Clio & The Blues Highway

Webzine Le Net Blues

--	Par: Pierre '' Goly'' Jobin golyblues@hotmail.com Photos: Pierre Ménard

Clio, « My First Blues »
Un spectacle lancement de CD, panaché et chaleureux!

Au Théâtre Petit-Champlain de Québec, le 27 mai dernier, Clio s’est payé une traite royale et a offert un spectacle exceptionnel, plein de feeling, au public, dans le cadre du lancement de son premier album Clio & The Blues Highway, intitulé, My First Blues!

-- www.cliomusic.ca

Accompagnée de son band et d’invités spéciaux, Clio V-Nerestant a refait le chemin de son Blues Highway professionnel, ma foi, en « autobus du showbusiness », tellement il y avait de monde sur scène, avec elle. Incluant ses complices habituels, Shawn Rice, à la guitare, Yannick Lambert, à la basse et Christian Morissette, à la batterie, ses contributeurs rapprochés, André Lavergne, guitares et Sébastien Champagne, piano et orgue, nous avons eu droit à quatorze musiciens en tout, dont trois excellentes choristes, Sophie Denis, Mireille Drolet et Chantale Morissette. Au gré des paysages musicaux, ces artistes sont montés à bord de ce tour guidé, où ça tournait au quart de tour, afin de venir illustrer, sous différentes configurations, les chansons de ce premier album, de même que plusieurs pièces fétiches, chères au cœur de la band leader.

Tout a roulé, « smooth roulis » toute la soirée, sur les rails, comme un train! Clio, pour sa part, était très en forme, et, très heureuse de présenter les pièces de son album, de même que leurs auteurs et performers au plan musical. Je crois qu’il est important de souligner, ici, que onze des douze titres du CD sont des titres originaux et que Clio a participé à l’écriture de huit de ceux-ci. Les trois autres sont de Randall Spear et, je voudrais mentionner, au passage, que plusieurs parmi les musiciens de l’album, ont participé à la composition musicale et aux arrangements.

-
De la première partie du spectacle, j’ai retenu, entre autres, Talk to me Baby, Fever, l’incandescente interprétation de Falling For You, une ballade écrite par Clio, musique co-écrite avec son band; Clock On The Wall de Randall Spear fut aussi très bien rendue, de même que le Spoonful de Willie Dixon en grosse gang, où ça jammait fort avec un Sébastien Champagne qui, de par son jeu enlevé et plein de soul « des ivoires et des ébènes », fait monter le degré de température des sélections auxquelles il contribue. Un « Georgia » à deux, piano et voix, s’avéra, aussi, particulièrement inspiré.

Clio se tient proche du style « blues et musiques affiliées » de la grande tradition noire américaine. Son approche interprétative de ces styles inclut de sa part, fait plutôt rare ici au Québec, le côté « storyteller » très coloré, ludique, plein de bagout et d’interactions avec le public, propre à la tradition afro-américaine. Pour l’avoir déjà vue auparavant, cela ne

Clio

m’a pas trop surpris de la part de cette entertainer dédiée, si ce n’est de par le degré d’aisance et le niveau de maîtrise élevé, avec lesquels elle intègre ces éléments dans son jeu. Clio est une performer naturelle, énergique, génératrice d’atmosphères! Sur scène, elle est comme un poisson dans l’eau!

-- Clio - Shawn Rice

-
C’est du côté vocal que j’ai été le plus agréablement surpris, car, il m’a semblé que sa voix avait évolué rapidement vers plus de souplesse, de nuances expressives et de capacité à faire passer ses émotions. Lors de prestations antérieures, c’est son côté chanteuse énergique, voire hypnotique, parfois, qui avait surtout monopolisé mon attention.

Je dois vous dire qu’au départ, il y a quelques années, je n’étais pas le plus convaincu des fans de Clio, mais que de fois en fois, elle me surprend par ses « pas de géant », son désir et sa détermination synergiques, à vouloir s’améliorer pour atteindre ses buts et à prendre les moyens pour, comme de bien savoir s’entourer, à ce qu’il me semble. À moins que son succès ne soit le fait de la « génération spontanée », ce dont je doute fortement!...

À la fin du premier set, le band était réchauffé, ça pistonnait, ça baignait dans l’huile, ça ronronnait d’aise, tant sur scène que dans la salle. Cette belle énergie, allait-elle se transmettre, lors de la deuxième partie?

Eh! bien, oui!... La deuxième partie s’est poursuivie avec le même niveau d’énergie. Je dois vous dire que c’était quelque chose à voir! Une production de cette envergure et de cette complexité par une artiste qui, de plus, lance son premier album, je vous dis que, de mémoire de « vieux bourlingueur » ça n’arrive pas souvent, si ça arrive! Clio a eu l’audace de ses rêves et elle a remporté son pari!...

À mon goût, le CD My First Blues est très bon dans l’ensemble de ses aspects, paroles, musique, choix des arrangements, interprétation, qualité de l’enregistrement… Le spectacle était encore meilleur, ce qui est toujours très bien dans le cas d’une production consistante. Clio n’a pas lésiné sur les moyens pour faire vivre son album, le plus intégralement possible sur scène, ce qui est tout à son honneur!!

Avec ce nouveau CD, Clio jette une fondation solide pour l’avenir de sa carrière. Elle roule sur « l’asphalte de ses ambitions » et, dans ce cas-ci, c’est elle la « chauffeure » de son « autobus du blues » qui a le potentiel de transcender les frontières, que ce soit en milles… ou encore en kilomètres… Clio s’est payé un bon, un « beau véhicule »!! Avec ce qu’elle a démontré en compagnie, aussi, de Patrick Camiré, trompette, Marie-Noelle Thivierge, trombone, Sébastien Grenier, saxophone, Matéo et Jay Sewall, invités spéciaux à l’harmonica, en relève à Éric « Brotherjohn » Frèrejacques, retenu probablement chez lui à Nice, avec ce qu’elle a concrétisé par ce spectacle, pas de doute qu’elle peut, maintenant, aller où elle veut, en y imprimant sa touche personnelle!

Elle tient bien le volant, « la roue », comme disait mon père, chauffeur d’autobus, de son métier! M’enfin!... En terminant, je m’en voudrais de ne pas mentionner un ami commun, une source d’inspiration pour elle, comme elle le mentionnait, en cours de route, feu M. Pierre Brassard,

mieux connu sous le nom de « Pete Brass », un chauffeur intense et ludique de « pipe musicale », saxophone, comme j’appelais cela quand j’étais p’tit! De son avion, quelque part, il devait sûrement jeter un coup d’œil rieur!...

Bonne route Clio, « you got what it takes »! Sur les highways ou les chemins de traverse, tu as démontré que l’audace fait sa chance et la vision, son chemin!...

She woke up this morning, the Blues was by her side… You touched me, this time!...

En rétrospective, ça a été une bonne chose que je voie « ce spectacle » avant d’écouter le disque!... Comme je me dis, de temps en temps, le bon blues, ça devrait toujours être encore meilleur « LIVE »!! T-E-R-M-I-N-U-U-U-S!!... Salut! À la prochaine!...

Pierre '' Goly '' Jobin

Clio est une performer naturelle, énergique, génératrice d’atmosphères! Sur scène, elle est comme un poisson dans l’eau!