Webzine Le Net Blues
-- Stéphan Lunati
steflun@videotron.ca
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---- Together Through Life
BOB DYLAN
Columbia Records 

 

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Encore un autre album de BOB DYLAN, me direz-vous ? Oui, mais quel album ! Un 33ème disque qu’on va pouvoir ranger immédiatement à côté de ses plus grands succès comme HIGHWAY  61 REVISITED (1965), BLONDE ON BLONDE (1966) et JOHN WESLEY HARDING (1967), tellement la qualité musicale de ces 10 nouvelles chansons est prodigieuse, nous entraînant sur les traces de Robert Johnson ou de Muddy Waters, jusqu’aux sources de la musique américaine.

D’entrée de jeu, DYLAN nous propulse dans BEYOND HERE LIES NOTHIN’, blues-rock où se mélangent allègrement l’accordéon de David Hidalgo (Los Lobos), la guitare flamboyante de Mike Campbell (Tom Petty and The Heartbreakers) et la trompette de Donny Herron, soutenus par la section rythmique de Tony Garnier à la basse et George Recile à la batterie (tous trois membres du Never Ending Tour Band).

Poursuivant avec une ballade langoureuse, il nous rappelle que la vie est dure avec sa voix rocailleuse
à souhait, mais malgré tout très maîtrisée, qu’une mandoline lancinante vient envelopper. Puis il ressuscite le fantôme de Willie Dixon dans un blues inspiré, digne des plus grands bluesmen et dans lequel l’accordéon joue la rythmique. Et le plus étonnant dans ce morceau, si vous tendez bien l’oreille, est d’entendre l’ami BOB ricaner à la toute fin. Et le voyage continue vers Houston dans un style Tex-mex rafraîchissant, grâce, à nouveau, à l’accordéon et auquel ne manquent plus que quelques mariachis.

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-- Mais DYLAN reprend les choses en main dans FORGETFUL HEART, une chanson du plus pur style ‘’dylanien’’, sur un beat mid-tempo qui va en émouvoir plus d’un. Puis c’est au tour de JOLENE de nous faire vibrer. Quand, avec ses acolytes, il nous la joue façon Chuck Berry, tout le monde tape du pied et aime le rock’n’roll.

Deuxième chanson Tex-mex de ce disque, THIS DREAM OF YOU mêle violon et accordéon dans une symbiose harmonique délicieuse, et la voix du chanteur qui vient délicatement caresser le tout pour nous faire chavirer. Et soudain Muddy Waters n’est plus très loin quand il entonne SHAKE SHAKE MAMA, avec des guitares cinglantes, un gros son d’orgue, une batterie qui claque pour un gros blues-rock d’anthologie.

Une autre grande chanson arrive, dans laquelle il nous confirme, sur des paroles co-écrites, comme toutes les autres de l’album, avec Robert  Hunter (Grateful Dead), qu’un autre changement s’en vient, thème souvent abordé dans sa discographie. Finalement, BOB achève ce grand voyage au fin fond du Mississipi, avec un blues torride qui semble tout droit sorti d’un juke-joint, sur un tempo lancé à toute vapeur.

En définitive, une fois de plus, à 68 ans maintenant, BOB DYLAN, au sommet de sa gloire, ‘’frappe à la porte du paradis’’ en signant un disque fabuleux dont lui seul a le secret. 

Stéphan Lunati
Collaboration Spéciale
 
 

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