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Les 40 ans des Allman Brothers
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Musicalement parlant, l’année 2009 fut
sans aucun doute l’année des Allman Brothers. Le groupe, qui célèbre
cette année ses 40 ans de carrière, offrait au mois de mars
dernier une série de spectacles en direct du Beacon Theater à
New York. Une salle devenue un rite de passage pour les fans depuis 1989.
Les 15 spectacles avaient pour but de rendre hommage au regretté
guitariste et membre fondateur, Duane Allman. Le groupe a donc invité
à l’improviste un grand nombre de musiciens tels que Eric Clapton,
Kid Rock, Sheryl Crow, Buddy Guy, Johnny Winter, Taj Mahal, Billy Gibbons,
The Grateful Dead, etc.
Les internautes ont d’ailleurs eu la chance de
visionner ces spectacles en direct du site internet ‘‘Moogis’’, un tout
nouveau concept créé par le batteur du groupe, Butch Trucks.
Au coût de 125$, les fans pouvaient avoir accès en temps réel
aux 15 concerts du Beacon Theater ou encore payer 15$ pour un spectacle
seulement, qui leur assurait ainsi la meilleure place, digne d’une première
rangée. Je vous invite à consulter le site internet www.moogis.com.
Vous pourrez y visionner une panoplie de spectacles (payants) et d’entrevues
avec différents artistes. |
De toute évidence, le Net Blues ne pouvait
ignorer les 40 ans de ce groupe qui a certainement légué
un héritage musical important avec 26 albums vendus sur le marché.
Pour ce faire, j’ai effectué une entrevue avec Butch Trucks, dans
laquelle celui-ci nous parle de son concept ‘‘Moogis’’ ainsi que des ABB.
Vous retrouverez également un article que j’ai écrit sur
l’historique du groupe ainsi que plusieurs photos prises lors de la série
de spectacles offerte au Beacon Theater en mars dernier. Bonne lecture!
L'histoire des Allman Brothers
La naissance
Le groupe des Allman Brothers s’est formé au mois de mars 1969,
à Jacksonville en Floride. Alors que trois des membres fondateurs,
soit le guitariste Duane Allman, le bassiste Berry Oakley et le batteur
Jai Johnny Johnson (Jaimoe) effectuaient des enregistrements studio au
Muscle Shoals en Alabama. Le gérant d’artiste Phil Waden, réputé
pour avoir géré la carrière d’Otis Redding et fondateur
de Capricorn Records approcha Duane afin de le convaincre de créer
un groupe plutôt que de se limiter à jouer en studio. Même
si Duane avait côtoyé des artistes tels que Aretha Franklin
ou Wilson Pickett et qu’il gagnait en popularité à travailler
uniquement en studio, celui-ci voulait concrétiser ses propres projets.
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Duane fait donc appel à Oakley et Jaimoe
ainsi qu'à Dickey Betts, le guitariste du groupe ''Second Coming''
dont fait également partie Berry Oakley. Duane réussit à
convaincre son frère, Gregg Allman, à revenir de Los Angeles,
là où il tentait une carrière solo et d’intégrer
le nouveau groupe auquel venait de s’ajouter un deuxième batteur,
Butch Trucks, engagé lors d'un jam organisé par Duane. Gregg
Allman, parti depuis 11 mois à Los Angeles, ne se doutait point
que son frère avait, pendant ce temps, appris à jouer de
la slide de façon si prodigieuse. Ce n’est qu’à son retour,
qu’il pu constater l'ampleur de son talent lorsque, pour la première
fois, il joua avec le groupe, le 26 mars 1969. Les membres pratiquaient
alors la chanson ‘‘Trouble No More’’ de Muddy Waters et Gregg devait en
assumer le vocal. Une sorte de symbiose étant au rendez-vous, c’est
ainsi que prit naissance la formation The Allman Brothers Band, aujourd’hui
quadragénaire.
