Webzine Le Net Blues
-- Stéphan Lunati
steflun@videotron.ca
Photos: Denis Alix
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-- Songs from lonely avenue
THE BRIAN SETZER ORCHESTRA
Surfdog
 
 
Vous voulez commencer l’année 2010 dans la joie et la bonne humeur en faisant le plein d’énergie ? Courez vous procurer SONGS FROM LONELY AVENUE, le nouvel album du BRIAN SETZER ORCHESTRA. Conçu comme la trame sonore d’un film et incluant pas moins de 13 pièces originales entièrement écrites de main de maître par l’ex-leader des Stray Cats, ce nouvel opus, largement inspiré de l’ambiance des films noirs des années 50, saura vous faire vibrer, c’est certain.

Dès les premiers coups de cymbales, le gros riff de la Gretsch du ‘’Guitar Slinger’’ en chef déchire l’air pour vous embarquer dans un TROUBLE TRAIN lancé à toute vapeur que l’orchestre déchaîné s’empresse d’alimenter à l’aide d’un ensemble de cuivres flamboyants. Un hit en puissance. Enchaînant, sans répit, avec DEAD MAN INCORPORATED sur un beat rock’n’roll rappelant celui de ses anciens ‘’chats de gouttières’’, mêlé d’accents jazzy que son band impeccable contrôle à merveille, BRIAN nous démontre une fois de plus son agilité à la six cordes avant de nous replonger dans un feu d’artifice final digne de mention.

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KISS ME DEADLY est une excellente ballade mid-tempo au titre évocateur du sujet. Là encore, les trompettes, saxophones et trombones fournissent de riches textures à la musique mélodieuse à souhait. Vibraphone et guitare acoustique viennent couronner le tout. Puis, le swing reprend vite le dessus avec GIMME SOME RHYTHM DADDY, chanson à deux voix dans laquelle Julie Reiten (son épouse) répond avec humour à son cher mari qu’elle est intolérante au lactose, toujours soutenus par une guitare style Django Reinhardt, une basse et une batterie énergiques.
 
-- LONELY AVENUE donne son titre à l’album dans une ballade jazzy années 50 avec violons, violoncelles sirupeux, vibraphone et, bien sûr, solo de Gretsch que sa voix de crooner souligne chaleureusement. KING OF THE WHOLE DAMN WORLD est un habile mélange de styles rendant ce titre très actuel. Fidèle à une base rockabilly, BRIAN nous mixe tout ça avec un passage rap/spoken word grâce à Eddie Nichols, chanteur de la Royal Crown Revue. Un vrai tour de force nostalgique et très moderne. Suivent deux titres instrumentaux, MR. JAZZER GOES SURFIN’ et MR. SURFER GOES JAZZIN’ qui sont la thèse et l’antithèse l’un de l’autre et qui, de toute évidence, ont été composés pour mettre en valeur la maestria guitaristique de notre homme. Le premier est un thème jazzy dans lequel on reconnaît bien son style distinctif. Le second est un véritable brûlot de rock à écouter à plein volume, exploit exceptionnel de virtuosité, à tel point que la pièce est en nomination aux Grammy Awards pour la meilleure performance de rock instrumental face à Jeff Beck et à Steve Vai.
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Après ce déluge de notes, on revient à du blues plus calme avec MY BABY DON’T LOVE ME BLUES,
façon Willie Dixon mais accompagné d’un Big Band aux couleurs enfumées d’un club de jazz. LOVE PARTNERS IN CRIME reprend le rythme là où l’avait laissé dans une chanson entraînante qui aurait pu servir de trame sonore à un bon film de gangsters avec encore un solide solo d’un SETZER décidément en grande forme. Alors que PASSION OF THE NIGHT aurait pu figurer au catalogue des Stray Cats si les fantastiques cuivres qui la soutiennent, avaient déjà été de la partie à cette époque, DIMES IN THE JAR est un pur blues/rock dans lequel on peut déceler un riff puissant rappelant ZZ top, agrémenté, comme durant tout l’album, de son parfait orchestre et sa brillante section rythmique. L’album se clôt avec ELENA, un exercice acoustique époustouflant de virtuosité dans un style flamenco surprenant à faire pâlir d’envie le maître du genre, Paco De Lucia, preuve que l’artiste est bien digne de figurer parmi les meilleurs.

Espérons que BRIAN SETZER nous reviendra bientôt pour ‘’enflammer’’ à nouveau Montréal comme il l’a si bien fait cet été au Festival de Jazz. Tous ceux qui l’ont vu savent de quoi je parle…
 

Stéphan Lunati
 

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