Webzine Le Net Blues
-- Par: Patricia Clavel
patricia_clavel_netblues@hotmail.com
Photos: Marcel Dubois
Downchild célèbre ses 40 ans de carrière 
dans un Métropolis plein à craquer
-
Dan Aykroyd, Colin Linden, James Cotton, Wayne Jackson, Bob Walsh, Nanette et Jonas sont de la fête!
La file d’attente était longue jeudi dernier, le 12 novembre, à l’ouverture des portes du Métropolis. Plusieurs étaient réunis sur la rue Ste-Catherine pour célébrer le 40e anniversaire du groupe Downchild. Une agréable impression de réunion de famille s’en dégageait quand les membres se réunissent autour d’une seule et unique raison : le blues.

Pour célébrer ses 40 ans de carrière, le groupe, qui fut l’inspiration même des Blues Brothers, a invité pour l’occasion de nombreux artistes. Si Belushi nous a quittés en 1982, Dan Aykroyd, lui, toujours passionné de blues, figurait parmi la liste aux côtés de Colin Linden, James Cotton et Wayne Jackson des Memphis Horns. Bob Walsh, Jonas et Nanette Workman firent aussi une brève apparition à ce spectacle, digne d’un coup de maître à en juger par l’ambiance de la foule. 

-
-- C’est Colin Linden, en solo, qui fit l’ouverture, introduit par la voix théâtrale de Dan Aykroyd qui n’apparaîtra qu’en deuxième moitié de spectacle, question de ne pas voler la vedette j’imagine. Il se contentera plutôt de présenter les artistes invités à partir des coulisses. 

Le guitariste et gagnant d’un Juno en 2009, nous a servi un blues acoustique dans lequel il nous a présenté des pièces de son tout nouvel album “From the Water”, dont entre autre “Between The Darkness and “The Light of  Day”. Mais, aussi certaines de ses anciens répertoires dont “Big Mouth”, qu’il qualifie à la blague de pièce autobiographique et “Sugar Mine”, sur laquelle il s’accompagne d’une dobro. L’intro, qui a duré le temps de 7 chansons, a permis de réchauffer la salle comble pour l’arrivée de Downchild, toujours présenté par notre Ghostbuster national.

-

Donnie Walsh

Gary Kendall

Chuck Jackson

-
--
Jonas
Le groupe quadragénaire monta sur scène au son des applaudissements colossaux qui leur furent réservés. Débutant sans tarder avec “Soaring”, compilé sur “Lucky 13” (1997), le groupe enchaîna avec des pièces de leur récent et très bon album “I Need A Hat”, avec une pièce du même titre, “This Must Be love” et “Time to Say Goodbye”. Le guitariste Donnie Walsh surnommé “Mr Downchild”, le chanteur Chuck Jackson, le claviériste Michael Fonfara, le saxophoniste Pat Carey, le bassiste Gary Kendall et le batteur Mike Fitzpatrick nous annoncent dès lors une soirée visiblement prometteuse dans laquelle la bonne humeur s’affiche partout où l’on regarde.

Le tour de Bob Walsh était venu d’interpréter “Madison Blues”. De toute évidence, le bluesman chouchou du Québec allait nous épater, accompagné de trois saxophones il nous fit honneur. Chuck Jackson reprit donc le micro pour une autre pièce de leur dernier opus, “Down in the Delta” et Pat Carey fit tout un solo de sax ténor. Jonas s’est enfin permis de replonger dans le blues, le temps d’une interprétation réussie de “Rendezvous”, apportant une nostalgie de l’époque de ses Blues Blooded.

--
Bob Walsh
-
--
Chuck Jackson - Nanette Workman
Puis vint la légende. Nul autre que l’harmoniciste James Cotton qui fut acclamé comme il se devait, ne serait-ce que pour l’expérience acquise par ce routier du blues, aux côtés de Muddy Waters. Cotton, assis sur une chaise, entama “What Was I Thinking” de Downchild et j’étais presque émue de le voir, souffler les anches de son précieux instrument. Tel son statut de bluesman mississippien, on se croyait aux États-Unis. Ce dernier resta plus longuement que les autres invités (il faut dire qu’il vient de loin) et Colin Linden revint sur scène pendant que Cotton se payait un méchant trip d’harmonica. 

Nanette Workman, qui en fit fondre plusieurs de la gent masculine dès son entrée sur scène, entreprit “All Over” (Lucky 13) s’échangeant les couplets avec Jackson ; le duo était beau. 

--
James Cotton
-
--
Dan Aykroyd
Le spectacle, jusqu’à présent exempté de lacunes et frôlant la perfection, a atteint son apogée lors de la résurrection d’Elwood Blues, qui arriva sur scène vêtu d’un complet et de lunettes fumées. L’excitation était dans l’air en voyant Aykroyd danser sur scène d’une extrémité à l’autre et chanter “Soul Man” avant de pousser un solo d’harmonica, plongeant forcément la foule dans l’ivresse du blues, suivi de “Jump Right Up”. 

Dan Aykroyd s’adressa au public pour nous présenter “I Have Everything I Need (Almost)”, l’une des deux pièces écrites par Don Walsh et qui s’était retrouvée sur le premier des huit disques des Blues Brothers sortis en magasin, “Briefcase Full of Blues”.

--
Dan Aykroyd
-
-- Et la grande finale était déjà arrivée, permettant à tous les invités de ce spectacle festif fort bien organisé, de retrouver la scène. Nos artistes québécois transpiraient la fierté d’être aux côtés d’Aykroyd pour chanter “Flip Flop and Fly”, accompagnés par la foule en délire. Ce dernier se déhanchait avec Bob, Nanette et Jonas puis Downchild semblait ravi.

Qu’il s’agisse des cuivres de Wayne Jackson des Memphis Horns ou bien de l’orgue si bien exécuté par Fonfara, tous étaient à leur meilleur dans ce spectacle concocté avec justesse. Downchild n’a pas donné gain de cause à la déception et on peut dire que les Montréalais savent célébrer quand le temps est venu. 

On n’aurait pu espérer mieux de ce 40e anniversaire de la carrière de Downchild, qui fut une réussite, donc une sacrée belle soirée. Il ne reste plus qu’à vous procurer le dernier album, si ce n’est pas déjà fait bien sûr.

Patricia Clavel
 
 

Retour à la page principale