré une place ‘‘de luxe’’ pour assister à sa prestation, j’ai dégusté chaque précieux instant livré par Charlebois et ses musiciens entre qui l’on ressentait de toute évidence une belle chimie et un plaisir d’être sur scène. 

Puisant dans son répertoire certains des plus grands succès québécois, dont ‘‘Les ailes d’un ange’’, ‘‘Entr’deux joints’’, ‘‘Tout écartillé’’, ‘‘The Frog Song’’ etc... On peut sérieusement dire de Charlebois qu’une scène l’habille parfaitement. Son sens de l’humour, ses mimes et anecdotes, sa façon de bouger, d’interpréter ses chansons, ses textes et sa musique, bref tout, absolument tout est rassemblé pour faire de Robert Charlebois un des artistes des plus prestigieux de l’histoire de la chanson québécoise. J’aurais beau chercher mes mots, aussi bien dire que j’ai adoré ce spectacle du début à la fin.
 

-
 

Vidéo - Rick L. Blues

Vidéo - JD Slim

Hommage à B.B.King
Avec le Christian Malette Big Band

Vidéo - Christian Malette Big Band


-- Le lendemain, suivant la prestation de Kevin Mark (gagnant de 6 prix Lys Blues), la performance de 20 h 30 était entre les mains de Christian Malette et son Big Band avec comme invités Bob Walsh et la chanteuse Sylvie Desgroseilliers. Ceux-ci réunis pour un hommage à B. B. King, légende vivante du blues. Classé comme un de mes moments forts du festival, Malette m’a nettement impressionnée par son talent irrésistible de guitariste et son potentiel de leader scénique.

 Dû à quelques contraintes techniques, le spectacle a été quelque peu écourté et certains des plus grands succès du King tels que ‘‘The Thrill is Gone’’ n’ont pu être entendus. Mais Christian Malette et son Big Band ont tout de même su nous en mettre plein la vue avec des chansons telles que Everyday I Have the Blues ou Hold on,I’m Coming.

--
-- De plus, la superbe Sylvie Desgroseilliers qui nous a révélé avoir été initiée au blues par Bob Walsh a su en charmer plusieurs par sa prestance et sa voix puissante, particulièrement avec son interprétation de Rock Me Baby. 

Je dois dire qu’autour de moi j’ai entendu plusieurs commentaires positifs à son sujet et un collègue français l’a même qualifiée de diva. Bref, avec ces nombreux talents réunis sur une même scène, dont un Big Band enjoué, difficile de rater cet hommage. Bravo à Christian Malette!

Charles Pasi, gagnant du Tremplin Blues-Sur-Seine

-- Suivra ensuite, juste à côté sur la scène Hydro-Québec, le chanteur, harmoniciste et auteur-compositeur français Charles Pasi, gagnant du concours Tremplin Blues Sur Seine 2005 de Mantes-la-Jolie, en banlieue de Paris. Un prix d’une valeur de 3 000 euros décerné par l’Office franco-québécois pour la jeunesse aura permis à Charles Pasi et ses musiciens: Antoine Holler à la guitare, Jimi Sofo à la basse acoustique et John Grandcamp aux percussions, de se produire à deux reprises dans le cadre du Festiblues en plus d'une mini- performance offerte lors de la conférence de presse..

 Charles Pasi s’est sûrement mérité une victoire dans le coeur des Québécois lors de son spectacle extérieur où un public assoiffé a eu droit à de délicieuses prestations. En faisant vibrer les anches de son instrument sur des airs nous invitant promptement à danser, avec en plus un charme fou et une telle générosité pour son public, il interpréta pour la plupart des chansons sorties tout droit de son premier et récent album Mainly Blue. Ce dernier comprend toutes les compositions de l’artiste à l’exception de Happy Man dont les paroles sont signées par son brillant guitariste et ami, Antoine Holler. Il s’agit d’un album blues, teinté de jazz et qui en dit long sur la carrière prometteuse de ce jeune artiste, à peine âgé dans la mi-vingtaine. Gageons que nous en réentendrons parlé éventuellement! 