L’essence même des Allman Brothers et ce
qui les distinguera davantage sur la scène musicale, tout au long
de leur carrière, est l'énergie qui émerge de chacun
des musiciens. Ceux-ci donnant constamment le meilleur d’eux-mêmes,
avec une intensité rare. À l’époque, l’influence jazz
au sein du groupe, provenait de Jaimoe qui n’écoutait que ce style
musical. |
Il faisait entendre aux autres membres les
disques de Miles Davis ou John Coltrane et plusieurs des arrangements à
la guitare provenaient de la façon dont ces deux jazzmen avaient
de jouer ensemble. Duane et Gregg, quant à eux, préféraient
une approche puriste du blues alors que Berry Oakley et Dickey Betts optaient
davantage pour le blues/rock. Ce dernier incluait aussi le son country
qui pouvait s’entendre à l’occasion.
At Fillmore East
Le premier album éponyme du groupe sortit
en novembre 1969 et se vendit à moins de 35 000 copies. Le second
album, ‘‘Idlewild South’’, aura vu le jour moins d’un an plus tard
et accoucha de pièces bien connues, dont ‘‘Midnight Rider’’, ‘‘Revival’’
ainsi que la pièce instrumentale de Dickey Betts: ‘‘In Memory of
Elizabeth Reed’’. Toutefois, le résultat des ventes escomptées
n’était pas celui espéré par le groupe. Les Allman
Brothers en arrivèrent donc à la conclusion que leur force
était sur la scène et non en studio. Ce qui les amenèrent
à enregistrer un album double live, ‘‘At Fillmore East’’. Pour ce
faire, le groupe offrit trois concerts de suite, soit les 11, 12 et 13
mars 1971, au théâtre Fillmore East à New York. Cet
album captera le son représentatif du groupe, dans lequel les musiciens
ont joué chaque note avec exaltation. Pour Dickey Betts, il s’agit
d’un des meilleurs projets musicaux enregistré sur album. Les nombreuses
ventes de ‘‘At Fillmore East’’ auront finalement apporté gloire
et argent au groupe. L’album fut certifié or le 14 octobre 1971.
Quinze jours plus tard, le groupe ne pouvait déjà plus savourer
son succès, puisqu’une énorme tragédie allait s’abattre
sur les Allman Brothers. |
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La tragédie
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Alors que le groupe est en pause d’enregistrement pour le prochain
album intitulé ‘‘Eat a Peach’’, Duane Allman est victime d’un terrible
accident de moto qui lui coûtera la vie le 29 octobre 1971, à
Macon en Géorgie. Le groupe qui avait déjà enregistré
plusieurs pièces pour ‘‘Eat a Peach’’, décida de continuer
l’enregistrement et Dickey Betts assuma les parties normalement jouées
par Duane Allman. L’album double offrait trois pièces enregistrées
au Fillmore: ‘‘Trouble no More’’, ‘‘One Way Out’’ ainsi que l'interminable
‘‘Mountain Jam’’, une pièce de 33 minutes sur un morceau de Donovan,
‘‘First There Is a Mountain’’. Le reste fut terminé en studio, mêlant
des morceaux acoustiques dépouillés tels que ‘‘Melissa’’
et ‘‘Little Martha’’, ou encore plus rock, comme ‘‘Blue Sky’’. L'album
s'ouvre sur un hommage à Duane Allman, ‘‘Ain't Wastin' Time No More’’.
Il s’agit malheureusement du dernier album sur lequel nous pouvons entendre
le guitariste, parti beaucoup trop tôt à l’âge de 24
ans, alors qu’il jouait de la guitare slide depuis moins de 4 ans. |
Ce dernier est d’ailleurs consacré aujourd’hui par la revue Rolling
Stone, comme étant le deuxième meilleur guitariste de tous
les temps, juste derrière Jimi Hendrix. Son importante participation
sur l’album d’Eric Clapton, ‘‘Layla and Other Assorted Love Songs’’, lui
fera également mériter bien des éloges. Peu de temps
après, Ronnie Van Zant de Lynyrd Skynyrd lui dédicace la
chanson ‘‘Free Bird’’.
Le groupe repart donc sur la route mais traîne avec lui l’immense
perte de Duane. Les cinq musiciens n’ajoutent personne à la formation
et tentent de faire leur possible en livrant la musique que Duane leur
a léguée. Ils jouent pour honorer sa mémoire et sentir
sa présence. Plus tard, les ABB ajouteront un nouveau membre au
groupe : le pianiste Chuck Leavell, qui avait joué auparavant pour
un album solo de Gregg Allman. Leavell participe donc à l’enregistrement
du cinquième album, ‘‘Brothers and Sisters’’ et réintègre
le studio pour le prochain disque. Une autre tragédie s’acharne
toutefois sur le groupe. Le bassiste Berry Oakley perd la vie le 11 novembre
1972 dans un accident de moto et dans les mêmes circonstances que
Duane, deux semaines après l’anniversaire du décès
de celui-ci et à trois blocs du lieu de l’accident. Le groupe subit
un double deuil.
