Webzine Le Net Blues
Stéphan Lunati
steflun@videotron.ca
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The Next Day
DAVID BOWIE
Columbia records
 
Celui qu’on croyait définitivement perdu pour la musique vient de produire son 24ème album studio, le jour même de ses 66 ans. Enregistré dans le plus grand secret à New-York durant l’année 2012, avec son complice de toujours Tony Visconti, THT NEXT DAY (2013) reprend la pochette de ''HEROES'' (1977) à la différence près qu’un gros carré blanc portant le titre vient cacher l’ancienne photo mythique.

Signe que cet album renoue avec ses plus belles heures de gloire, DAVID BOWIE s'entoure ici des fidèles collaborateurs Earl Slick, Gerry Leonard et David Torn aux guitares, Gail Ann Dorsey et Tony Levin à la basse, Zachary Alford et Sterling Campbell à la batterie et Steve Elson au saxophone, renouant ainsi avec son passé tout en restant très actuel et moderne. Ne manque à ce tableau que le talentueux Robert Fripp qui a décliné l’offre de refaire vibrer sa guitare comme à la grande époque de SCARY MONSTERS (AND SUPER CREEPS) (1980) ou de ''HEROES''.

VIDÉO
Pour entrer dans le vif du sujet, la chanson-titre THE NEXT DAY remet les pendules rock à l’heure. On est en terrain connu et la voix magique encore puissante opère comme toujours avec un plaisir inégalé sur un beat digne de ses meilleurs titres. DIRTY BOYS, plus expérimentale vaut pour le son du sax et on enchaîne avec un grand titre, THE STARS (ARE OUT TONIGHT) à coup sûr un classique (voir la vidéo qui est un pur régal de dérision et de créativité). LOVE IS LOST est une autre réussite inquiétante dans laquelle on embarque immédiatement. WHERE ARE WE NOW nous renvoie à la lancinante nostalgie berlinoise de la trilogie LOW (1977),  ''HEROES'' (1977) et LODGER (1979) (voir là aussi la vidéo avec les paroles).

VALENTINE’S DAY, IF YOU CAN SEE ME, I’D RATHER BE HIGH sont dignes d’intérêt dans des styles divers et plairont aussi bien aux fans de Bowie qu’aux néophytes. BOSS OF ME est une merveille avec le sax bariton qui tient la cadence soutenue par des textures si chères à l’artiste. DANCING OUT IN SPACE permet de se dégourdir les jambes pour danser si le cœur vous en dit. HOW DOES THE GRASS GROW ? n’aurait pas dépareillé sur LODGER ou SCARY MONSTERS (AND SUPER CREEPS).

(YOU WILL SET) THE WORLD ON FIRE est un autre titre-phare de cet album, du pur BOWIE, des grosses guitares, un riff puissant, une voix toujours bien en place, un classique en puissance. YOU FEEL SO LONELY YOU COULD DIE est l’équivalent 2013 de ROCK'N'ROLL SUICIDE (1972), une ballade parfaite qui saura sans nul doute émouvoir. Enfin, l’énigmatique HEAT clôt cet album dans la tradition BOWIE avec des paroles étranges : «I don’t know who I am…».
On ne saurait trop recommander aux mordus la version Deluxe de l’album qui renferme 3 titres additionnels prouvant encore la qualité du retour du ''Thin White Duke'' en grande forme qui se livre sans retenue et avec classe, signant ici, sans doute, un de ses plus fameux albums en carrière, d'autant plus qu’une quarantaine de chansons auraient été enregistrées durant ces sessions, et qu’il en resterait donc une vingtaine à découvrir bientôt. En définitive, on pardonnera à DAVID BOWIE d’avoir attendu dix ans si c’est pour écouter aujourd’hui l'un des grands albums de 2013.
 

Stéphan Lunati
 
 

Tony Visconti - David Bowie - Brian Thorn

 
 
 

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