Bref, j’estime Charles Pasi pour ses rythmes musicaux, son style, sa sensibilité et son audace. De toute évidence, celui-ci n’est pas reparti en semant derrière lui l’indifférence. Plusieurs se souviendront de sa flamboyante prestation  de ce jeudi au grand air. À un point tel que la foule en redemandait à la fin! Mais malheureusement, la loi obligeant la fermeture du parc à une certaine heure, Pasi et son groupe n’auront donc pu, et cela bien malgré eux, succomber au rappel.

 J’ai la vive impression que Charles Pasi est parvenu à faire taire quelques préjugés concernant le blues en France. Je me suis rendue compte que bien des gens au Québec n’arrivent pas à croire qu’il puisse y avoir du bon blues là-bas... eh bien détrompez-vous! Charles Pasi en est la preuve et cela parmi tant d’autres bluesmen français. Ne s’agit-il pas là des bonheurs que procurent les festivals? Que de faire des découvertes, de se faire soi-même une opinion, se donner la chance de vivre l’intensité d’une chanson à sa pleine capacité, ouvrir ses horizons pour constater finalement que le talent et le bon blues existent aux quatre coins de la planète...

--
Vidéo - Charles Pasi

Du blues et encore du blues...

-
Roland Tchakounté
Des spectacles étaient également offerts gratuitement à la Maison de la Culture Ahuntsic-Cartierville, où dès 20 h 30, jeudi le 10 août, on pouvait entendre l’harmoniciste Greg Szlapcynski, accompagné par Toma Milteau, Antoine Arroyo et Vincent Bidal... Notons que Szlapcynski, en plus de faire partie de Planète Blues et d’offrir un spectacle sur la scène d’Hydro-Québec le samedi 12 août, offrait des ateliers d’initiation à l’harmonica dans la zone famille, le samedi et dimanche. Une activité intéressante qui prouve que le Festiblues est accessible pour les gens de tout âge. 

Un autre Français, d’origine camerounaise cette fois-ci, a également contribué au succès de ce festival, soit Roland Tchakounté.

--
Greg Szlapzynski
Il a donné un spectacle à la Maison de la Culture, le vendredi 11 août. Un spectacle auquel malheureusement je n’ai pu assister, puisque celui-ci avait lieu en même temps que l’hommage à B. B. King. Même si on voudrait tout voir et tout entendre, cela demeure impossible dans un festival... Cependant, je n’ai reçu que de bonnes impressions à son sujet, d’autant plus que sa présence était grandement attendue au Québec par mes collègues québécois. J’ai toutefois eu l’occasion d’entendre quelques extraits de son album Bred Bouh Shuga Blues, sur lequel l’artiste chante du véritable blues dans sa langue natale qui, je vous l'assure, est de toute beauté! Une belle découverte à faire pour ceux qui n’y ont pas encore tendu l’oreille.