Un nouveau départ
Les ABB se voient donc contraints d’accueillir
un nouveau bassiste, Lamar Williams, afin de terminer la session d’enregistrement
de ‘‘Brothers and Sisters’’, qui sortira au mois d’août 1973. L’album
sera le premier à atteindre le numéro un des palmarès,
grâce aux populaires singles ‘‘Ramblin’ Man’’, ‘‘Jessica’’ et ‘‘Southbound’’.
Ce cinquième album aura conféré aux ABB le statut
de rock stars et désormais le groupe fut considéré
comme l’un des meilleurs au pays.
Par le temps que l’album live ‘‘Wipe the Windows,
Check the Oil, Dollar Gas’’ soit sorti en 1976, le groupe n’existait déjà
plus et ce n’est qu’en 1978 que les membres se retrouvèrent, avec
le guitariste ‘‘Dangerous’’ Don Toler qui avait joué avec Betts
au sein de son groupe ‘‘Great Southern’’. Les ABB sortirent alors l’album
‘‘Enlightened Rogues’’ au début de l’année 1979, mais l'unisson
n’y était plus et ne pouvait se mesurer à la formation originale.
N'ayant plus de guitariste de slide, Betts se voyait obligé de prendre
la relève, ce qu’il n’aimait pas. |
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Ce rôle lui enleva le son particulier qui émanait
habituellement de sa propre guitare. Le groupe se sépara en 1981,
alors que leur nouvelle compagnie de disque ‘‘Arista’’ tentait de transformer
la tonalité du groupe. Deux albums paraîtront dans les années
80, soit ‘‘Reach for the Sky’’ et ‘‘Brothers of the Road’’. Leur parution
sera considérée par Gregg Allman comme étant frustrante
et embarrassante pour le groupe. Durant ces années, les membres
participeront à des tournées au sein de différentes
formations.
Les retrouvailles
À la fin de la décennie, la compagnie
Epic Records avait sous contrat Gregg Allman et Dickey Betts et suggéra
aux Allman Brothers de se rencontrer pour des retrouvailles. Le groupe
partit sur la route avec deux nouveaux musiciens, le guitariste Warren
Haynes qui jouait avec Betts depuis plusieurs années et le bassiste
Allen Woody, choisi pendant une audition. Les ABB retournèrent donc
en studio pour sortir l’album ‘‘Seven Turns’’ en 1990. Un album qui, pour
plusieurs, allait déterminer si le groupe méritait ou non
un retour sur le marché, puisque s’étant séparé
pendant quelques années, le pouls du public n’avait pas été
tâté depuis longtemps. Mais sans aucun doute, le groupe fit
un retour en force, acclamé par ses fans et produisit l’année
suivante ‘‘Shades of Two Worlds’’, suivi de deux albums live et de ‘‘Where
It All Begins’’ en 1994.
Les Allman Brothers firent leur entrée
au Rock and Roll Hall of Fame en janvier 1995. Deux ans plus tard, Haynes
et Woody quittaient le groupe afin de poursuivre leur carrière à
temps plein du trio ''Gov’t Mule'', dans lequel ils faisaient tous deux
partie. |
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Gregg Allman
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Le groupe les remplaça par le bassiste Oteil
Burbridge et le guitariste Jack Pearson. Pearson quittera toutefois l’aventure
en 1999 et sera remplacé par un jeune guitariste de 19 ans et neveu
de Butch Trucks, Derek Trucks. Celui-ci reçoit déjà
malgré son jeune âge de nombreux éloges et se forge
une réputation à la hauteur de son talent. Un an plus tard,
suite à une tournée plus ou moins réussie, le groupe
annonce à Dickey Betts qu’il ne fera plus partie de la tournée
d’été. Le guitariste est avisé par l’intermédiaire
d’une lettre, à laquelle il répondra en engageant un avocat
puis en poursuivant le groupe en justice. Le groupe doit faire face à
plusieurs semaines d’arbitrage et la chicane est bel et bien installée
entre Betts et les autres. Gregg Allman s’expliquera en disant que la musique
du groupe a souffert du comportement de Dickey Betts lors de la tournée
au printemps et il se plaignait que le groupe doive s'exécuter en
fonction du jeu de Betts.
