Webzine Le Net Blues
-- Par: Jean-Guy Pouliot
jeanguypouliot@hotmail.com
 
LES COWBOYS FRINGANTS
Au National de Montréal - 24 février 2009
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Marie-Annick Lépine

Karl Tremblay
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Ils sont sans doute parmi les stars du Québec qui ressemblent le plus à leur public, et c’est probablement là, l’une des composantes importantes de leur succès qui ne se dément pas depuis 1997, et qui semble maintenant, suite aux récentes parutions de L’EXPÉDITION (2008) et de SUR UN AIR DE DÉJÀ VU (2009), vouloir atteindre des sommets encore plus impressionnants.

Porte-étendards d’une certaine jeunesse dans la vingtaine/début trentaine plutôt scolarisée, sympathique à la souveraineté du Québec et préoccupée d’environnement, de pauvreté et d’exclusion sociale, offrant une musique d’influence traditionnelle française (Soldat Louis, Renaud…) davantage, à mon sens, que néo-trad de type nord-américain, les COWBOYS FRINGANTS transportent maintenant un nouveau spectacle, encensé avec raison par la critique, lequel va manifestement élargir leur public des deux cotés de l’Atlantique.

- En rentrée montréalaise, ce 24 février dernier, au petit théâtre National dans lequel près de 800 inconditionnels s’étaient entassés, en rupture avec leur traditionnelles représentations dans de grands espaces ayant accueilli jusqu’à 70 000 personnes, le groupe se présente modestement sur la scène, comme à son habitude, et dès les premières mesures de DROIT DEVANT (2008), la magie opère, les fans connaissent déjà le texte et le fredonnent d’emblée avec un Karl Tremblay enchanté et quelque peu surpris de la chose. Suivront ensuite trois classiques rassembleurs, LA MANIFESTATION (2002), TI-CUL (2004) et LA REINE (2004), après quoi, ENTRE DEUX TAXIS (2008), premier extrait radio de L’EXPÉDITION et PAR CHEZ NOUS (2009), texte à portée sociale de SUR UN AIR DE DÉJÀ VU que, cette fois, le public écoute religieusement en silence. 

Incidemment, pour ce spectacle, les COWBOYS vont, indice de renouveau, miser sur pas moins de 9 extraits de L’EXPÉDITION, dont LA TÊTE HAUTE,  LA CATHERINE et CHÊNE ET ROSEAU, mettant ainsi en évidence l’excellente sonorité de ce récent album et ses arrangements musicaux créatifs et combien supérieurs aux albums de première époque.

Bien sûr, on n’allait tout de même pas écarter les canons qui ont façonné le succès du groupe depuis 12 ans maintenant. Ainsi, les EN BERNE (2002), JOYEUX CALVAIRE (2002) et AWIKATCHIKAËN (1997) étaient au rendez-vous, au grand plaisir des fans, de même que pas moins de 6 extraits de l’album-culte LA GRAND MESSE (2004), dont, passage obligé, 8 SECONDES, PLUS RIEN et LES ÉTOILES FILANTES, avant que le rideau ne tombe sur le succès de l’heure, TANT QU’IL Y AURA DE L’AMOUR (2008).

A souligner également, décor original, éclairage de grand calibre et présence scénique plus spectaculaire, en particulier de la part de l’auteur-compositeur-guitariste Jean-François Pauzé et du bassiste Jérome Dupras, ce dernier nous présentant, toute la soirée, de grandes interprétations en soutien à l’excellente facture musicale encore et toujours dominée par la superbe multi-instrumentiste Marie-Annick Lépine.

Enfin, si la grande popularité des COWBOYS FRINGANTS était jusqu’ici tributaire, pour l’essentiel, de leur engagement social et de leur image personnelle, il en est tout autrement maintenant avec ce spectacle et ces récents albums qui présentent toutes les composantes nécessaires au succès des plus grandes stars de la francophonie internationale. 

Jean-Guy Pouliot
 

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