La Route du Blues et le Concours de La Relève en Blues


Vidéo - Tony D

Vidéo - Daddy Rich
-- Il existe en plus de certains festivals blues du Québec et de l’Ontario, une association appelée La Route du Blues et qui reçoit un soutien financier de la part de Tourisme Québec. Regroupant jusqu’à présent 5 festivals (Ottawa, Montréal, Carleton, London et Victoriaville), l’association favorise l’échange d’artistes locaux entre les différents festivals et partage des idées afin de mettre autant que possible le blues en valeur. Cette année, les artistes ayant bénéficié de cette initiative remarquable et solidaire de la part de la Route du Blues sont: Tony D (Ontario), le Bill Durst Band (Ontario) et Daddy Rich (Clarksdale, USA). Ces derniers ont tous hérité d’environ une trentaine de minutes afin d’offrir un spectacle sur la scène extérieure Hydro-Québec. Je souhaite longue vie à cette association et ses intentions louables!
Il demeure encore dans la tradition du Festiblues et cela depuis 8 ans, le Concours de La Relève en Blues se définissant à l’équivalent du Tremplin en France. Un concours dont le mandat est d’assurer la relève en matière de blues. Trois finalistes furent sélectionnés par le vote secret d’un jury indépendant et dont j’ai fait partie. Les trois finalistes pour l’année 2006 étaient: The Ronnies (St-Eustache), Aziz (Montréal) et le Denis Viel Band (Québec). Le premier prix,  remporté par The Ronnies, offrait la chance d’enregistrer un démo. Le deuxième prix, un montant de 500 $, fut attribué au Denis Viel Band et le troisième, une somme de 300 $ au groupe Aziz. De plus, le Concours de la Relève en Blues ouvrait également une porte pour l’Europe par l’entremise d’un jury français, assistant à chacune des performances des finalistes, soit du jeudi au samedi et  dimanche étant le jour de la finale. Après délibération du jury, celui-ci a décerné la bourse de l’OFQJ-Blues-sur-Seine au Denis Viel Band. Tel que convenu, le groupe s’est produit en novembre dernier lors de ce festival exécuté à Mantes-la-Jolie, en France.
--
Vidéo - Aziz

 
--
Vidéo - Denis Viel

Vidéo - The Ronnies

 

The Ronnies - Gagnant du concours de la relève Festiblues

Denis Viel Band - Gagnant du concours Blues sur Seine

Spectacles de fins de soirées


Bob Harrisson

Vidéo - Jim Zeller Band

Carl Tremblay
--
Vidéo - Steve Rowe
Trois de nos grands bluesmen québécois ne pouvaient bien sûr être exclus de la programmation: Jim Zeller, Bob Harrisson et Carl Tremblay.. Dès 23  h 30, ils se sont emparés chacun leur tour de la Maison de la Culture. Jour après jour, ils nous ont offert de vibrants spectacles comme on les connaît mais surtout comme on les aime. Ceux-ci affichaient bien sûr presque toujours complet et je me souviens d’une salle bondée de gens venus pour l’harmoniciste Jim Zeller qui avait offert un spectacle très riche musicalement.

 Ce n’est pas tout! Les organisateurs du Festiblues avaient tout prévu! Y compris du blues jusqu’aux petites heures du matin. Plusieurs artistes offraient des performances dans des bars spectacles environnant le quartier Ahuntsic. Parmi les participants, le blues se psalmodiait au bar Le Terminus, le Bienvenu Bar Salon, le Bar Inter B en plus des spectacles de 16 h donnés au St-Hub. Ce sont des artistes tels que Nancy Desmarais, Anik Robitaille, Steve Rowe, Adam Karch, Vincent Druda, Mike DeWay, The Ramblers, André Grondin et le Outsiders Blues Band que nous avons pu retrouver dans ces bars majoritairement comblés.

Ces derniers (Outsiders Blues Band), qui avaient sorti leur premier album Riff N’Blues quelques semaines plus tôt, ont offert aussi le tout dernier spectacle blues du festival sur la scène Hydro-Québec, soit le dimanche 13 août.
--
Vidéo - Mike DeWay

Vidéo - Vincent Druda

 
Vidéo - Sandy Mack Band

Vidéo - Outsiders Blues Band

Les Porn Flakes clôturent le Festiblues

-- Eh oui! Pour conclure ces 4 merveilleuses journées bien 'bluesées', on fit appel aux Porn Flakes et leurs invités spéciaux. Le concept du groupe est de faire revivre des succès rock au travers de performances hors du commun et interprétées par des artistes généralement québécois (humoristes, chanteurs et comédiens). Ce groupe est composé de 4 musiciens tous aussi expérimentés les uns que les autres: Dan Georgesco et Mike Plante (guitaristes et anciens membres du groupe Too Many Cooks), Alain Quirion (batteur et membre fondateur du groupe Zébulon) et finalement Pat Lavergne (bassiste pour Garou). Cette fois-ci, les Porn Flakes reçurent parmi eux: Hugo Lapointe, Anick Jean, Plastic Bertrand, Andrée Watters, Bruno Landry, Plastic Patrick, Kevin Parent ainsi qu’Annie Dufresne. Cette dernière en a mis plein les yeux aux nombreux spectateurs avec une chanson rock du répertoire de Diane Dufresne: Rock pour un gars de bicycle. Tout un numéro de la part de cette jolie chanteuse et comédienne qui en a même profité pour faire un tantinet de body surfing. 