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Au mois d’août 2000, Warren Haynes est
invité à réintégrer le groupe, suite à
la mort d’Allen Woody qui provoquera l’incertitude quant à l’avenir
de ''Gov’t Mule''. Haynes accepte ainsi de faire partie, à titre
d’invité, d’un spectacle d'ABB offert au Beacon Theater à
New York. Le courant passe entre Derek Trucks et Haynes. Leur complicité
se développera encore davantage au fil des ans et Haynes accepte
donc de rejoindre à nouveau le groupe. Un album verra le jour en
2003, ‘‘Hittin’ the Note’’, le dernier à offrir du nouveau matériel.
Certains diront à la blague que Derek
Trucks est la réincarnation de Duane Allman. Son jeu de guitare
slide incroyable le propulse au 81e rang des 100 meilleurs guitaristes
établis par le magazine Rolling Stone. Trucks joue encore aujourd’hui
avec les ABB, en plus de son propre groupe et a fait également partie
de la tournée d’Eric Clapton. Le jeune guitariste s’assure simplement
de rendre hommage aux Allman Brothers, un groupe qui, malgré les
hauts et les bas, survit toujours aujourd’hui, 40 ans plus tard. |
Entrevue avec le batteur de The
Allman Brothers : Butch Trucks
Entrevue
version originale anglophone -->
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Les Allman Brothers avec Eric
Clapton au Beacon Theater New York
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Butch Trucks
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The Allman Brothers ont terminé en mars
dernier une série de 15 spectacles au New York Beacon Theater.
Est-ce que le résultat final a répondu à vos attentes
et, si oui, qu’elles étaient-elles exactement ?
Je ne suis pas trop certain de savoir comment
répondre à ces questions. Mes attentes demeurent et
demeureront toujours de jouer la meilleure musique dont je suis capable
et de faire en sorte que les autres personnes qui m’accompagnent puissent
faire de même. La récente tournée Beacon se situe
pour moi au sommet de ces accomplissements. Chaque spectacle et chaque
invité ont offert quelque chose de différent mais en bout
de ligne chacun des 15 spectacles a été incroyable.
Je n’ai jamais auparavant vécu une expérience musicale aussi
puissante que cette série de 15 spectacles. Ils ont été
aussi bons qu’ils ne l’ont jamais été, tant musicalement
qu’émotionnellement. J’imagine que ce que je tente de faire
maintenant c’est de les surpasser.
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Je sais que des invité(e)s surprises
ont effectué quelques apparitions spéciales ici et là,
comment c’était ? Avez-vous une anecdote particulière à
nous raconter ? Ce fût un mélange
de plusieurs choses. Comment comparer Taj Mahal avec Randy Brecker,
ou Johnny Winter avec Sheryl Crow? Tous et chacun ont contribué
de leur propre voix et en quelque sorte nous avons tous réussi à
dialoguer ensemble. Il y a eu en tout 67 invité(e)s et je
crois que la meilleure anecdote qui me vienne à l’esprit est le
fait que nous soyons parvenus à jouer plus de 100 différentes
chansons durant ces 15 spectacles, dont plusieurs d’entre elles pour la
première fois, sans qu’il n’y ait aucune catastrophe !
Avez-vous déjà considéré
une réunion avec votre ex-second guitariste Dicky Betts, particulièrement
à l’occasion de l’année du 40e anniversaire du Allman Brothers
Band ? Nous l’avons invité à
se joindre à nous pour la tournée Beacon mais nous n’avons
reçu aucune réponse de sa part. |
Est-ce que vous avez gardé contact avec
lui ? Non.
Après 40 ans de succès, est-ce
qu’il existe encore des rêves ou des objectifs à accomplir
pour ce groupe ?
