Webzine Le Net Blues
-- Par: Patricia Clavel
patricia_clavel_netblues@hotmail.com
 
Bernard Adamus
Album BRUN
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-- Vu et entendu pour la première fois au mois de mai 2009, Bernard Adamus m’est apparu tel un vent de fraîcheur pour le blues québécois.  C’était dans le cadre du concours de la relève du Festiblues international de Montréal.  La formation s’était alors démarquée par son originalité et ses textes francophones, ce qui leur assura une place sur la grande scène du festival, le mois d’août suivant.  L’artiste et ses musiciens firent l’unanimité auprès du jury et repartirent avec les deux premières places de la grande finale, leur permettant ainsi de s’envoler au festival Blues sur Seine en France, quelques mois plus tard.  Ayant récolté une multitude de prix en 2009, dont six prix au Festival en chanson Petite-Vallée, la carrière de Bernard Adamus a de toute évidence pris son envol et la sortie du premier album Brun, semble le début d’une grande histoire d’amour entre l’artiste et son public.

Brun est un album blues teinté de folk, chanté dans un joual qui nous rappelle parfois Plume et qui plonge aussi dans des airs de hip-hop.  Enregistrées avec peu de moyens, les treize pièces de l’album (dont une reprise de « La foule » d’Édith Piaf) sont révélatrices de textes qui collent parfaitement au blues, abordant des sujets sombres tels la misère et la pauvreté. 

On s’en rend compte, ne serait-ce qu’en écoutant  « La question à 100 piasses » : L’hiver va être long c’t’année, Chû cassé ben raide, J’cherche de tout bord tout côté, Dites-moé oussqu’y’a un peu d’blé ? Les paroles sont crues et les refrains accrocheurs, comme l’a prouvé entre autres la chanson titre de l’album « Brun  (la couleur de l’amour ») qui tourne déjà sur les ondes de plusieurs radios.  Toutefois, une pièce comme « Le bol » peut paraître porteuse de paroles insignifiantes (il s’agit d’un bol de toilette) et on se sent moins interpellé.  Mais on rit aussi en écoutant Bernard Adamus, probablement attribuable au peu de subtilité de sa plume surprenante et séduisante à la fois.  Car ce dernier ne passe pas par quatre chemins pour dire ce qu’il a à dire.  Et c’est là l’essence même de son talent : chanter tout haut ce qui lui passe par la tête. 
 
Le Québécois de souche ne peut qu’y prêter l’oreille et gageons que, comme moi, vous serez charmé.  L’amalgame de banjo, de trombone, d’harmonica, de guitare et de choristes sur le party fait place à la festivité et l’on écouterait l’album dans n'importe quelle circonstance.  Même pour se laisser bercer au son de l’harmonica dans « Acapulco », une chanson touchante par sa simplicité, mais surtout par son texte.

Bernard Adamus est certes l’un de mes coups de cœur, mais est aussi la crème de la musique émergeante québécoise.  Je vous invite à jeter un coup d’œil sur son site internet : www.bernardadamus.com où les dates de ses spectacles sont affichées.  Longue vie à Bernard Adamus !
 

Patricia Clavel
 

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