 
--
Kevin Parent-
Près de moi, d’inconditionnels fans d’Anick Jean y étaient, criant son nom comme s’ils avaient peur qu’elle disparaisse! Ou encore criaient-ils celui de Kevin Parent qui fut celui à se rapprocher davantage du blues que les autres, grâce à une chanson de Johnny Cash. S’ajoute aussi l’interprétation de la fameuse chanson Down in Mexico, écrite par Kevin Parent et compilée sur l’album des Porn Flakes qui, rappelons-nous, a fait un malheur sur les ondes de nos radios durant la dernière année. Kevin a aussi pris la peine de souligner les bienfaits et l’origine du Festiblues ainsi que le travail acharné des bénévoles. Le passage de Kevin Parent aura fait plaisir et allumé bien des étincelles dans les yeux de plusieurs spectatrices. 
Rick Hugues

 
--
--
Hugo Lapointe
Hugo Lapointe, le pied plâtré, que j’avais croisé à la conférence de presse de l’évènement, s’est déplacé lui aussi. Lui qui sait si bien chanter le blues, ne serait-ce que pour l'avoir pratiqué dans les bars pendant de nombreuses années. Bien assis sur une chaise, guitare à la main, il a choisi de nous chanter Travailler c’est trop dur, une chanson provenant du folklore acadien et écrite par Zachary Richard.

Même s’il me paraissait quasi injustifié, voire même déplacé de terminer le Festiblues par un spectacle on ne pourrait plus rock, il n'en reste pas moins que les Porn Flakes et leurs invités ont démontré le potentiel de nos talents québécois et ont clôturé le Festiblues avec entrain et dynamisme, sachant divertir de nombreux festivaliers et les laissant ainsi sur une bonne note.... Euh... une bonne note.... rock n’roll!!!

Non mais sérieusement, il  s’agit d’un rassemblement artistique formidable dont l’envergure prend d’année en année de l’ampleur, de la crédibilité et de l’importance au sein de l’industrie musicale blues. Cet évènement nous permet de découvrir un nombre considérable d’artistes qui créent et s'expriment par cette musique afin de jouer, chanter et transmettre l’émotion qu’elle implique.

--
Evan Joanness

Bruno Landry

Annie Dufresne

Plastic Patrick

Plastic Bertrand

 

Le Festiblues fêtera ses 10 ans l’an prochain!

-
L'équipe de direction de gauche à droite
Martin Landry - Georges Fournier - Martin Laviolette
Jacques Noël - Gilles Gauvreau

Richard Chartrand
M. BlueSteel
Gagnant du concours de la
chanson Blues francophone 2006

Le Net Blues
Prix Hommage 2006
Rien de cette grande festivité musicale n’aurait assurément eu lieu sans le travail et l’acharnement des organisateurs dont le président Martin Laviolette aidé de ses confrères: Jacques Noël, Gilles Gauvreau, Georges Fournier et Martin Landry. Sans compter les bénévoles et tous ceux qui travaillent afin de faire en sorte que le Festiblues International de Montréal soit une réussite et un hommage à la musique blues ainsi qu’aux artistes qui en jouent. Ce fut le cas en 2006!

 Je vous invite donc pour l’an prochain à venir vous promener sur le site du Festiblues où celui-ci fêtera ses 10 années d’existence au coeur de la métropole et cela du 9 au 12 août 2007 avec une programmation que l’on nous promet  épicée. Le site se maintient toujours à votre disposition au www.festiblues.com..

Au mois d’août prochain alors?
 

Patricia Clavel