Webzine Le Net Blues
-- Par: Patricia Clavel
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Photos: web
La ‘‘crème’’ du blues, livrée par Clapton
C’est un spectacle mémorable auquel nous avons assisté, moi et les quelques 14 268 spectateurs présents au Centre Bell mercredi dernier, lors du passage tant attendu d’Eric Clapton. Après 10 ans d’absence de la scène montréalaise, le guitariste est revenu en force afin d’offrir un spectacle de grande qualité, nous rappelant qu’il trimbale derrière lui 45 ans de carrière. Clapton nous a offert un spectacle grandiose où la guitare était à son meilleur avec un répertoire majoritairement blues et dans lequel se sont enchaînés de nombreux succès, appartenant à nos plus grands bluesmen, tels les Robert Johnson, Willie Dixon, Muddy Waters, Otis Rush et bien d’autres.
-- Accompagné du guitariste Doyle Bramhall et du pianiste Chris Stainton, le spectacle a commencé en force, nous livrant dès la deuxième chanson, ‘‘Key to the Highway’’ (Derek and the Dominos) suivie de ‘‘Hoochie Coochie Man’’ qui a provoqué chez la foule une ovation qui se répétera d’ailleurs à plusieurs reprises tout au long de la soirée, ne serait-ce qu’avec l’interprétation de ‘‘Little Wing’’ (Jimi Hendrix). Les deux écrans suspendus en l’air de chaque côté de la scène nous permettaient ainsi de constater en gros plan les jeux de guitare de Clapton et Bramhall dont la complicité était  palpable, sans compter les quelques solos de Stainton qui furent maintes fois applaudis.

Clapton a bien sûr puisé dans certains de ses succès, mais à peine. Même si ‘‘Tears in Heaven’’ n’a pu être entendue, nous avons eu droit à la jolie pièce: ‘‘Wonderful Tonight’’ ainsi que ‘‘Running on Faith’’, ‘‘Layla’’ et ‘‘Cocaine’’ qui fut la toute dernière pièce de la soirée avant le rappel, comblé par  la chanson ‘‘I Got my Mojo Working’’.

Clapton ne parle pas à son public, il se contente plutôt d’un ‘‘thank you’’ entre chaque pièce et opte pour l’enchaînement rapide mais tellement efficace. On ressent tout de même une proximité entre le public et l’artiste, tant le blues a ce don de nous transporter dans un quasi état second, d’autant plus lorsqu’il est livré par Eric Clapton. 

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Malgré ses 63 ans, l’artiste transpire la forme et le dévouement, comme si la musique ne l’avait jamais quitté. Tant de fois, le son de sa guitare m’a infligé d’innombrables frissons ainsi que des larmes aux yeux. Une larme de reconnaisance envers l’artiste. Une larme de bonheur, d’admiration, d’appréciation du moment présent.
- Vers le milieu du spectacle, Clapton s’est emparé de sa guitare acoustique et assis seul sur scène, nous a offert ‘‘Driftin’’, une pièce de l’album: From the Cradle (1994). Après 4 ou 5 chansons acoustiques, les musiciens et choristes sont revenus sur scène et le spectacle s’est terminé vers 22h40.

Je dois mentionner l’excellente première partie livrée par Robert Randolph & the Family Band, qui était franchement impressionnant. Randolph joue de la pedal steel guitar, accompagné de trois musiciens et font du blues de façon très originale. 

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Il s’agit d’une belle découverte et je vous invite d’ailleurs à consulter leur site internet: www.myspace.com/robertrandolph. Vous pourrez y visionner un vidéo, lors de leur passage à David Letterman en décembre 2006 et qui vous donnera une bonne idée du talent de ce groupe qu’on risque d’entendre de plus en plus parler. Surtout après avoir effectué une tournée auprès d’Eric Clapton.

Bref, cette soirée magique demeurera bien ancrée dans ma mémoire, faisant de moi une éternelle amoureuse du blues et de Clapton, un artiste exceptionnel.

Patricia Clavel


 
 

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