Rien ne me vient en tête. Je me contente
juste d’apprécier l’intensité avec laquelle le groupe continue
de jouer. À maintes occasions, lorsque je quitte la scène
en fin de soirée, je me surprends encore à penser que je
suis payé pour avoir autant de plaisir. Après avoir
fait cela pendant plus de 40 ans, qu’est-ce que je peux demander de mieux
?
Est-ce que je peux me permettre de vous demander
quels sont vos projets d’avenir ? Peut-on espérer qu’une tournée
canadienne en fasse partie ? Nous débutons
tout juste une tournée estivale de 56 spectacles. Nous avons
commencé sur la côte ouest et nous terminerons avec le Midwest
et la côte est. Je suis désolé mais nous n’avons
pas été en mesure de planifier aucun spectacle au Canada
cette année.
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Derek Trucks - Suzan Tedeschi
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Mise à part votre incroyable musique,
à quoi d’autre en particulier estimez-vous pouvoir attribuer votre
succès et votre longévité ? La
sobriété, une bonne santé et demeurer en forme.
Je travaille avec un entraîneur personnel lorsque nous sommes en
congé. Cela exige beaucoup d’énergie lorsque nous jouons
à un si haut niveau d’intensité pendant trois heures.
Je suis certaine qu’il y en a plus d’un et
même plusieurs autres à venir, mais est-ce qu’il existe un
événement ou un accomplissement spécial qui représente
pour vous l’apothéose de votre carrière ? À
ce moment-ci, je dois dire la tournée Beacon de cette année.
MOOGIS
Vous avez créé un nouveau concept
internet nommé Moogis: soit un site internet qui pour 125$ offre
à vos fans un accès direct à toutes les grandes performances
des Allman Brothers au Beacon Theatre. Qu’est-ce qui vous a motivé
à vous servir d’un tel medium ? Estimez-vous qu’il offre une expérience
plus riche ou des options plus intéressantes qu’un DVD ? Est-ce
seulement une expérience ou plutôt un projet à long
terme ? |
Le concept Moogis a évolué à
partir d’une tentative ratée de créer un label (?) destiné
au marché « jam band » qui aurait donné à
l’artiste des droits de propriété dans ce même label.
Comme vous pouvez probablement le penser, tenter de se partir son propre
label ces jours-ci n’est pas la chose la plus intelligente à faire.
Quand j’ai décidé de mettre cette idée de côté,
j’ai tenté de conceptualiser un modèle qui pourrait venir
remplacer les labels et les stations de radio qui échouent en tant
qu’un nouveau système de distribution et d’exposition. Moogis
représente ce modèle. Les communautés d’aujourd’hui
se retrouvent sur l’internet. Lorsque j’étais enfant, je rentrais
à la maison et rejoignais mes amis pour aller jouer à la
balle ou autre chose. Maintenant, la plupart des jeunes rentrent
à la maison et interagissent avec leurs amis via l’internet.
Mon but est de faire en sorte que Moogis puisse être disponible sur
une base quotidienne avec des concerts chaque soir. Le site donnera
aussi accès à une multitude de vidéos des actuels
et éventuels nouveaux « jam bands ». Non seulement
Moogis offrira aux fans de musique un endroit où se retrouver entre
amis qui partagent les mêmes goûts musicaux, il donnera en
plus aux nouveaux groupes la chance de se faire voir sur la scène
nationale et même internationale.
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De plus en plus de magasins de musique et
de compagnies de disques disparaissent chaque jour en raison de la disponibilité
exponentielle de la musique sur internet. Le fait que vous ayez créé
le concept Moogis démontre que vous comprenez et possédez
la capacité de vous adapter aux nouvelles technologies. Comment
pensez-vous que ce phénomène affecte l’industrie de la musique
et qu’est-ce vous entrevoyez pour le futur ? J’ai
espoir que le concept Moogis fonctionnera et perdurera. Cela permettrait
enfin aux musiciens de bien gagner leur vie. Aujourd’hui, avec la
disparition des compagnies de disque et les stations de radio qui diffusent
une musique de moins en moins originale et de bonne qualité, il
est très difficile pour une nouveau groupe de percer. Moogis
offrira une solution à ce problème. Nous avons aussi
un modèle de partage des revenus qui permettra aux groupes qui débutent
de survivre financièrement tout en se consacrant uniquement à
leur art.
Êtes-vous préoccupé par
ces changements, ou est-ce que vous percevez plutôt ce problème
comme étant une évolution naturelle et inévitable
de l’industrie de la musique ? Il est
évident que l’internet a changé le monde. Je suis d’avis
que quiconque télécharge une chanson illégalement
commet un vol. Ceci est clair pour moi. J’aimerais bien voir
quelqu’un qui vend des souliers pour gagner sa vie permettre à n’importe
qui de venir dans son magasin et prendre une paire de souliers sans payer. |
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Taj Mahal
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Ces gens gagnent leur vie en vendant des chaussures,
les musiciens gagnent leur vie en vendant leur musique. Lorsque vous
volez leurs chansons vous les privez de leurs revenus. Cela étant
dit, je ne crois pas que les gens vont subitement développer un
sens de l’éthique qui permettra ainsi aux ventes musicales de constituer
une source de revenus suffisante pour la plupart des musiciens. Moogis
se veut un moyen de rentabiliser les concerts live de façon à
ce que tout le monde puisse en bénéficier. Bien entendu,
il n’y a rien que nous ne puissions mettre sur Moogis qui ne puisse être
copié ou volé d’une façon ou d’une autre, mais il
n’y rien non plus qui ne puisse remplacer l’expérience « live
». Assister en personne à un spectacle demeurera
toujours la meilleure façon de voir un groupe, mais puisqu’il est
impossible d’assister à tous les spectacles, nous aimerions que
le modèle Moogis devienne une seconde option digne de choix.
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Jaimeo
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BUTCH TRUCKS
Vous êtes le batteur des ABB depuis le
tout début; il va sans dire que vous avez acquis beaucoup d’expérience
au cours des ans en tant que musicien. Est-ce qu’il vous arrive encore
d’apprendre de nouvelles choses, ou que vous soyez influencé par
les techniques ou les approches de d’autres batteurs ? Rendu
à ce stage-ci, non, pas vraiment. J’ai fait mon apprentissage
il y a de cela plusieurs années. Maintenant, j’apprends plutôt
en jouant.
Quels autres groupes ou artistes récents
écoutez-vous ces jours-ci ?
Pour être honnête, je n’écoute
pas vraiment beaucoup de musique ces jours-ci. Quand je le fais j’ai
plutôt tendance à écouter des vieux albums de jazz
classique tels que « Kind of Blue » de Mile ou « My Favorite
Things » de Trane. Je préfère plutôt occuper
mon temps à conduire dans les alentours tout en écoutant
des lectures collégiales sur la philosophie, l’histoire er la littérature.
Je poursuis toujours mon éducation. |
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The Allman Brothers 2009
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Parlez-nous de votre relation avec votre neveu
: le guitariste Derek Trucks ? Derek est,
comme vous le dites, mon neveu. Il s’avère qu’il est aussi
une bonne personne, décente, intelligente et dont pour qui j’ai
la plus grande estime. À titre de guitariste pour les Allman
Brothers, c’est toute une autre histoire. Notre lien de parenté
a peu à voir avec notre relation de musiciens qui jouent ensemble.
Il est l’un des meilleurs guitaristes au monde et je me sens privilégié
d’avoir la chance de jouer à ses côtés.
Le fait de connaître une carrière
musicale professionnelle de quarante ans représente tout un accomplissement
en soi, connaître 40 ans de succès en musique semble défier
toute logique. Avez-vous déjà pensé quand tout
cela a commencé que les ABB continueraient de jouer ensemble pour
si longtemps ? Pour être honnête,
“penser” n’était pas vraiment quelque chose que nous faisions beaucoup
il y a quarante ans. |
On se contentait plutôt de vivre le moment
présent. C’est juste qu’on se retrouve maintenant quarante
ans plus tard. Je crois que c’est là l’une des raisons pour
laquelle nous avons fait ce que nous avons fait. Nous n’avons jamais
planifié de devenir célèbre. La musique était
et demeurera toujours notre seule et unique motivation.
À quel genre d’expérience pensez-vous
que la foule peut s’attendre pendant l’un de vos spectacles ? S’ils
aiment le genre de musique que nous jouons, ils peuvent s’attendre à
vivre de nouvelles expériences à chaque fois qu’ils viendront
nous voir.
Merci beaucoup !
Patricia Clavel
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